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L'Iran s'est-il doté d'arme anti-satellite?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Lancement de la fusée Simorgh en Iran, le 30 décembre 2021. ©Reuters

L'Iran a annoncé jeudi le lancement dans l'espace d'une fusée porteuse de satellite de fabrication nationale, transportant des instruments de recherche. Selon le porte-parole du ministère iranien de la Défense, Seyyed Ahmad Hosseini, cité par l'agence de presse officielle IRNA, les objectifs de recherche de la mission ont été atteints. Le centre spatial qui a lancé la fusée a fonctionné sans problème, a-t-il indiqué, les étapes du lancement du porte-satellites se sont déroulées comme prévu. Pour la première fois, trois dispositifs de recherche ont été lancés simultanément à une altitude de 470 kilomètres, à une vitesse de 7.500 mètres par seconde au cours de la mission. La fusée Simorgh à carburant liquide a été lancée avec succès pour la première fois depuis le centre spatial iranien Imam Khomeiny en 2017.

Simorgh utilise quatre des moteurs du premier étage de Safir pour soulever une fusée d'environ 87 tonnes. C'est un satellite qui mesure 25,29 mètres de long, pèse environ 87 tonnes et a une vitesse d'environ 7 500 mètres par seconde. Ses performances techniques ont été améliorées par rapport aux générations précédentes. Le Simorgh s'alimente en carburant liquide. Et il est équipé de 4 moteurs de propulsion optimisé,  capable de mettre des satellites pesant jusqu'à 250 kg à 500 kilomètres en orbite basse. Les analystes occidentaux se plaignaient d'un certain flou qui entourait également la mise sur orbite des appareils de recherche que transportait le Simorgh. Elle aurait échoué, selon plusieurs journalistes iraniens, mais ce qui a été scruté de près, c’était l’utilisation du porte-satellite lui même, Simorgh, cette fusée portant le nom d’un oiseau mythique du Livre des Rois de Ferdowsi. Développée à partir de 2010, elle est potentiellement capable de devenir un ICBM. 

En 2017, un rapport du renseignement américain notait que les «progrès du programme spatial iranien pourraient raccourcir le chemin vers [les missiles balistiques intercontinentaux] [ou ICBM, ndlr] car les lanceurs spatiaux utilisent des technologies intrinsèquement similaires» : «[Simorgh] pourrait servir de banc d’essai au développement de technologies d’ICBM.» Et bien au chapitre de la trouille, l'axe US/Israël l'en ressentie depuis le lancement de Simorgh. Car très curieusement, l'Iran a tenu que ce lancement ait lieu 48 heure après la fin d'un exercice militaire avec le nom de code "Grand Prophète 17" lequel exercice a débouché sur un extraordinaire épisode de démantèlement du réacteur nucléaire  israélien de Dimona à coup de 16 missiles dont la tête détachable jouissait exactement comme des ICBM d'une manœuvrabilité de 360 degrés! 

Contrairement aux apparences, les missiles hypersoniques ne sont pas forcément plus rapides que les missiles balistiques. Un missile balistique est lancé à grande vitesse dans l'espace, où il n'y a pas d'atmosphère et où il ne rencontre aucune résistance. Il retombe ensuite sur sa cible, toujours à la même vitesse, sauf après la rentrée dans l'atmosphère qui le ralentit un peu. Par contraste, un missile hypersonique vole à basse altitude. Il est lancé lui aussi à grande vitesse, mais il est freiné par l'atmosphère. Il ralentit tout au long de son trajet et il peut finir par être plus lent qu'un missile balistique.

La grande différence est que le missile hypersonique est manœuvrable, ce qui rend sa trajectoire difficilement prévisible et son interception difficile. Ce que les missiles Dezful iranien ont montré le 25 décembre alors qu'ils étaient en pleine manœuvre. Les meilleurs des DCA occidentales, les systèmes antimissile THAAD pourraient permettre d'intercepter des projectiles à grande vitesse, mais ils sont conçus pour protéger une zone limitée. S'il s'agit d'un planeur hypersonique, les systèmes de détection antimissiles, qui mesurent des sources de chaleur, risquent de ne reconnaître le missile qu'après son largage, trop tard pour l'intercepter, explique-t-on au Pentagone.

Pour Cameron Tracy, chercheur à l'université de Stanford, la solution est d'inclure les hypersoniques dans les négociations en cours de contrôle des armements devrait se dérouler entre Moscou et Washington, et d'y inclure Pékin. Alors que dirait on à Washington si l'Iran rallie la liste? Déjà que les missiles supersoniques iraniens donnent autant du file à retordre ... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV