Au milieu du silence absolu de Tel-Aviv face à la récente attaque au missiles du CGRI contre une base du Mossad dans la banlieue d'Erbil, dans le nord de l'Irak, les médias sionistes ont porté leur attention sur les objectifs visés par l'attaque.
Dans la matinée du dimanche 13 mars, les médias irakiens ont rapporté d'horribles bruits d'explosions dans la ville d'Erbil, au Kurdistan irakien, après que deux centres d'entraînement avancé du Mossad ont été visés par des missiles balistiques.
Depuis lors, les médias ont continué à publier des rapports soulevant chacun des questions sur les cibles et le moment de l'attaque, la chaîne de télévision Al-Mayadeen ayant annoncé mercredi soir que la bataille entre l'Iran et Israël prenait un nouveau tournant.
Al-Mayadeen a rapporté que l'annonce officielle et publique du CGRI revendiquant la responsabilité de l'attaque contre les centres israéliens à Erbil a été accueillie par le silence des autorités sionistes, qui n'ont jusqu'à présent émis aucune déclaration pour confirmer ou infirmer la déclaration du CGRI. Les médias sionistes, quant à eux, ont d'abord ridiculisé l'annonce, au point que certains journalistes ont déclaré avoir "ri en entendant la nouvelle".
Toutefois, poursuit la chaîne, la situation a rapidement changé lorsque plusieurs experts et journalistes sionistes, se référant à des déclarations de responsables américains et irakiens, ont sans détour déclaré que la cible était israélienne.
"Il semble qu'ils (les Iraniens) aient en fait attaqué une délégation israélienne, et non une délégation américaine (à Erbil)", a déclaré Haim Ramon, ancien ministre israélien. "Ce ne sont pas les États-Unis qui étaient visés... C'est un événement plus important qui n'est pas encore terminé", a noté Tal Lev-Ram, correspondant du journal israélien Maariv, faisant écho à Ramon.
Pour Al-Mayadeen, les journalistes israéliens ont accordé une attention particulière aux rapports de plusieurs médias américains selon lesquels les cibles attaquées par le CGRI étaient israéliennes, tout en notant que les Américains se sont abstenus d'affirmer que les cibles appartenaient au Mossad et ont plutôt opté pour des termes tels que "l'attaque d'une délégation israélienne" ou "l'attaque au missile de l'Iran contre une installation israélienne", selon le Washington Post.
En effet, les journalistes sionistes sont divisés sur la raison de l'attaque iranienne sur Erbil : certains pensent qu'il s'agit de représailles pour le martyre des forces du CGRI en Syrie, tandis que d'autres estiment que l'attaque sur Erbil n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en Syrie, mais est liée à une autre attaque israélienne, rapporte Al-Mayadeen.
Que les opérations de représailles du CGRI soient terminées ou qu'elles se poursuivent, les forces de l'armée israélienne ne veulent pas tourner la page et sont en état d'alerte par crainte d'une attaque de drone iranien depuis le nord ou le sud des territoires occupés, ont rapporté les médias libanais.
Selon Al-Mayadeen, les journalistes israéliens jugent que l'Irak, Israël et l'Iran font un triangle souvent ignoré : "s'il y a des problèmes en Syrie qui se déroulent en coulisses, ceux-ci sont beaucoup plus confidentiels en Irak. À leurs yeux, ce qui s'est passé à Erbil, l'Europe en aurait fait l'événement dramatique du siècle, si elle n'était pas en guerre avec la Russie.
En fin de compte, de nombreux experts et journalistes sionistes appellent Tel Aviv à ne pas sous-estimer l'avertissement de l'Iran, sinon les colons résidant en territoires occupés se retrouveraient du jour au lendemain dans un conflit à part entière sans en connaître la raison d'être ni les objectifs, a noté Al-Mayadeen avant de conclure que ce n'est que le début d'une ère dans les conflits Iran/Israël après l'accord sur le nucléaire iranien.