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Poutine passera-t-il à la Résistance ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rencontre entre le président syrien Bachar Al-Assad et son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou le 20 octobre 2015. ©AFP

Pour le Résistant Lambda le virage que la Russie vient d'exécuter face à Israël et dont les manifestations se multiplient à une vitesse exponentielle, manifestations qui sont allées de la convocation de l'ambassadeur israélien en poste à Tel-Aviv à la dénonciation russe des crimes commis pendant 70 ans contre la Palestine, est évidemment une aubaine à condition qu'elle se concrétise dans les faits.

Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré vendredi dernier qu’Israël tente d'exploiter la situation en Ukraine pour détourner l'attention de la communauté internationale du conflit palestinien. Ce communiqué a été publié en réponse à une attaque israélienne contre la Russie, lancée par le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, attaque à quoi il faut ajouter le feu vert donné dès ce mercredi à la vente d'armes israéliennes à Kiev et ce dans le contexte du soutien de l'entité sioniste à la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies de suspendre l'adhésion de la Russie au Conseil des droits de l'homme de cette instance.

Le communiqué de la diplomatie russe a ajouté que « le "gouvernement" israélien poursuit l'occupation et l'annexion illégales des terres palestiniennes, en violation d'un certain nombre de résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies ».. Il est vrai que la réaction russe contre Israël est intervenue dans le contexte d'une attaque israélienne contre Moscou depuis la tribune des Nations unies. Mais la sensibilité de la riposte russe vient du fait que pour la première fois ce pays prend une position officielle contre Israël qui viole des résolutions internationales, et évoque clairement l'annexion et l'expansion des colonies à l'intérieur des territoires palestiniens et du siège de Gaza.

En fait, aujourd'hui, tout observateur impartial peut conclure que la Russie subit une forte pression en raison de son opération militaire spéciale continue en Ukraine, où le président russe Vladimir Poutine souligne toujours que l'opération atteindrait ses objectifs par la négociation ou la guerre. Mais l'autre côté, représentée par l'Ukraine et l'OTAN, qui est farouchement dirigé par Washington, croit aussi qu'il empêchera Moscou d'atteindre ses objectifs, et s’emploie avec toutes ses forces et capacités, à drainer d'abord la Russie en Ukraine, et deuxièmement à le contraindre à mettre fin à son opération sans atteindre ses objectifs.

Or toute crainte du Résistant lambda est de voir via cette opposition de Moscou une simple manœuvre politique. Après tout, il faut que les Russes ajoutent une manœuvre supplémentaire à leur opération militaire et stratégique basée pourquoi pas, sur une attaque politique contre Israël. La Russie aurait peut-être donc adopté une telle position, premièrement, sur la base de l'attaque [diplomatique] d'Israël contre elle aux Nations unies, et deuxièmement, sur la base d'agressions répétées contre les Palestiniens.

Est-ce le cas? Au fait il y a plus d'un signe qui permet de conclure que cette fois est la bonne et que les Russes ne font pas que de la politique  : 

1- Le ministère russe des Affaires étrangères a explicitement souligné qu’Israël transgresse des lois internationales, viole les résolutions onusiennes, développe des colonies de peuplement, réprime des Palestiniens et poursuit le blocus du peuple palestinien.

2- Moscou a adressé un message décisif et sans précédent à Israël estimant que désormais la position russe ne sera plus indulgente face à Israël qui bafoue les droits des Palestiniens et des Arabes. Cette réaction était liée à la position diplomatique prise par Israël ayant montré son hostilité envers Moscou auprès des instances internationales.

3- Il se peut même que la Russie recoure à des moyens pour faire pression sur ses rivaux dans la guerre en Ukraine. Moscou est prêt à mettre en œuvre cette position diplomatique et politique, d'abord à partir de la Syrie.

L'antagonisme Israël/Russie espère le voir arriver où exactement ? 

1- Que la Russie se concentre davantage sur la protection des espaces aériens et terrestres syriens face aux attaques constantes israéliennes, et cela peut se produire par une activation des systèmes de défense aérienne russes en Syrie.

2- Que la coopération et la coordination russes soient raffermies avec la partie iranienne et l'axe de la Résistance en Syrie, ce qui doublera indubitablement le niveau des capacités des groupes de la Résistance contre l'entité sioniste.

Si cette démarche est concrétisée, Tel-Aviv sera sous pression et ne pourra pas supporter les conséquences de cette éventuelle décision.

Moscou considère également que la sécurité d'Israël est plus importante pour Washington que les évolutions que traverse l’Ukraine, surtout à un moment où Israël est confronté à des opérations croissantes de la Résistance palestinienne.

Tout changement de cap russe envers Israël mettra en danger la situation de l’entité sioniste au Moyen-Orient et Tel-Aviv n'aura alors plus l'occasion de bomber le torse et de menacer la Russie. Mais Moscou ira-t-il jusqu'à là? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV