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À quoi rime le quadruple non de l'armée libanaise à Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Armée libanaise. ©CNN

Le ministre israélien de la Guerre, Benny Gantz, a annoncé la semaine dernière que Tel-Aviv avait offert son aide à l'armée libanaise à quatre reprises au cours de l'année dernière. « Le peuple libanais n'est pas notre ennemi », a-t-il déclaré, ajoutant que l'offre d'aide avait été rejetée par Beyrouth.

« Les propos de Gantz ont non seulement mis en colère certaines sources politiques israéliennes, pire encore, ils ont provoqué des protestations de la part des Français et des Américains selon lesquels Gantz aurait fait circuler des rumeurs auprès de l’opinion publique », a déclaré Yaron Abraham, analyste politique à la chaine de télévision Channel 12.

Dans ce droit fil, l'ancien ambassadeur de Tel-Aviv au Caire, Yitzhak Levanon, a déclaré qu'Israël avait reconnu pour la première fois, il y a environ une semaine, par l'intermédiaire de son ministre de la Guerre Benny Gantz, qu'il avait proposé à quatre reprises de fournir une assistance directe à l'armée libanaise, compte tenu de sa crise difficile.

Il a souligné que ces suggestions pourraient être passionnantes si le Liban était le pays que nous connaissions, soulignant que « la raison pour laquelle Israël a vu le besoin de répéter la proposition 3 fois après que le Liban a rejeté la première proposition n'est pas claire. Les suggestions supplémentaires ne changeront pas la réalité, ni la réponse libanaise.

« Je vais commencer par la fin, l'armée libanaise ne peut pas accepter une aide financière directe de notre part, simplement, parce que c'est interdit, et que les Américains tiennent à armer l'armée libanaise pour renforcer ses effectifs, et ils ne lui proposent pas d'aide financière directe, car c'est le gouvernement de Beyrouth qui en décide », a dit l’ancien diplomate sioniste, cité par Rai Al-Youm.

Il a souligné que « l'armée libanaise n'est pas comme des groupes sectaires qui peuvent demander l'aide des donateurs, comme le fait le Hezbollah, par exemple, en tant qu’organisation vis-à-vis de l'Iran ».

L'ancien ambassadeur d'Israël a souligné que « lorsque le ministère libanais des Affaires étrangères a contacté les ambassadeurs du monde entier et leur a demandé d'aider à maintenir la présence de ses ambassades à l'étranger et la poursuite de leur travail, les Etats-Unis ont refusé, tout en sachant que c'était interdit ».

Levanon a expliqué que « dans son propre esprit, Washington estime que seule, une armée libanaise forte est capable de tenir tête au Hezbollah le moment venu. Mais elle a tort. A la tête de cette armée se trouve le général Joseph Aoun, qui est connu pour son manque de sympathie envers Israël ».

« De plus, l'armée libanaise », a poursuivi le diplomate israélien, « n'est pas qualifiée pour mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui appelle à sa seule présence au sud du fleuve Litani face à Israël, et nous savons tous que la réalité est différente, et que l'armée ignore les violations du Hezbollah, qui n'a pas le droit d'être présent dans la région, et il y a des rapports selon lesquels Aoun aide indirectement le Hezbollah. Néanmoins, Israël propose d'aider cette armée », a déclaré Levanon.

En plus de ce qui a été mentionné ci-dessus, Levannon a déclaré que « dans les mois à venir, il y aura également des élections générales pour le Parlement libanais et des élections présidentielles. L'armée libanaise peut-elle s'exposer à de violentes critiques pour avoir accepté l'aide de « l'entité sioniste » ? Il a souligné que « sa tâche principale est de maintenir l'ordre et de prévenir les affrontements entre les différentes sectes. Comment le gouvernement libanais actuel acceptera-t-il l'aide israélienne et exposera-t-il une faiblesse dont il est difficile de se libérer?

Levanun a ensuite demandé pourquoi le régime sioniste avait dû répéter quatre fois la proposition, qui avait fait l'objet de moqueries à Tel-Aviv.

« On dit que le peuple libanais n'est pas notre ennemi. Mais le Liban est une mosaïque de différentes sectes, chacune avec une position différente sur Israël. Et nous ne devons pas oublier que cette armée libanaise s'est désintégrée dans la guerre civile en 1975, et que chaque général qui la composait a rejoint sa propre secte », a-t-il dit.

« Quel est le but de renforcer la force de l'armée libanaise ? Est-ce pour améliorer ses conditions de vie, ou pour le préparer à une confrontation avec le Hezbollah ? De toute façon, nous n'avons pas notre place là-bas », a dit l’ancien ambassadeur du régime sioniste en Egypte.

Il a conclu en disant que « si Israël veut aider efficacement, alors il peut mettre en tête de ses priorités avec les États-Unis, la démarcation des frontières maritimes entre les deux pays. Cela permettra à Beyrouth d'extraire du gaz de la mer et d'augmenter les revenus de l'État, et de cette façon, il peut améliorer les conditions de l'armée libanaise ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV