Depuis que la Russie a fait montre en Ukraine d'une certaine propension à la guerre asymétrique en remplaçant sa force aérienne par des missiles de précision, la presse mainstrem s'intéresse de plus près aux coopérations militaires Iran-Russie. Il y a une semaine The Guardian a même prétend à l'existence d'un réseaux de "trafic d'armes irakiennes" vers la Russie via une liaison maritime iranienne, une information qui a été au demeurant officiellement démentie par l'ambassade russe à Téhéran. Ceci étant cette coopération pourrait se développer à la lumière de l'embargo qui frappe désormais la Russie.
Des sources proches du ministère russe de la Défense affirment que l'Iran sera bientôt armé de bombardiers de première ligne russes Su-24, probablement dans le cadre d'un accord avec la Russie pour fournir ces avions de combat. Pour le moment, aucune information précise concernant la fourniture de bombardiers de première ligne Su-24 à l'Iran n'a été publiée mais ces mêmes sources ajoutent aussi que la Russie pourrait être engagée dans la réparation et la modernisation des avions de combat iraniens. Lors de la visite du président Raïssi en janvier à Moscou il a été bien question de la livraison des Su-35 à l'Iran.
En effet étant une organisation essentiellement économique, l'OCS n'a jamais pensé à développer une dimension militaire. Or après la guerre en Ukraine les choses risques de changer, et l'Iran en qualité de membre à part entier de l'organisation, bien davantage sollicitée. D'autant plus qu'il est désormais connu comme la plus grande puissance balistique de l'Asie de l'ouest.
« Aujourd'hui, nous avons la plus grande puissance supérieure de missiles et de drones au Moyen-Orient et cette puissance de missile est incommensurable. Nous bénéficions de savoir-faire pour subvenir à nos besoins en cette matière », s’est-il félicité.
Selon le dernier classement de la force militaire par Global Firepower, l’Iran est classé au 14e rang des armées les plus puissantes et il se distingue surtout par sa créativité. Lors de la toute dernière parade militaire des forces armées iraniennes quelques-unes de ces innovations ont été exposées au public. Fath-360 en est un, un système dévéloppé à partir des missiles Fateh-110 et qui s'impose comme une DCA en version terrestre et maritime.
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On sait en effet que la défense antimissile est généralement un système, une arme ou une technologie utilisée pour détecter, suivre, prévenir ou éliminer une attaque de missile. Tout système de défense antimissile, tel que le Fath-360, doit détecter et surveiller les missiles d'attaque et pouvoir prédire leur prochaine trajectoire à l'aide des données recueillies.
En une fraction de temps, l’opérateur chargé de tirer des missiles tel que le Fath-360 doit distinguer le lieu où les missiles d’attaque vont atterrir : des zones résidentielles, des quartiers densément peuplées ou les régions stratégiques telles que des aéroports, des écoles ou des centrales nucléaires.
Mais quelles sont des sécifications techniques des missiles Fath?
Le missile Fath peut également détacher son ogive pour faire face à d'autres systèmes anti-missiles. Or cette gamme a donné naissance à un autre missile, celui-ci sol-sol du nom de BM-120 dévoilé en décembre 2021.
Le BM-120 est basé sur un châssis de camion 6x6 avec deux rangées de trois lanceurs rectangulaires de conteneurs, chacun capable de tirer un missile. Selon des sources militaires iraniennes, le missile sol-sol pourrait être une petite version du missile balistique à courte portée de fabrication iranienne de la variante Fateh. En position de tir, les conteneurs de missiles sont surélevés à 45° à l'arrière du camion et toutes les opérations de tir peuvent être effectuées depuis l'intérieur de la cabine du camion.
Citant des sources iraniennes, le missile BM-120 est équipé d'ogives à fragmentation hautement explosive (HE-FRAG), à pénétration ou à fragmentation pesant 150 kg. Il est guidé par un système de navigation inertielle (INS) assisté d'un système de navigation par satellite permettant une très grande erreur circulaire probable (CEP) inférieure à 30 m.
Tout ceci pour dire qu'en Ukraine, il a été prouvé encore une fois que les guerres modernes exige l'agilité, la mobilité et surtout les frais réduits sinon elles ne pourraient être gagnée. Dans leurs coopérations actuelles et futures, Russes et Iraniens en tiendront compte suivant le principe donnant-donnant.