Le Wall Street Journal rapporte que l'Iran a secrètement mis en place un système financier et bancaire pour effectuer des échanges de dizaines de milliards de dollars dans le but de contourner les sanctions imposées par les Etats-Unis dans le cadre de la politique de pression maximale.
Citant des diplomates occidentaux et des responsables du renseignement, le WSJ indique que le système se compose de comptes créés dans des banques étrangères, de sociétés mandataires enregistrées en dehors de l'Iran, de sociétés de coordination des entreprises sanctionnées et d'une société de compensation en Iran.
Des années de sanctions ont durement touché l'économie et la monnaie iraniennes, mais la capacité de Téhéran à ramener son commerce aux niveaux d'avant les sanctions a permis de faire prospérer l'économie nationale après trois ans de récession et de reprendre les pourparlers de Vienne dans une position de force.
Pour le WSJ, le succès de l'Iran à contourner les restrictions commerciales et financières, comme le confirment les données commerciales et les déclarations des responsables occidentaux, reflète l'inefficacité des sanctions financières, à un moment où les États-Unis et l'Union européenne tentent d'utiliser leur puissance économique pour faire pression sur la Russie en raison de son opération militaire contre l'Ukraine. Ils ont interdit aux grandes banques russes d’échanger en dollars et en euros et ont gelé les avoirs de la banque centrale russe à l'étranger.
Ce rapport du WSJ intervient alors que de nombreux experts avaient averti que les sanctions contre la Russie après la guerre en Ukraine accéléreraient le processus d’affaiblissement de la position des États-Unis en tant que garant de l'ordre commercial mondial actuel. De même que le recours excessif aux sanctions par l'ancien président américain Donald Trump pour faire avancer sa politique étrangère est considéré comme l'une des principales raisons du déclin du régime de sanctions.
Dès son arrivée au pouvoir en 2016, Donald Trump a utilisé les sanctions d'une manière clairement différente des administrations précédentes. Le cabinet d'avocats Gibson Dunn, basé à Los Angeles, a rapporté en 2021 que, selon les données compilées par l'institut, l'administration Trump avait imposé plus de 3 900 sanctions distinctes contre diverses parties au cours de ses quatre années de mandat à la Maison Blanche.