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La visite de Raïssi en Russie, est-ce seulement une question de Su-35 et de S-400 ou ....?

La visite de Raïssi en Russie, est-ce seulement une question de Su-35 et de S-400 ou ....?

Le président Raïssi qui se trouve en visite officielle depuis quelques heures à Moscou, visite qu'il effectue à l'invitation de son homologue russe, visite marquée par un tête à tête qui selon l'ambassadeur iranien à Moscou, Kazem Jalali, "n'aura pas de limite temporelle", est le huitième chef d'état iranien à s'être rendu chez le puissant voisin du Nord. Ceci étant, cette visite au cours de laquelle le président Raïssi devra tenir un important discours devant la Douma a ceci de particulier qu'elle se déroule au pire moment de l'histoire de l'empire US, un empire agonisant dont la force militaire, radicalement mise échec et mat par la Résistance, est forcé d'arguer des arguments bidons du genre, " les Etats Unis ne devront pas se laisser épuiser dans des conflits d'usures au Moyen-Orient...

Car ils ont la vocation de se battre contre les puissances de premier ordre, pour ne pas perdre la face et justifier au moins en apparence sa cuisante et historique défaite. C'est à titre de président d'un État dont les forces armées ont poussé l'US Army à déclarer forfait et à avouer avoir perdu sa supériorité militaire que Raïssi s'en va rencontrer Poutine, Force armée qui se place au sein de l'axe de la Résistance, l'une des alliances les plus effectives, les plus pérennes de l'histoire de l'humanité puisque axées sur la foi.

Voilà ce qui change de fond en comble tout et place le niveau des débats et des discussions et des accords à signer bien en deçà du S-400 et du Su-35. Surtout que le moment est tout autant fatidique pour la grande Russie, une Russie que les acolytes européens de Washington tentent de piéger dans d'infinies guerres à l'image de celle des années 80 en Afghanistan, et ce dans le strict objectif que le chef du Kremlin a eu la juste perception de répondre dès 2015 à l'appel d'aide de l'Iran pour s'engager aux côtés de la Syrie et en empêcher le démantèlement que partant cette Russie est sur le point d'en accueillir les dividendes dont et surtout une solide assise au Moyen-Orient et dans le golfe Persique. Ce matin, juste avant de partir, c'est à tout ceci qu'a fait allusion le bref discours de Raïssi où chaque mot, chaque phrase avaient été calibrés de façon à rendre bien clair le message : c'est pour discuter du monde "Post-USA" que le président se déplace chez son homologue russe.  

Avant de monter dans l'avion, Ebrahim Raïssi a ainsi déclaré, devant un parterre de journalistes réunis à l’aéroport de Mehrabad, que la visite s'effectuait à l’invitation de Vladimir Poutine, dans l'objectif de "promouvoir la diplomatie du bon voisinage et régionale".  

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« Nous entretenons de bonnes relations avec tous les voisins, notamment avec la Russie et ce déplacement pourrait constituer un tournant pour l’essor des relations irano-russes, et ce, dans tous les domaines, étant donné les coopérations politiques, économiques et commerciales qui sont déjà en cours entre les deux pays. En effet, la République islamique d’Iran est un pays indépendant, puissant et influent et la Russie, elle aussi, est un pays de poids qui exerce une bonne influence ; le dialogue entre deux pays  aussi importants et puissants qu'influents pourra contribuer à l’essor des relations économiques et commerciales en prélude à un approfondissement des coopérations. »

Raïssi a déclaré ensuite que la République islamique d’Iran et la Russie faisaient partie de plusieurs organisations régionales, dont" l’Organisation de coopération de Shanghai au sein de laquelle la Russie joue un rôle important". L'allusion est  donc plus que bien claire à l'attachement de l'Iran à l'Est où se trouve l'épicentre de l'anti impérialisme, du multilatéralisme. Raïssi a dit : « L’Iran, devenu membre à part entier de l’OCS, entretient désormais de bonnes coopérations avec tous les pays membres. Mais la Russie joue aussi un rôle crucial au sein de l’Union économique eurasiatique et notre coopération pourra accélérer nos échanges et nos liens commerciaux et économiques. L’Iran et la Russie partagent des intérêts communs et peuvent à eux deux renforcer la sécurité régionale et saper l’unilatéralisme. Une bonne interaction entre l’Iran et la Russie, qui sont dotés d’importantes capacités, pourra avoir un impact positif sur la donne régionale et internationale », a précisé le président dans une claire référence au monde post-USA :

 « L’Iran et la Russie partagent des intérêts communs et peuvent à eux deux renforcer la sécurité régionale et saper l’unilatéralisme. « Une bonne interaction entre l’Iran et la Russie, qui sont dotés d’importantes capacités, pourra avoir un impact positif sur la donne régionale et internationale », a précisé le président.

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Mais ce monde post-US où la Russie et l'Iran sauront évoluer naturellement sans avoir à combattre sans cesse les ingérences US commencera où? Certains répondraient : "Ce monde-là pourrait voir le jour sur base des coopérations énergétiques Iran-Russie. N'est-ce pas que la guerre anti-russe si ardemment recherchée par les USA en Ukraine a partie liée avec le Nord Stream II que les USA tentent de couper net ? 

 Une présence iranienne aux côtés de la Russie sur le marché de l'énergie en Europe pourrait bien priver les sanctionneurs américains du plaisir de pouvoir sanctionner la Russie. Après tout, cela fait des années que l'Iran suit un mécanisme anti sanction US aux résultats que chacun connaît avec en toile de fond l'affaiblissement de dollars dans ses échanges avec des pays aussi importants que la Chine ou aussi pétrolifères que le Venezuela.

Depuis deux jours  le ministre iranien du Pétrole et président de la Commission économique conjointe irano-russe, se trouve en visite à Moscou où il  a déclaré que le développement des coopérations bilatérales dans le domaine du forage d'exploration du pétrole et du gaz est à l’ordre du jour. « De bons accords ont été trouvés en matière de coopération énergétique », a déclaré Javad Odji à l’issue d’une rencontre avec le ministre russe de l'Énergie, Nikolaï Chulginov, où il a affirmé que la partie iranienne avait de très bonnes discussions avec les Russes, dans le cadre d’une convergence économique, de l’essor des coopérations énergétiques et d’investissement conjoint.  Quant à la diplomatie énergétique, le ministère iranien du Pétrole cherche de nouveaux marchés pour l'exportation de services d'ingénierie et techniques liés à l'énergie.

Et c'est dans la foulée de cette visite qui précède celle du président iranien que, l'Iran vient de faire son entrée  sur le marché des services énergétiques en Europe, pour la première fois dans l'Histoire de son industrie pétrolière. Sur fond d’un protocole d’accord signé entre la Compagnie iranienne de développement et d’ingénierie de gaz et la société roumaine Gaz Vest, l'Iran coopérera avec la Roumanie en matière des services d'ingénierie, de la construction de lignes de transport de gaz, d'installations du renforcement de pression de gaz et de développement de réservoirs de stockage de gaz.

Pour renforcer le multilatéralisme, chacun des domaines qui laissent bâtir une coopération prometteuse, tels que l’énergie, la finance, les banques, le commerce et l’industrie, doivent être pris en compte. En plus, il faut que les infrastructures requises au renforcement du corridor Nord-Sud soient bel et bien consolidées. Mais outre l'énergie il y a d'autres domaines par où le multilatéralisme anti US peut commencer et croitre. Des coopérations militaires voire l'aérospatiale.  

La coopération militaire entre l’Iran et la Russie, destinée à mettre en place une dissuasion active face au terrorisme, dans toutes ses nouvelles formes, pourra certainement prendre son élan.

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Dans ce droit fil, le président russe Vladimir Poutine non seulement en tant que président, mais aussi en tant que stratège, est en mesure de jouer un rôle décisif dans l’essor des relations irano-russes. De ce point de vue, le renforcement du multilatéralisme ne sera pas réalisé par une stratégie axée uniquement sur l’Asie mais sur l'Eurasie.

Compte tenu du rôle important des grandes entreprises européennes qui coopèrent avec la partie russe dans divers projets, l'Iran est prêt à s'engager dans des relations trilatérales qui peuvent être renforcées à base de nouvelles plates-formes économiques, énergétiques par exemple. Ces collaborations sont plus ou moins évidentes aujourd'hui dans le domaine des produits énergétiques, mais pour arriver au point souhaité, il faudrait une flexibilité intelligente à la fois de la part de l'Iran, de la Russie et de l'Europe puisque c'est là où se fixe l'avenir de l'humanité. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV