A la recherche d’une sortie honorable du bourbier yéménite qui ne cesse de tirer vers le bas ses alliés du golfe Persique, l'administration Biden entend refuser l’aide militaire à l'Égypte, menaçant cette dernière contre tout refus de participer à la guerre au Yémen.
L'administration Biden est sur le point de refuser 130 millions de dollars d'aide militaire à l'Égypte pour des raisons de droits de l'homme, ont déclaré vendredi 28 janvier des responsables du département d'État américain, cités par Reuters.
Le secrétaire d'État Antony Blinken a déclaré en septembre que l'aide serait suspendue, si l'Égypte ne répondait pas aux conditions spécifiques fixées par Washington. Plus tôt, des groupes de défense des droits de l’homme avaient appelé l'administration Biden à bloquer l'intégralité du financement militaire étranger de 300 millions de dollars au gouvernement égyptien d'Abdel Fattah al-Sissi.
Mais l'annonce de vendredi intervient après que l'administration a approuvé plus tôt cette semaine la vente potentielle de radars de défense aérienne et d'avions C-130 Super Hercules à l'Égypte pour une valeur combinée de plus de 2,5 milliards de dollars, ce qui soulève des doutes quant à l'impact du montant retenu.
Conjointement à l’annonce, les sources arabes ont fait état de l’arrivée d’un certain nombre d'experts militaires égyptiens de haut rang dans la salle des opérations militaires de la coalition saoudienne qui fait suite à la visite inopinée du président égyptien à Abou Dhabi, effectuée, elle, après les deux opérations de représailles yéménites contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, écrit le journal Al-Araby Al-Jadeed.
Plus précisément, souligne Al-Araby Al-Jadeed, les experts militaires égyptiens sont chargés de planifier l’expansion du champ des opérations offensives au sol contre les positions d’Ansarallah et de prévoir un programme intensif de sécurisation des zones vitales en coordination avec les commandants de la coalition.
Les sources proches du journal ont confié que Riyad avait auparavant versé un dépôt de trois milliards de dollars à la Banque centrale d'Égypte pour aider le gouvernement égyptien à faire face à la crise économique. De même, affirment-elles, deux banques émiraties ont annoncé qu'elles étaient disposées à prêter deux milliards et demi de dollars au Caire.
Par ailleurs, une source occidentale révèle qu’au cours de ces derniers jours, la mission diplomatique égyptienne aux États-Unis a joué un rôle central pour soutenir Abou Dhabi et Riyad en essayant de convaincre l’administration Biden de mettre Ansarallah sur sa liste noire.