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Sahara: les combats s'intensifient soudain, l'armée marocaine saigne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La carte du Sahara occidentale (illustration)

Il semblerait que cette entreprise de fabrique de guerres fratricides au Maghreb pour laquelle les USA et Israël ont tout fait ait franchi une nouvelle phase. Alors que les sources régionales font état de l’arrivée des blindées anti mine Varta au Maroc en provenance de l’Ukraine, le front Polisario dont les effectifs se font depuis des semaines massacrer par les drones israéliens et turcs au Sahara sans que personne s’en émeuve vient de publier une liste avec là-dessus le nom des militaires marocains qu’il a éliminés depuis la rupture de la trêve en 2021. 

Le fait que Rabat soit en pourparlers avancés avec l’Ukraine concernant l’achat d’un escadron de véhicules de résistance antimines Varta (MRAP) auprès d’Ukrainien Armor en dit long d’ailleurs sur le degré des tensions qui règnent en ce moment au Sahara occidental, comme l’ont souhaité l’Amérique depuis qu’elle a mis en avant les accords d’Abaraham et a conditionné sa reconnaissance de la marocanité du Sahara à sa signature. Le site Web Tactical Report rapporte que le Maroc est en pourparlers avec l’Ukraine pour acquérir des véhicules de défense antimines actifs dans le désert et les zones humides.

Une délégation de l’armée marocaine aurait même visité l’Ukrainian Armor Company, un fabricant de véhicules à usage de défense personnelle et lors de cette visite, la société ukrainienne a effectué une démonstration en direct pour démontrer les capacités de combat des véhicules blindés MRAP Varta et SAV Novator, avec des mortiers et des munitions de calibre 60 mm, 82 mm et 12 mm ». Au fait, les véhicules MRAP Varta sont des véhicules entièrement équipés qui transportent des soldats dans des situations de combat, et peuvent en outre être « équipés comme centre de commandement ou véhicule d’évacuation de troupes ». Selon l’entreprise, les cabines de la voiture sont en « acier spécialisé de grade 560 qui protège l’équipage des munitions perforantes incendiaires ». Ces caractéristiques prouvent par ailleurs les besoins d’une armée marocaine qui semble faire face à une forme de guérilla particulièrement expérimentée maniant à la fois mine, balle, voire missiles anti-blindés et surtout dotés de quoi perturber les liens entre les QG des commandements armés. 

Dans le budget 2022, le gouvernement marocain a alloué environ 12,8 milliards de dollars à « l’achat et la réparation d’équipements pour les Forces armées », y compris des accords pour l’achat de nouveaux équipements et armes. Et pour le grand bonheur des armuriers US.Israël, le Maroc apparaîtra pour la première fois en 2022 avec le budget militaire le plus important de l’histoire du pays. On estime que les dépenses marocaines ces dernières années ont atteint 10 milliards. Mais arme nouvelle ou pas, le Sahara est loin de vivre la toute quiétude comme le laisse entendre Rabat. Le Front Polisario a annoncé avoir tué 12 militaires marocains durant des opérations contre des unités postées sur le mur de défense érigé dans le territoire du Sahara occidental. 

Le communiqué 454 du ministère sahraoui de la Défense marque un tournant dans le second conflit armé qui oppose le Front Polisario au Maroc. Publié le 9 février 2022, ce document dresse le bilan des opérations militaires menées par l’armée sahraouie entre le 1er et le 8 février contre des unités marocaines positionnées le long du mur de défense, qui sépare la partie contrôlée par le Maroc des territoires aux mains du Polisario. C’est trop pour une semaine et c’est exactement ce que souhaite l’axe US/Israël qui voit à travers ce lourd bilan l’esquisse d’une guerre plus grande et encore plus mortelle au cœur du Maghreb. La liste comprend un colonel, un lieutenant-colonel, un lieutenant, un capitaine, un sergent-chef, un sergent, un adjudant, deux caporaux ainsi que trois soldats. Évidemment, les autorités marocaines qui ne tarissent d’éloges à l’en, droite de la normalisation n’avait pas, jusqu’à jeudi 10 février, réagi à ces annonces. Mais le communiqué précise que ces militaires faisaient partie du 43e bataillon d’Infanterie de secteurs (BIS), stationné dans la zone d’El Mahbes. 

« C’est une des unités de premier échelon. Son quartier général est situé à 6 km derrière le mur. Le BIS 43 occupe six positions fortifiées qui sont suivies d’un même nombre de positions d’alerte qui sont tenues par des pelotons renforcés. Le bataillon d’Infanterie de secteurs a sous sa responsabilité un front qui s’étend sur 25 kilomètres de long », a précisé un officier sous couvert de l’anonymat à Sputnik qui n’a pas souhaité donner plus de détails sur cette opération, indiquant simplement que la publication des noms des militaires était une réponse au « Maroc et à l’ONU qui démentent l’existence de la guerre au Sahara occidental ».

À noter que les positions du 43e BIS sont soumises à un pilonnage intensif de la part du Polisario depuis novembre 2020. Ismaïl Yakoub Echeikh Essidia, politologue mauritanien, estime que cette opération prouve que les « combattants sahraouis ont franchi le mur de défense pour mener une attaque en profondeur derrière les premières positions de l’armée marocaine ».

« Le Front Polisario ne se contente plus de pilonner les unités ennemies, il démontre qu’il peut frapper au-delà du mur. Il est évident que des combattants sahraouis ont pu traverser les premières lignes de défense pour mener une opération commando contre le quartier général de cette unité. Un autre élément important est à relever, les Sahraouis ont donné les noms des militaires marocains. Cela signifie qu’ils ont des preuves, certainement des documents d’identité et des photographies. Cette opération marque le commencement d’une nouvelle étape de la guerre. Une guerre qui va se développer selon les nécessités imposées par les développements du conflit ». L’objectif du Front Polisario consistant à imposer une pression sur le terrain militaire pour faire avancer le dossier du Sahara occidental sur les plans politique et diplomatique.

Mais les forces marocaines devront-elles continuer à payer de leur sang enrichissement des armuriers US/Israël quitte à prolonger tout le Maghreb dans les affres des guerres fratricides ? « La fronde au sein de l’armée marocaine contre le commandement US/Israël qui en a pris la tête est une option. Après tout une partie de l’Afrique vit à l’heure des coups d’État. “Pourquoi l’armée marocaine dont le nombre de défections depuis la normalisation s’est multiplié ne devrait-elle pas avoir le droit de changer l’ordre anti souverainiste en vigueur ?”, note un expert. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV