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Ukraine: pourquoi le Sultan Erdogan a l'air choqué "d'avoir perdu Lougansk et Donetsk"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. (Photo d'archives)

Il y a quelques heures le Sultan Erdogna qui travaille depuis des mois au transfert de ses drones et de ses terroristes à Donbass a condamné dans les termes vifs la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes de l'est de l'Ukraine fait certainement la une. Là, Ankara a été le premier à montrer une réaction négative à cette décision.  « La décision de la Russie de reconnaître deux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine comme indépendantes est inacceptable », a déclaré mardi le ministère turc des Affaires étrangères.

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« La décision de la Russie de reconnaître les soi-disant républiques de Donetsk et de Lougansk constitue une violation flagrante non seulement des accords de Minsk, mais également de l'unité politique, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Nous jugeons la prétendue décision de la Russie "inacceptable" et nous la rejetons », a souligné le ministère dans un communiqué.

Le ministère a en outre souligné l'engagement de la Turquie à préserver l'unité politique et l'intégrité territoriale de l'Ukraine tout en appelant toutes les parties à respecter le droit international.

Mais pourquoi cette réaction? Après tout ni les USA ni l'OTAN n'ont encore réagi de cette manière, laissant le pauvre Zélinsky en rade, lui qui en est au stade de "penser à la rupture des relations avec l'Ukraine".  La Turquie a déjà essayé d'établir de bonnes relations avec l'Ukraine mais les conditions sont devenues plus favorables pour un essor de relations turco-ukrainiennes sous Volodymyr Zelensky. Outre la hausse du volume des  échanges commerciaux entre les deux pays et l’installation de dizaines d'entrepreneurs turcs en Ukraine, la vente de drones Bayraktar à Kiev constitue également un tournant dans les relations Ankara-Kiev.

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Mais dans l'ensemble, l'Ukraine importe à la Turquie pour les raisons suivantes :

1. L’influence qu’exerce la Turquie parmi les Tatars de Crimée

2. L'importance que revêt la zone de sécurité de la mer Noire pour l'extraction du gaz

3. La poursuite de la coopération en matière de défense et de sécurité entre la Turquie et l'Ukraine

4. Les avantages économiques de tout développement de relations avec l'Ukraine pour les exportateurs et les entrepreneurs turcs

Or le rôle d'Erdogan semble avoir  été volé depuis quelques heures, soit depuis que Poutine a amputé l'Ukraine de deux de ses "provinces rebelles".  Jusqu'à il y a à peine une semaine, les organes médiatiques de l'AKP ne cessaient de répéter que seul Erdogan pourrait mettre fin aux conflits opposant la Russie à l'Ukraine. En plus, lorsque le président français Emmanuel Macron s'est rendu à Moscou, plusieurs journaux pro-Erdogan, dont Yeni Akit, ont annoncé que Macron s'était précipité à Moscou afin de voler à son homologue turc le rôle de médiateur. Lesdits journaux ont ensuite ajouté que Vladimir Poutine avait refusé de lui confier ce rôle qui serait réservé certainement à Erdogan.

Les touts récents développements en Ukraine prouvent que ces allégations des médias turcs n’étaient qu’un bluff tout à fait décalé de la réalité et que la position qu’occupe la Turquie sur l’échiquier régional n'est pas si importante qu’elle puisse régler une crise aussi grave que celle survenue en Ukraine. Du côté des Ukrainiens, ils ont demandé à Israël d’y assurer une médiation mais le régime s’est montré tout réticent à ce propos par crainte de froisser Moscou. MAis l'histoire de l'Ukraine aurait d'autres répercussions pour le Sultan. Un peu comme à l'image de son allié israélien, la Turquie atlantiste devra s'inquiéter évidemment pour l'avenir de son occupation en Syrie. 

« Les tropes russes et turques en Syrie entretiennent de bonnes relations », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov à propos du niveau de coordination entre les forces des deux pays. S'exprimant lors d'une réunion sur le Moyen-Orient à Moscou, Bogdanov a déclaré : « Les relations turco-russes en Syrie se poursuivent d’une manière efficaces. Sont en cours également des pourparlers et des négociations entre les deux pays. Ces relations ne se limitent pas au processus politique, mais inclut également le côté militaire. » « Les commandants russes présents sur la base aérienne de Hmeimim entretiennent des relations efficaces et étendues avec l'armée turque », a-t-il ajouté.

Certes, les remarques de Bogdanov reflètent une partie importante de la politique étrangère pragmatique de la Russie dans la région mais après l'Ukraine les choses pourraient être bien différentes: le pro Israel Lavrov en a déjà donné le ton : lundi quelques heures avant la signature de l'annexion de Donetsk et Lougansk par le présidnet Poutine, Lavrov a condamné dans "les termes les plus vifs les frappes israéliennes" contre la Syrie. Il en fera autant contre la Turquie. Le Sultan a-t-il été l'idiot utile de la crise ukranienne? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV