Le site analytique Al-Arabi Al-Jadeed s’est penché sur la situation des drones construits par la Résistance palestinienne pour faire face au régime sioniste, disant que le ciel de Tel-Aviv est moins sûr que jamais.
Jeudi dernier, les « Brigades Al-Qods », la branche militaire du Jihad Islamique Palestinien, ont dévoilé le drone « Jénine », comme une nouvelle arme qui a été fabriquée localement par ses cadres, pour devenir la deuxième organisation militaire qui possède ces capacités après les « Brigades Al-Qassam », bras armé du Hamas.
Avec cette annonce, les drones entrent officiellement dans l'arène de la confrontation avec l'occupation israélienne, aux côtés des missiles à longue et moyenne portée appartenant à la Résistance, qui étaient fortement présents lors de la dernière confrontation l'an dernier, en plus des systèmes antiblindés.
« Malgré la primitivité de ces avions face aux systèmes aériens et de défense de l'occupation, ils réalisent, pour les factions de la Résistance, des objectifs intermédiaires à deux dimensions. Le premier est de créer l'élément de surprise pendant le conflit, et le second est de détourner le conflit et de perturber le système de sécurité israélien », souligne l’article d’Al-Arabi Al-Jadeed.
Les drones de la Résistance palestinienne... une évolution depuis 2006
La dernière confrontation menée par les factions de la Résistance avec l'occupation en mai 2021 est considérée comme la plus grande escalade qui a utilisé cette arme. Cependant, la tentative d'acquérir ce système remonte à 2006, lorsque les premières tentatives ont été faites par la branche militaire du Hamas. En 2008, une équipe d'ingénieurs dirigée par le Tunisien Mohamed Zouari, assassiné par le Mossad fin 2016 devant son domicile de Sfax, en Tunisie, a réussi à produire 30 véhicules aériens sans pilote à l'étranger, avant qu'ils soient transférés au pays entre 2011 et 2013.
« Le drone « Ababil » de fabrication locale a eu lieu pour la première fois dans la guerre de 2014, lorsque les « Brigades Al-Qassam » ont officiellement annoncé la possession de cet avion en trois exemplaires ; drones d’attaque, drones kamikazes et ceux de reconnaissance, alors que la surprise a été l'annonce par la branche militaire du Hamas qu'un de ces avions a survolé cette année-là le bâtiment du ministère israélien de la Guerre « Al-Kariyah ». Les tentatives de la Résistance pour développer ce type d'armes se sont poursuivies, au vu des escalades successives avec l'occupation, si bien que le dernier affrontement a vu l'annonce par les Brigades Qassam de l'acquisition d'un nouveau type de drone baptisé « Shehab », qui est complètement différent du drone Ababil », indique l’article.
Les attaques menées par les drones Shehab, ciblant notamment une usine pétrochimique de la colonie de Nir Oz dans le désert du Néguev en mai dernier, ont reflété une évolution qualitative des capacités de ces avions, par rapport à ce qu'elles étaient par le passé, notamment en termes de manipulation du système de défense de l'occupation et ses radars. L'occupation sioniste a prétendu à plusieurs reprises avoir abattu un certain nombre de ces drones, mais le discours des spécialistes de la sécurité israélienne se concentre sur les risques de posséder des dizaines ou des centaines de ce système à Gaza, et son faible coût, qui ne dépasse pas 300 $, par rapport au coût de le faire tomber.
Le drone « Jénine » ... une nouvelle obsession pour l'occupation israélienne
« L'annonce récente de la branche armée du mouvement Jihad islamique, concernant le drone « Jénine », constitue une nouvelle préoccupation pour l'occupation, qui craint que la période à venir ne soit témoin d'attaques qualitatives contre elle avec ces drones par les factions à Gaza, en particulier à la lumière des avertissements précédents selon lesquels plusieurs parties dans la région possèdent cette technologie, dont le « Hezbollah » libanais et des factions affiliées à l'Iran au Yémen et en Irak », note Al-Arabi Al-Jadeed.
Les drones appartenant à la Résistance dans leur forme actuelle sont considérés comme une arme offensive qui peut être utilisée pour viser directement des soldats ou des convois militaires. C'est une arme qui s'ajoute à l'arme des tunnels offensifs qu'Israël prétendait avoir limitée à travers le mur intelligent qu'il a construit. Malgré la primitivité des techniques disponibles dans ces drones, ils se caractérisent par leur facilité de lancement et leur capacité à voler sur des distances moyennes, au milieu d'efforts continus pour les développer afin de pouvoir voler sur des distances plus élevées, ce que l'occupation craint.
Dans ce contexte, l'écrivain et spécialiste des affaires israéliennes, Hassan Lafi, a déclaré dans une interview à Al-Arabi Al-Jadeed que le développement des drones « est considéré comme un développement qualitatif dans le travail de la Résistance, à la lumière du siège israélien, d'autant plus que ces drones sont fabriqués avec le sang-froid et l'esprit palestinien, et que cela représente un défi à l’aviation de l'occupation sioniste sur un nouveau front. »
Lavi a ajouté que l'introduction de ce type de capacités militaires « reflète la décision de la Résistance de briser la supériorité militaire de l'occupation dans les airs, ce qui obligera le système de sécurité israélien à traiter les drones avec la même importance qu'il a traité les missiles ».
Selon ce dernier, « la doctrine militaire de la Résistance a récemment commencé à connaître un changement tangible, notamment en termes de fin de l'ère de la défense et de recherche d'un virage vers l'attaque utilisant différents outils et méthodes, en commençant par des missiles et en terminant par des drones. »
Lavi estime que « la forme de la prochaine confrontation sera différente avec l'émergence de drones dans la bande de Gaza, ce qui conduira à la création d'une nouvelle équation qui menacerait la supériorité aérienne d’Israël ».