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Pourquoi Ben Salmane se cache derrière le chef de l'Élysée?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
(De gauche à droite) Saad Hariri, Emmanuel Macron et Mohammed ben Salmane. (Photo d'archives)

Le rythme accéléré des développements en cours dans la région, l’échec des politiques de l’Arabie saoudite dans différents domaines et la baisse du niveau de relations entre Riyad et Washington ont tous poussé le royaume à s’aligner à l’initiative du président français sur le Liban.

À l’issue de sa tournée dans les monarchies arabes du golfe Persique, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, à Djeddah, que lui et Mohammed ben Salmane avaient établi un contact téléphonique avec le Premier ministre libanais, Najib Mikati, dans le cadre de l’amélioration des relations entre Riyad et Beyrouth. Dans ce droit fil, Emmanuel Macron a écrit, sur son compte Twitter, qu’« avec l’Arabie saoudite, nous avons pris des engagements pour le Liban : travailler ensemble, soutenir les réformes, permettre au pays de sortir de la crise et préserver sa souveraineté ».

Selon Al-Mayadeen, « c’est la première fois depuis 2017 que l’Arabie saoudite a décidé de reculer de ses positions hostiles vis-à-vis du Liban ».

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« En 2017, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a invité Saad Hariri, alors, Premier ministre du Liban, à Riyad et l’a obligé d’annoncer sa démission, dans un communiqué, en tenant des propos virulents contre le Hezbollah et l’Iran », indique Al-Mayadeen dans un article publié sur son site web. « Le fait que le peuple libanais se soit opposé unanimement à la démission de Hariri a mis en colère ben Salmane et les pressions faites de toutes parts ont finalement fait retourner Hariri au pouvoir jusqu’en octobre 2019 », ajoute Al-Mayadeen.

L’Arabie saoudite a échoué sur tous les fronts ; au Yémen, les Saoudiens ont subi une défaite cuisante et en Syrie, les rapports de force ont été déséquilibrés au détriment de Riyad lorsque les terroristes, soutenus par l’Arabie saoudite, ont perdu leur efficacité et que la délégation de Riyad n’a rien obtenu des négociations avec le gouvernement syrien.

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Dans le même temps, la Syrie récupère son siège au sein de la Ligue arabe et les pays arabes rouvrent au fur et à mesure leurs embrassades dans le pays.

En plus, l’Arabie saoudite sait très bien qu’elle n’est pas en mesure de faire changer les positions internationales vis-à-vis de l’Iran et d’empêcher la restitution de l’accord nucléaire. En effet, Riyad a déjà vu Israël ne pas réussir à faire changer d’avis les Américains, quant à l’accord nucléaire.

Par ailleurs, les Saoudiens suivent avec une grande inquiétude les nouveaux agissements de leur allié émirati qui reprend ses relations avec l’Iran et la Turquie où il investira des dizaines de milliards de dollars. Le conseiller à la sécurité nationale des Émirats arabes unis s’est récemment rendu en Iran afin d’examiner l’essor des relations Téhéran-Abou Dhabi et le renforcement des coopérations bilatérales. Les deux pays se sont engagés à ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations.

Cela dit, il paraît qu’Emmanuel Macron entend aider les Saoudiens à changer d’approche vis-à-vis des pays de la région afin de compenser ainsi les défaites subies sur plusieurs fronts.

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Al-Mayadeen conclut : « Si l’Arabie saoudite continue de perdre son influence dans plusieurs pays de la région et que les politiques erronées de Mohammed ben Salmane continuent de discréditer le pays au niveau régional, il se peut que le royaume cède sa place au profit des Émirats arabes unis. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV