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Fin de facto de la normalisation Maroc/Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces armées algériennes. (Archives)

Cela fait plus d'un an que l'ambassadeur d'Israël à Rabat ou celui qui est appelé comme tel se cherche un logement. Or, repoussé par tout un Maroc qui n'a cru ne serait-ce qu'un seul instant à cette satanée normalisation même quand le ministre sioniste de la Guerre s'y est rendu avec des malles bourrées de contrats de vente de drones, de Dôme de fer et autres gadgets dits "armements sophistiqués israéliens", le dit ambassadeur vient de connaître un autre déboire : son échec à assister à une cérémonie officielle pour les ambassadeurs au Maroc! Son absence a soulevé de nouvelles questions sur l'état des relations de la supposée normalisation entre Israël et le Maroc depuis que les deux parties ont normalisé leurs relations fin 2020.

Le roi du Maroc Mohammed VI a invité le mardi 18 janvier plusieurs ambassadeurs au Palais royal à Rabat pour présenter leurs lettres de créance. David Govrin, nommé directeur du bureau de liaison israélien à Rabat en août dernier, en a été absent.

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Lors d'une conférence de presse jeudi, un journaliste a demandé au porte-parole du gouvernement marocain Mustapha Baitass pourquoi Govrin avait manqué l'événement.

« En ce qui concerne la question des ambassadeurs, notre pays respecte la Convention de Vienne, qui contrôle tous les protocoles liés à ce domaine », a déclaré Baitass aux journalistes, sans faire d'autres commentaires sur la question., une réponse qui n'a pas convaincu.

Le titre et le rôle officiels de Govrin au Maroc restent en effet flous. Il a changé son statut sur Twitter en ambassadeur officiel de Tel-Aviv à Rabat en octobre dernier, mais le ministère marocain des Affaires étrangères a refusé de commenter l'affaire.

Mais à quoi rime ce "mauvais traitement "? La presse spécialisée a estimé que la réticence de Rabat sur le statut de Govrin est probablement due à l'indécision de l'administration Biden sur la reconnaissance par les États-Unis de la "souveraineté "du Maroc sur le Sahara occidental, a déclaré au New Arab un politologue qui a demandé à garder l'anonymat.

Le Maroc a signé les accords d'Abraham pour normaliser les relations avec Israël en décembre 2020, le dernier mois de la présidence américaine de Donald Trump, en échange de la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

« Alors que l'administration Biden continue d'hésiter à exprimer la reconnaissance [de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental] et à construire l'ambassade promise à Dakhla, le Maroc n'ira pas plus loin dans la normalisation ni n'en dira plus sur la position réelle de Govrin », a déclaré le politologue.

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Ce qui veut dire que cette normalisation a été dès le début un marché et que la part américaine n'ayant pas été remplie le Maroc n'y voit plus aucun intérêt. 

Selon le journal en ligne Raï al-Youm, les observateurs estiment que ce refroidissement des relations qui suscite la crainte d'Israël, trouve ses origines dans la colère du Maroc sur certains dossiers, notamment le Sahara occidental.

« La semaine dernière, le roi du Maroc a reçu à Rabat un certain nombre de nouveaux ambassadeurs étrangers pour lui remettre leurs lettres de créance, des ambassadeurs de dizaines de pays, dont les Émirats arabes unis, le Sultanat d'Oman, le Chili, la Norvège, la Grande-Bretagne, l'Égypte, la Jordanie, la Belgique, le Sénégal, l'Inde et le Kazakhstan. Le roi du Maroc n'a pas reçu le diplomate israélien David Govrin, nommé directeur du bureau de liaison israélien à Rabat », indique le journal. 

Sachant qu’Israël n’a pas clarifié sa position sur le Sahara occidental, les milieux politiques n’avaient pas exclu la dégradation des relations maroco-israéliennes.

Rabat dit ne pas comprendre a réticence d'Israël à reconnaître la marocanité du Sahara occidental.

Le comportement de David Govrin a surpris les Marocains lorsqu'il a déclaré à l'agence de presse espagnole en octobre dernier qu'Israël s'était engagé dans le conflit du Sahara occidental et s'est satisfait du soutien des Nations unies.

Le lobby sioniste aux États-Unis n'a pas joué un rôle de premier plan pour soutenir l'abat non plus. Depuis l'accès au pouvoir des démocrates, les intérêts du Maroc ont été ignorés et le Congrès américain a voté contre les accords de vente d'armes au Maroc et le département d'État américain adopte une position ambiguë sur la question du Sahara.

Ministre israélien : « Les accords de normalisation ne dureront pas longtemps »

Eli Avidar, ministre de la Planification stratégique au gouvernement israélien, a déclaré que les accords de normalisation signés entre Israël et des pays arabes, dont le Maroc, pourraient être annulés à tout moment car ils ne sont pas construits sur des «bases solides».

Après la vague de critique, dans plusieurs pays arabes, des accords de normalisation signés récemment entre Israël et des pays de la région, dont le Maroc, certains hommes politiques israéliens commencent à remettre en question leur viabilité. Ainsi, Eli Avidar, ministre au gouvernement israélien, chargé de la Planification stratégique, s’est confié il y a quelques jours au journal israélien Maariv, en affirmant que ces accords seraient construits sur des bases « fragiles » et qu'ils peuvent être annulés à tout moment.

Le ministre a, dans ce sens, exprimé sa conviction que « les accords d’Abraham devraient être construits sur une base bilatérale stable ». « S'ils sont basés sur un cadeau des Etats-Unis, alors ils ne dureront pas longtemps », a-t-il tranché.

Est-ce l'heure de la vérité qui sonne et qui dit qu'aussi bien les USA qu'Israël n'ont pas osé aller plus loin dans leur Grand Maghreb puisqu'ils ont ressenti au plus profond de leur être le degré de l'anti sionisme des Maghrébins? Visiblement. Israël a perdu son pari définitivement.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV