On s'y attendait évidemment : depuis début mars, une lente et latente initiative sino-Résistance a commencé que plus d'un analyste voit comme étant destinée à porter le coup de grâce à l'impérialisme énergétique US au Moyen Orient. Les récents propos de Lavrov contre le dollars, alors même que le haut diplomate se trouve en ce moment même en Chine en donne d'ailleurs un peu la couleur tout comme cette visite un peu surprise que le MAE chinois veut faire aux Iraniens en ce début du nouvel an 1400 du calendrier persane dès la semaine prochaine : Sur fond de l'avancée fulgurante de la Résistance yéménite dans l'ouest de Maarib, cette province stratégique pétrolifère, gazifère, qui incluent deux tiers de la population yéménite et où quelques 70 tribus vivent en cultivant la terre alors que Aramco, Chevron, Shell, BP... en détournent le pétrole, les sites pétro-gaziers du royaume saoudien va de frappe balistique aux attaques de drones.
Pas de morts et de pertes certes, quelques rares interceptions aussi, n'empêche que le pétrole saoudien est sur le point de perdre ses clients même en Occident qui pompent carrément la totalité de l'or noir saoudien. C'est ce contexte qui fait que la Chine s'est engagé dans un mouvement d'achat fol du pétrole iranien, moins cher de 3 à 5 dollars que le pétrole saoudien et qui arrivent en Chine à des pétroliers et ce, au mépris des sanctions US. Le coup est-il concerté? A n'en pas douter sinon comment comprendre que le premier dialogue USA/Chine à Anchorage, visiblement axé autour de l'Iran, ait tourné en dispute entre une Amérique qui perd à jamais l'Iran et une Chine qui le voit définitivement ancrer le camps de l'Est. Des sources d'informations soulignent que le MAE chinois vient dès la fin mars en Iran pour finaliser l'accord stratégique de 25 qui fera de l'Iran partenaire sinon allié de Pékin et ce, au moment où la lettre du Leader iranien semble avoir définitivement ouvert un chapitre nouveau dans les relations Russie-Iran avec de notables conséquences en Syrie où la Russie bloque littéralement Israël.
Au fait une alternative parfaitement fonctionnelle, ( au contraire de l'Instex européen) existe. La Russie a mis en place un système de transfert des messages financiers SPFS, qui est censé se connecter au système de messagerie chinois appelé CIPS. Or cette connexion constituera les bases des relations économiques entre les deux pays. et la création de ce canal remonte en 2014, après que Washington l'a menacé de déconnexion. La Banque centrale iranienne serait prête à le connecter surtout que l'Iran est membre de l'Union eurasiatique et que le système Swift sert actuellement l'Union économique eurasienne qui travaille néanmoins avec la Banque centrale russe pour rejoindre le système SPFS.
Cette évolution géostratégique qui voit l'Iran, la Chine et la Russie faire front commun pour inverser la donne énergétique et orienter les tendances dominantes du marché de l'ouest vers l'est, a culminé depuis que la Russie et la Chine, parallèlement aux initiatives anti sanction de l'Iran, murmurent leur retrait de Swift. Récemment, le porte-parole du Krémlin, Dmitri Peskov, n’a pas exclu la déconnexion de la Russie du système Swift, étant donné l'extension des sanctions qu'elle subit, en particulier de la part des États-Unis. « Ces actions sont, dit Peskov, déraisonnables et imprévisibles, donc cela nous met en alerte. »
Et il y a des voix qui promettent déjà la fin du dollar surtout que les Iraniens ont commencé depuis une belle lurette à commercer en monnaie locale et se moquer d'un billet vert dont la valeur tend de plus en plus à être inhérente des coups de missiles et de drone d'Ansarallah.... tout comme le prix du baril du pétrole.