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La Russie frappée le 13 octobre à Palmyre, finira par lever son veto à une riposte balistique "syrienne" contre Israël

L'armée de l'air d'Israël a visé des cibles à Palmyre à l'est de la province de Homs, le 13 octobre 2021. (Photo d'illustration)

Cette troisième frappe aérienne de l’axe Israël-CentCom-EuroCom, menée en moins d’une semaine contre la Syrie en cette nuit de 13 à 14 octobre, axe qui sous couvert bien trompeur d’un exercice annuel d’envergure, Blue Flag, va follement de scénario en scénario, à l’effet de se faire restituer ce précieux trésor qu’il a définitivement perdu en mai au Levant à l’occasion de l’historique opération balistique « Épée de Qods », à savoir sa supériorité aérienne, a ciblé non pas des sites militaires comme le 10 octobre où Israël s’en est pris à T4, Masyaf, Shayraat ou encore à Abou Kamal avant de se heurter de plein fouet à la DCA intégrée Syrie-Résistance, mais bel et bien un tour de télécommunication et des dortoirs du Liwa al-Qods, ces combattants palestiniens nationalistes qui, n’oubliant plus d’un demi siècle de soutien de la Syrie à la cause palestinienne, se battent, depuis 2011 aux côtés de l’armée syrienne et de la Russie contre Daech et ses récurrentes résurgences dans les déserts de Tadmor (Palmyr). Or ce fact est nouveau et plein d’impacts pour Israël : il y a d’abord un aspect trop anti Russe dans ce nouveau raid que l’entité a lancé, comme les deux précédents depuis le ciel d’al-Tanf contre Tadmor, avec l’aide substantielle d’un bombardier E 11 A survolant toute la nuit la frontière syro-irakienne.

C’est un coup qui a très soigneusement cherché à être « sanglant » et « douloureux » pour la Russie sans toutefois nuire à l’armée russe tout en portant préjudice aux forces palestiniennes que Moscou soutient depuis des années. Plus d’un analyste tendrait à y voir l’écho du choc que constitue pour Tel-Aviv la perte de Deraa, cette province stratégique longeant le Golan occupé et la Jordanie, que la magistrale médiation de Moscou entre Amman et Damas a arrachée aux mains des Sionistes pour la placer, disons-le sans façon, sous l’autorité de l’armée syrienne et du Hezbollah. C’est aussi un coup de colère contre Poutine qui à Idlib, ne le fait plus dans la dentelle, quitte à écraser sous ses bombes le plus grand allié d’Israël contre la Syrie, la Turquie, à la mettre à la porte, fut-ce au prix de son partenariat en dent de scie avec Ankara. Mais en ce faisant, Israël a commis plusieurs faux pas qui ont potentiellement à même de changer d’ici les heures à venir et de façon radicale la scène syrienne en défaveur d’Israël :

Il y a d’abord ce communiqué du QG des « forces alliées de l’armée syrienne (forces palestiniennes, NDLR) qui vient de tomber sur les télex où une « riposte très dure » est promise à Israël : « Dans le sillage du raid d’hier soir contre Tadmor, plusieurs de nos combattants ont été tués ou blessés et si nos effectifs auraient été davantage concentré, le bilan aurait été encore plus lourd. Notre mission en Syrie consiste à appuyer l’État syrien, à l’aider à démanteler les réseaux terroristes de Daech et takfiris. Or depuis des années, l’axe Israël-USA, en prétextant d’avoir à anéantir des stocks de missiles tactiques syriens nous vise, cherchant à nous entraîner dans des batailles annexes... et bien le QG des forces alliées de l’armée syrienne en a assez et a pris cette fois, la décision stratégique de répondre à cette attaque en vengeant le sang des martyrs et des blessés et la réponse sera très dure ».

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A quoi riment ce communiqué et ce message ? Eh bien tout simplement à une étape supplémentaire qui vient d’être franchie dans l’alignement de plus en plus perceptible de la Russie de Poutine sur la Résistance, de sa désormais très probable contribution à cette riposte assassine promise à Israël.

Cette riposte sera-t-elle balistique ? Consistera-t-elle à viser les chasseurs israéliens dans le ciel d’al-Tanf par les unités de DCA S-300 voire S-400 russes encore jamais activés ? Après tout, la Syrie n'en est sera pas à sa première frappe missilère contre Israël, elle qui en avril, en août et en septembre a prouvé qu'elle est parfaitement capable de viser les territoires occupés via ses missiles, une réalité que les Sionistes ont reconnu quand ils ont affirmé que les SA-5 syriens avaient pourchassés leurs avions jusqu'à dans le ciel d'Israël. Evidemment, si cette absurde campagne de guerre dans la guerre est reprise, c'est que l'entité espère toujours les faveurs russes et son veto sur une probable riposte balistique de Damas contre Israël. Mais depuis hier soir, les choses pourraient être quelque peu différentes, si on tient au fait que cette campagne déstabilisatrice de guerre dans la guerre vise non plus seulement  la Résistance mais désormais les intérêts russes.

Les forces palestiniennes alliées de Damas à Tadmor/SouthFront/

Cela dit ce méga faux pas commis à Palmyre par Israël renfermait en soi un super aveux d’impuissance qui ne déplairait ni aux Russes ni à la Résistance : En évitant de frapper des sites militaires, Israël a tenu à reconnaître la défaite de sa campagne de guerre dans la guerre face à une DCA Syrie-Résistance choc qui depuis le mois d’août a prouvé de quel bois elle est faite et comment en interaction avec l’armée russe elle est capable à rendre intégrale la bulle de la DCA en Syrie, de contrer les meilleurs missiles air-sol tactiques de l’ennemi.

Cela tombe bien puisque face à la présence militaire US à al-Tanf qui sert, à défaut d’un ciel bien armé sud syro-sud-libanais est devenu l’unique base arrière des F-16 israéliens, il faut un plus solide rempart, rempart que l’Iran a exposé ces deux derniers jours à travers l’une des manœuvres de défense aérienne les plus spectaculaires de toute son histoire, tenue au centre de l’Iran. Évidemment cette démonstration de force menée à l’aide d’une DCA vraiment multicouche, composée entre autres de systèmes comme Majid, Khordad-15, Khordad-3, Sayyad, Talash voire même le Tor iranien, Dezful est en rapport avec les agissements israéliens en Azerbaïdjan mais depuis hier soir rien n’empêche qu’un tel complexe soit reproduit aussi en Syrie orientale avec la contribution russe. Disons que ce Dezful iranien est de nature à bien cristalliser la synergie irano-russe et vers où elle pourrait mener. Le Tor iranien a en effet bien corriger quelques petites failles assez pertinentes de son original. Et comment? 

Vidéo: le système Dezful mis à l'épreuve contre les cibles à petit surface radar/Mashregh News

Dezful a nettement augmenté l’altitude de l’engagement avec la cible, à 35000 pieds soit 10.5 km en lieu et place de 6 km pour la version russe. La seconde innovation, l’Iran a ajouté à la version russe une antenne en forme de carré. On croit que ce système renforce les capacités d’interception de Dezful la faisant rapprocher de Tor M2 russe. Une similitude qu’on voit également à travers cette capacité de Dezful à se déplacer pour éviter ce que Pantsir-S et Tor ont vécu en Arménie ou en Libye, ciblées qu’ils étaient par les drones Turquie/Israël. De surcroît, c’est à bord d’une camionnette et non plus un poids lourd que se déplace Dezful, ce qui est encore un plus au niveau du principe de non statisme si nécessaire désormais aux guerres post-modernes.

D’autant plus qu’al-Tanf qui abrite la base illégale US se veut désormais une prolongation des bases aériennes du nord de la Jordanie qu’occupe depuis plusieurs semaines déjà l’US Air Force... Et ce ne sera pas la Russie qui dira non à l’idée de contrer une base US à al Tanf qui est là pour interférer avec Hmeimim et Tartous.  Mais la « riposte dure » promise par Liwa al Qods à Israël pourrait avoir un sens encore plus large et là, certains n’hésiteraient pas à prévoir une possible entrée de la Russie dans l’équation Gaza. En mai, les Kornet palestiniens ont coupé court à toute idée d’une intervention terrestre de l’armée de terre israélienne à Gaza. Cette fois, il se pourrait que Poutine ait d’autres surprise pour Bennett. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV