Le département du Trésor des États-Unis a annoncé l'imposition de sanctions contre le "réseau de financement du Hezbollah" après que les dirigeants de la Résistance libanaise ont rejeté toute discussion avec Washington qui redoute l’influence croissante de l’Iran au Liban.
Vendredi 21 janvier, le Bureau du contrôle des actifs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain a annoncé des sanctions visant trois individus libanais et 10 entreprises qu'il a décrits comme faisant partie du réseau de financement international du Hezbollah libanais, d’après la chaîne d’information d’Al-Jazeera.
Ces sanctions sont décidées alors même que l'ambassade US à Beyrouth a tenté pendant toute la semaine dernière d’établir le contact avec le Hezbollah, comme l’a affirmé le journal libanais Al-Akhbar .Par l’intermédiaire de ses médiateurs, l’administration américaine a appelé, selon le journal, les dirigeants de la Résistance libanaise à la tenue de discussions sur divers problèmes auxquels fait face le Liban. Une demande que le Hezbollah a rejetée en informant les médiateurs qu’il n’accepterait aucun contact avec les Américains.
Pourquoi alors l'Amérique impose-t-elle de nouvelles sanctions contre la Résistance libanaise ? Plus d'un analyste estime que cette mesure reflète la crainte des USA de voir le Hezbollah avoir gagné son pari. En effet, depuis le mois d'août les pétroliers iraniens font parvenir du mazot au Liban: un corridor maritime énergétique qui s'inscrit dans la durée et que mêmes les frappes israéliennes contre Lattaquié, la destination finale des pétroliers iraniens, n'ont pas pu interrompre cet acheminement.
Les USA ont-ils peur que le Hezbollah s'oriente vers des échanges énergétiques plus larges et qu'il finisse par faire bénéficier le Liban du gaz "iranien"?
Or, le ministère libanais de l'Énergie n’a pas tardé à annoncer le lendemain dans un communiqué que les nouvelles diffusées par Channel 12 étaient fausses, éclairant que l'accord gazier entre les gouvernements libanais et égyptien indique explicitement que le gaz provient d'Égypte et passera par la Jordanie et la Syrie pour atteindre la centrale électrique de Deir Ammar, au nord du Liban, et être utilisé pour fournir de l’électricité aux citoyens libanais.
De même, la Direction des Affaires du Proche-Orient du Département d’État américain a souligné dans un message Twitter que « les rapports des médias selon lesquels les États-Unis ont servi de médiateur dans un accord énergétique entre Israël et le Liban sont incorrects », sans même indiquer si un tel accord existait.
L’administration américaine qui a tout fait pour retarder la mise en œuvre de l’accord, semble s’être rendu compte que la patience des Libanais s'épuise et que ces derniers risquent de se retourner contre elle ; d’où son feu vert à l’acheminement du gaz égyptien au Liban, explique le journal avant de conclure que Washington craint que l’expérience de l’importation du carburant iranien qui a permis au Hezbollah de briser le blocus pétrolier contre le Liban, ne se répète, étant donné que l’Iran s’est dit disposé à offrir une alternative.