Cette coalition anti Iran, la énième du genre à avoir été annoncée ces trois dernières années, qu’Israël veut tricéphale avec une tête placée en mer Rouge via l’Égypte de Sissi, laquelle Égypte semble pourtant hésiter à y répondre par l’affirmative et puis une deuxième tête, plantée dans le golfe Persique à travers les Émirats de Ben Zayed, coalition en quoi Tel-Aviv voit une garantie à survie, maintenant que son armée de l’air a lamentablement perdu la bataille du ciel face aux missiles de la Résistance et qu’au regard de l’actualité yéménite, il se pourrait que la guerre des mers anti-Israël dépasse largement le seul Ashkelon (limitrophe de Gaza) ou le seul Haïfa (limitrophe du Hezbollah) pour s’étendre bel et bien à Eilat, port stratégique mais lamentablement exposé puisqu’à la portée des missiles d’Ansarallah, et bien cette coalition ou plus précisément son annonce tombe au pire moment. Pourquoi ?
À quoi renvoie très exactement cette très sévère mise en garde ? Le tir de 12 missiles Fateh-110 contre le méga QG de l’armée et du renseignement israélien à Erbil, avec son cortège d’officiers supérieurs tués et d’équipements d’écoute bousillés, des sous-sols bourrés de drones Harop déchiquetés, puissant tir qui a forcé le Pentagone à avaler ses couleuvres à ne pas reconnaître que la CIA aussi y a été attaquée et qu’elle y a aussi perdu un E11 A, marque-t-il la fin ou le début de quelque chose ? Autrement dit, le CGRI a-t-il décidé d’en rester momentanément à Erbil, de ne plus étendre à la Syrie sa riposte à la mort le 7 mars dernier, lors d’un raid sioniste contre Damas de deux de ses officiers supérieurs, en considérant que le Mossad et l’armée sioniste avaient assez saigné le 13 mars à Erbil y ayant perdu à la fois hommes et drones ?
Après la défaite historique de l’armée de l’air sioniste face à l’axe de la Résistance à Gaza où elle a été mis au pas en à peine 11 jours pour cause de 4 000 missiles et roquettes tirés en salve entrecroisées, les roquettes servant à neutraliser le Dôme de fer et les missiles, à frapper les infrastructures sionistes, il ne reste plus qu’une seule arène de bataille : la mer. Et la énième coalition anti-Iran que Bennet se démène à faire naître aux forceps quelque part entre le golfe Persique et la mer Rouge renvoie à cette terrifiante perspective. Terrifiante puisque déjà essayée et déjà perdue : depuis la liquidation de deux agents israéliens à bord du navire espion « Mercer Street » en juillet 2021 par les drones « Shahed-136 » d’Ansarallah, pas un jour ne passe sans que l’axe US-Israël ne s’acharne à dénouer les ressorts de cette énigmatique opération qui a réussi ses objectifs bien que le navire ait été copieusement escorté et placé sous protection satellite:
De la formation d’une Task Force numérotée 59 que la Ve flotte US a plantée en septembre à Manama, rien que pour comprendre comment les Shahed-136 avaient fait pour distraire la vigilance des unités d’Aeigis des navires d’escortes à la tenue de méga manœuvres navales genre celle organisée il y a quelques semaines en mer Rouge où ont pris part quelque 59 pays « alliés » de l’US Navy à qui, celle-ci a fait jouer le rôle de bouclier d’Israël, en passant par ces accords signés en janvier entre Gantz et Al-Khalifa de Bahreïn qui ménagent une place à part aux unités du Mossad au sein de la Ve flotte, à quelque à 200 km des côtes iraniennes, tout a été essayé et prévu pour que le cas « Mercer Street » ne se reproduise pas. Mais est-ce suffisant ? Ou dit autrement, l’entité peut-elle gagner en mer la bataille qu’elle a lamentablement perdue dans le ciel où longtemps elle prétendait à une supériorité absolue ?
Le commandant Salami est plus que sûr de la réponse car toujours ce même mercredi, simultanément aux gesticulations du gourou Bennett, l’Iran ouvrait pour la première fois dans l’histoire de ses liens mouvementés avec ses voisins golfiens, son premier stade en pleine exposition de l’industrie de défense de Doha » ! Le journaliste de Reuters qui a couvert l’événement n’en revenant pas, il se disait pétrifié de voir des maquettes de vedettes rapides iraniennes, celles de ses missiles anti navires, des DCA embarquées iraniennes ou encore des redoutables drones navales made in Iran « exposer à peine à quelques pas du stand des Américains ». Est-ce un prélude pour l’émergence d’une contre-présence militaire iranienne au cœur de la zone de normalisateurs ? Cela en a parfaitement l’air. Et dire qu’à Doha il y a la base US al-Udeid qui abrite le quartier général du United States Air Forces Central Command, le 83 Expeditionary Air Group RAF et la 379th Air Expeditionary Wing de l' USAF, avec ses 10 000 militaires américains et que cette base tout comme la Ve flotte, pourrait se trouver désormais nez à nez avec le CGRI.
Photos : Expo militaire à Doha, l'Iran expose ses armement. ©Mashregh News
À propos, le journaliste de Reuters, agence sioniste par excellence, à qui les standistes iraniens avaient refusé d’accorder un entretien, reconnaît que les drones MC-9 Us exposés non loin de là, avait du mal à attirer la curiosité, les Qataris n’ayant visiblement pas envie de commettre la même erreur que les Émiratis qui, eux, en ont recommandé 18 unités pour une valeur de 2.9 milliards de dollars sans que ces MQ-9 soient capables de surveiller et de prévenir les attaques contre les navires israéliens en partance tout au long de l’été et l’automne 2021 pour Fujaïrah.
C’est que les Qataris ont compris que l’ère US-Israël c’est finie et qu’en termes de drones, le Kaman-22 iranien vaut mille fois plus que le MQ-9 US car pertinent là et quand il le faut. Si le MQ-9 est un Reaper, le Kaman-22, conçu suivant une vision synergique et hybride, est à la fois Reaper-Predateur.
Photos: le drone Kaman-22, avec un nez de Predator et une queue de Reaper
C’est un drone multirôle à souhait, de 3 000 km de portée, de 11 mètres de longueur, d’une endurance de 24 heures avec la triple mission de combat, de reconnaissance mais aussi de guerre électronique. Sa charge de 300 kg soit 100 kg de plus que le Predator américain se compose de quatre bombes intelligentes ou de bombes ailées ou encore de missiles air-air tout comme exactement dans un F-4. Et puis il comporte dans son nez des antennes pour une navigation satellitaire. N’est-ce pas qu’al-Udeid et ses F-16, ses F-18 ses F-22...et passablement ont l’air bien dépassés ?