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Bahreïn sera-t-il "l'Ukraine"de l'Iran?

A la Russie, son Ukraine, à la Chine, son Taiwan et à l’Iran… ?, s’était interrogé il y a quelques jours le sénateur républicain, Lindsy Graham allant même jusqu’à qualifier les Iraniens d’ennemis infiniment plus farouches que les Russes et les Chinois pour les Etats-Unis. En effet, alors même que le monde entier assiste ces jours-ci à la liquidation de facto de l’Ukraine à titre d’Etat-nation avec une souveraineté piétinée, une sécurité ratatinée par des hordes anglo-saxonnes qui tentent d’arracher le pays à coup de guerre à son essence russe, quitte à en faire un Centre de commandement pour une offensive généralisée contre la Russie, son économie et son gaz, à quelques milliers de kilomètres de là, dans le golfe Persique « l’Ukraine iranienne » est sur le point de naître :

Début février, à peine quelques jours après une visite inopinée du ministre sioniste, Gantz à Bahreïn où siège la Ve flotte US, ses quelque 14 bâtiments de guerre constamment à flot, ses salles d’opération, ses sites radars et de DCA, et surtout sa « Task Force 59 » créé en septembre 2021 juste deux mois après la tonitruante attaque aux drones Shahed-136 en pleine mer d’OMAN contre le navire-espion israélien Mercer Street, le royaume de Bahreïn a annoncé avoir signé un accord sécuritaire avec Israël, à l’effet de faire face à des « menaces communes », accord qui lui permettrait entre autres choses  d’avoir un attaché militaire permanent à Manama, le 29e du genre, dont la charge consisterait à faire la liaison entre la marine israélienne et la Ve flotte US.

Visiblement incité, le régime des Khalifa est même allé jusqu’à garnir cette nouvelle d’une autre, encore plus sensationnelle, celle d’une coalition à naître contre « l’ennemi commun » qui comporterait d’ores et déjà quelques «  34 pays » et puis comme si cela ne suffisait pas déjà pour placer Bahreïn dans l'impasse géostratégique où se trouvent actuellement les Emirats avec le spectre des drones et des missiles planent sur sa tête, Manama a remis une couche en accueillant le gourou Bennett sur son sol, qui lui, une fois arrivé aux Palais des Al e-Khalifa a parlé de la nécessité de la « création d’une alliance militaire Israël-Golfiens » contre «  l’ennemi commun »… à savoir  l’Iran.  

Tout ceci a mené les observateurs à voir à travers ces échanges précipités d’amabilité, les préparatifs de la mise sur pied d’une «  base navale israélienne » à Bahreïn, soit à quelque 200 km des côtes iraniennes. Sur fond d’article de presse sioniste comme quoi Israël veut avoir son Liban aux portes de l’Iran, l’US Navy qui depuis un an et sur l’ordre de McKenzie a décidé de quitter «  les eaux troubles du golfe Persique » pour aller se nicher « sur la côte ouest saoudienne », façon d’éviter  « à avoir à exposer directement les marines US au cas où il y aurait une guerre contre l’Iran » s’est mis à partir de ce mercredi à « examiner la participation de navires sans pilote israéliens dans ses opérations au Moyen-Orient ».

Et a en parler par la voix d’un responsable anonyme qui ne va pas par quatre chemins pour dire tout ceci  : « l’US Navy examine la participation de navires sans pilote israéliens dans ses opérations au Moyen-Orient ; ce qui renforcerait l’implication d’Israël dans les actions militaires dans la région. Ce déploiement permet que les lignes de communication bilatérales entre Israël et la Vème Flotte restent ouvertes. Certes Israël n’a pas encore nommé l’attaché militaire qui devrait se rendre à Bahreïn mais il pourrait avoir comme degré « pilote » ou « commando. D’ailleurs un officier de la Vème Flotte s’est récemment rendu à Haïfa pour examiner l’essor de coopérations militaires entre cette Flotte et le régime israélien. »

Pour qui prend-on les Iraniens ?

Un Israël à la marine quasi inexistante si ce n’était pas les aumônes allemands et  dont les meilleurs navires-cargos et pétroliers se sont fait bousiller les uns après les autres tout au long de 2021 en mer d’Oman, dans le golfe Persique et en océan Indien quand ce n’était pas sur ses propres cotes à Atali ou à Haïfa et on pense à Hypérion Ray à Hélios Ray, à Lora… à Mercer Street entre autres, pourrait-il réellement remettre en cause A2 (Anti Déni/Anti Accès) iranien ? Mardi 15 février simultanément à l’arrivée du gourou Bennett au siège de la Ve flotte où il s’est affiché avec le commodor yankee Brad Cooper tout en prétendant qu’il se battait nuit et jour contre l’Iran, le commandant en chef de la force navale du CGRI, l’amiral Tangsiri atterrissait à la Grand Tombe, l’île iranienne située en plein milieu du golfe Persique à 200 km de la Ve flotte pour y inaugurer un super aéroport qu’on être aussi civile » ce qui veut dire qu’il est à double usage.

La "Grand tombe" a aussi une autre particularité, celle de servir régulièrement de base de lancement de missiles de croisière iranienne, d’une portée de 350 à 400 km. La toute récente manœuvre Grand Prophète 17, exercice historique rien que par cet épisode où l’Iran a reconstruit la destruction du réacteur de Dimona à coup de 16 missiles balistiques et de croisière plus 10 drones de type Shahed-136, a vu entre autres volet le lancement des missiles de croisière Ghader d’une portée de 350 km à ogive "high explosives" et d’une vitesse de Mach 9. Cet engin  doté  d’un radar réflexif et d’un dispositif anti brouillage aurait pu toucher l’extrémité de l’ile de Bahreïn si les unités navales du CGRI en avaient décidé ainsi. D’ailleurs c’est une palissade que de dire que tout au long de la manœuvre les marines de la Ve flotte se trouvaient dans des abris. Israël cherche-t-il réellement à protéger Bahreïn ou à déclencher le processus de la destruction du troisième pays du golfe Persique, après l’Arabie saoudite et les Emirats ?

La réponse semble claire à part ce coup de bluff que le commodor Cooper a formulé ce mercredi en faisant part par voie anonyme interposée de l’implication des « bateaux robotisés sans pilote israéliens » dans des « opérations dans le golfe Persique » voire même des drones israélien Héron sans doute dans une nouvelle tentative destinée à singer la super tactique d’essaimage de la Résistance.

Le drone sous-marin iranien qui frappe une cible avec une vitesse de plus 60 nœuds/MashreghNews

Disons que il ne va pas trop fort au sein de Task Force 59 depuis septembre 2021 et que ces 21 « experts réunis à Manama » n’ont ni réussi à percer le mystère de l’essaimage ni non plus à fabriquer des bateaux sans pilotes qui aillent au-delà des produits cosmétiques et de beau design.

Voici ce que dit l’un de ces experts :

« "J'aime l'idée qu'ils amènent de nouvelles personnes intelligentes. Je suis convaincu que cela fonctionnerait. Mais je pense que le problème avec cela est que ce n'est pas un modèle évolutif », a déclaré Bryan Clark, chercheur principal à l'Institut Hudson, dans une interview. L'experte en défense Melanie Sisson, membre du Brookings Institute, a mis en garde contre l'expérimentation pour l'expérimentation. Au-delà de trouver la bonne technologie, elle a souligné l'importance de trouver les bons cas d'utilisation pour la bonne technologie pour le succès du groupe de travail."L'armée a du mal à comprendre fonctionnellement ce qu'elle devra faire", a déclaré Sisson.

C’est dire l’idée d’une Task Force 59 plantée à Bahreïn à laquelle prendrait part Israël, un Israël qui se demande encore comment le "Mercer Street" s’est fait percer le quai sans que les radars Agis des destroyers frano-britannique l’escortant puisse s’en apercevoir et comme ce Shahed-136 a eu une si vaste flaire pour aller à la faveur de son censeur électro-optique jusqu’au cabine du capitaine avant de l’éliminer et ses supposées capacités grotesques est trop approximative pour qu’al Khalifa mette en danger son trône.

Depuis deux jours déjà la rue bahreinie râle et râle de plus en plus sérieusement. Même la prolongation saoudienne de Bahreïn, soi la province ultra pétrolifère saoudienne de Dammam vient de publier un communiqué où il menace de reprendre le mouvement maté il y a 11 ans dans le sang. C’est trop risqué que de brandir  dans le golfe Persique l’armée rouillée qu’est Israël.

Vidéo: Bateau sans pilote kamikaze qui fait exploser la réplique de USS Nimitz, Grand Prophète 15/fars 

Le fameux exercice Grand Prophète 17 comportait en effet un volet qui devrait intéresser à la fois cette arme rouillée et ceux qui brandissent cette arme : pour la première fois, le CGRI y a levé un coin de voile sur un projet ultra secret dit "Ya Mahdi", à l’origine, un bateau sans pilote kamikaze et téléguidé d’une longueur de 11.9 m d’une vitesse de 60 nœuds. Le modèle dévoilé avait l’air sans pilote mais sub-surface et avec une vitesse largement supérieure à 60 nœuds. Et avec cette vitesse qui s’est lancé à l’assaut d’une cible submersible… Un navire ou un porte-avion ou carrément une base navale ? Peu importe du moment que les drones aérien, naval ou sous marine ont la capacité de s'essaimer…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV