Le mardi 22 février au soir et pour la troisième fois depuis 8 février, Israël a lancé un raid décrit par la presse mainstream comme étant un « raid aérien » à savoir impliquant, comme à l’accoutumé, des F-16 et des missiles de croisière air-sol Delilah sans pour autant qu’il en soit réellement ainsi, l’aviation israélienne ayant été totalement absente de la scène, et ayant cédé place comme les deux dernières fois, ( 8 et 16 février) à des unités d’artillerie lourdes de la soi-disant armée de terre d’Israël qui, elles, plantées au Golan occupé, ont singé pendant quelques minutes une attaque en tirant des obus de mortier contre un bâtiment public vide de la banlieue du village de Rwehina, sans faire de dégât ni de victime. De quoi est le symptôme cette tendance « obusière » bien inconnue à une entité qui continue encore à revendiquer quelques 10 000 frappes unilatérales contre la Syrie en 10 ans de guerre ? À commenter de plus près l’actualité levantine de cette semaine il devrait y avoir quelque chose de bien changé au sein d’une armée de l’air sioniste dans le temps si prompte à lancer ses F-16 à l’assaut de n’importe quel cible syrienne mais en est désormais à avaler ses couleuvres et s’effacer au profit des obusiers qui eux ont déjà perdu bien des batailles.
Vidéo: les batteries de missiles Khordad-15
« Israël l’apprend bien à ses dépens : les règles du jeu ont changé en Syrie et de la pire des manières : tout au long de notre campagne de guerre dans la guerre sur quoi nous tirons autant de fierté, nos ennemis eux, bâtissaient patiemment, missile par missile, ce à quoi se heurte de plein fouet notre Armée de l’air. Car celle-ci ne sort plus décidément de ce cauchemar qu’est la course poursuite entre nos F-16 d’une part et les missiles intercepteurs syriens de l’autre. Et c’est un mensonge que de prétendre qu’on est face à des SA-5, SA-8 SA-17 ou SA-22 de conception russe dont nous connaissons jusqu'aux moindres détailles. Le ciel de Levant qu’Israël régnait en maître depuis 2005 date à laquelle le régime Assad a été expulsé du sud du Liban avec ses équipements et ses batteries de missiles à l’époque encore inconnu pour Israël se referme sur nous et il se referme parce qu’il donne de plus en plus l’impression d’avoir été « ballicisé » avec des engins de conception iranienne parfaitement énigmatique.
Vidéo: un seul raid, deux bombes intelligentes Qaem et deux cibles qui ont été simultanément pulvérisées. (Via IRIB)
Or à ce radical changement du ciel de la Syrie et du Liban, comme l’a reconnu Nasrallah, fait écho l’émergence d’un troisième front balistique, là où on le croyait le moins à savoir en Syrie et ce, quelques part non loin du Golan, non loin non plus du sud du Liban. Et là il ne s’agit plus d’un front anti aérien « unifié » mais d’un front balistique syro-libanais « synchrone « avec des centaines de missiles tactiques sol-sol qui pourront être tirés en totale synergie avec les engins de l’arsenal du Hezbollah. Ce qui fait que chaque raid israélien mené désormais dans le cadre de la campagne entre les deux guerres pourrait s’avérer être une mèche de l’enfer et déclencher sans qu’on le veuille réellement, non plus seulement une « riposte anti aérienne », soit celle de la DCA intégrée syro-libanaise, comme cela fut le cas le 8 et le 16 février mais aussi une avalanche de missile sol-sol.
Mais est-ce le tout de ce « terrifiant » changement de règle du jeu syrien ?
Dans son numéro 22 février Al-Akhbar a tenu, se référant aux sources militaires haut-placées au sein du Hezbollah à y rajouter une couche dronesque car cette incursion du drone Hassan qui fait encore cinq jours après, parler d’elle au sein des milieux militaires israéliens n’aurait visiblement pas dit son dernier mot : Ainsi le vendredi 18, le drone a quitté vers 11.40 sa base d’attache au sud du Liban à destination du nord d’Israël réussissant en très peu de temps à s’infiltrer dans l’espace aérien truffé de système de surveillance et d’alerte précoce de la haute Galilée, région ultra névralgique avec Haïfa, cible privilégiée potentielle des missiles tactiques du Hezbollah comme chef lieu, écrit le journal qui poursuit : « Ce fut seulement une heure plus tard soit à 12.10 pile que les radars israéliens ont réussi à intercepter l’appareil, alors même que Hassan avait pénétré de 30 km à l’intérieur d’Israël pour arriver à Roch Pina, tout près de Safed ! »
Et Al-Akhbar de poursuivre : « Mis sur écoute du Hezbollah, les officiers israéliens criaient alors anxieusement avoir intercepté « un objet qui a une tête, un corps et une queue » ce qui en dit long sur la mauvaise qualité intéroceptive de leurs radar et pourtant en Galilée, on est en face d’une couche très épaisse de surveillance et d’alerte précoce, composée de système de surveillance ADS (système de surveillance coopératif pour le contrôle du trafic aérien et d'autres applications connexes, capable de déterminer la position d’un objet volant par un système de positionnement par satellite), de Signal intelligent SIGNIT (renseignement d'origine électromagnétique soit communications utilisant les ondes radio, satellitaire) et des radars d’alerte précoce ULTRA C1, ce dernier étant un produit de IAI « un radar UHF avancé à balayage électronique actif conçu pour rechercher, détecter et suivre les « cibles à respiration aérienne », y compris les aéronefs à faible visibilité (furtifs), les missiles, les UAV et les cibles de missiles balistiques à très longue portée, et fournissant une alerte précoce opérationnelle en complémentarité avec d'autres radars de conception israélienne tels que le Super Green Pine (ELM2080S) qu’Israël a promis aux Émirats contre les drones d’Ansarallah ». Mais ce n’est pas tout, car ULTRA C1 est planté à Jabal Cheikh juste en face de la Bekaa et de Quenitra, là où il y aurait le cœur du front balistique intégré syro-libanais ou ce qui revient à dire qu’en cas d’une riposte missilière aux raids sionistes, même ULTRA C1 ne serait réagir à temps. »
Al-Akhbar affirme même, comble de scandale, que« le F-16 a croisé Hassan sans le voir : « Une fois l’interception à coup de Dôme de fer et de F-16 ratée, l’entité a envoyé quatre hélico Apache à radar L'AN / APG-78 Longbow piéger Hassan. Les giravions se sont mis alors à manœuvre dans le nord du lac Tibériade, basée sur l’hypothèse que l’UAD irait juste dans le nord du Lac commencer son trajet de retour. Remarquez que ce fut là dans cette même position que les hélico ont réussi à localiser le drone, à lui tirer de dessus à coup de AGM et à le voir disparaître aux écrans radars. Sûre d’avoir intercepté l’appareil, une équipe est partie chercher au bord du lac l’épave du drone mais il n’y était pas. Il a fallu à Israël, deux heures supplémentaires pour comprendre que Hassan avait gagné sain et sauf le sud du Liban au terme d’"une mission", qui, dixit Amos Arel, a changé de fond en comble "les règles du jeu".
Car la question qui se pose d’emblée à tout Sioniste est la suivante : comment le drone Hassan s’est subtilisé aux yeux de quatre puissants radars Longbow des Apache ou dit de manière plus exact comment il a fait croire à sa disparition?!
C’est à travers la réponse à cette question qui pourrait sans doute être percer cet autre mystère, celui du crash d’un Atalet de la marine israélienne le 3 janvier au large de Haïfa avec à son bord le numéro deux de la base Ramat David l’une des trois principales bases aérienne en Israël. Hassan pourrait ne pas être un simple drone de reconnaissance, mais aussi de combat, genre ces drones caméléons que possède Ansarallah yéménite et qui ont fait le malheur des Zayed en trois coups à peine ? Et puisque les Sionistes n’ont vu de ce drone qu’« une tête » qu’« un corps » et qu’« une queue » soit un tout confus, ce drone correspond-t-il vraiment aux clichés publiés par le Hezbollah ? Reformulons la question au dessus de la Tibériade, le Hezbollah a-t-il testé un premier assaut à l’essaimage contre Haïfa et ses infrastructures offshores ? Décidément les règles du jeu ont changé...