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Que cherchent les Emirats en Syrie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, rencontre le président syrien, Bachar Assad, le 9 novembre 2021, à Damas. ©Facebook

Avec toutes les bonnes volontés du monde, on ne saurait voir à travers cette apparition des Emirats de Ben Zayed dans le paysage syrien, apparition officiellement scellée par la visite ce mercredi du MAE émirati à Damas où ce dernier a regretté une "guerre anti syrienne qui a influé sur l'ensemble du monde arabe", une guerre "qui n'a jamais été toutefois jusqu'à provoquer la rupture des liens Abou Dhabi/Syrie", un geste éminemment souverain que MBZ aurait décidé sans coordination préalable avec les Américains,  même si le département d'état a tenté ce matin et en réaction à cette visite curieusement ultra médiatisé par les médias occidentaux, de s'en dissocier allant même jusqu'à exprimer très ouvertement son mécontentement de ce qu'il y ait cette reprise. A vrai dire, cette reprise qui devrait ouvrir les portes du marché en manque de fond syriens, ses ports et son secteur d'énergie aux Emiratis n'aurait jamais pu avoir lieu sans que Washington allège au préalable sa loi César comme il l'a fait  pour la Jordanie et l'Egypte puisque le Hezbollah y a poussé.

Là, pourrait apparaître une première piste d'analyse, d'autant plus que le MAE émirati, une fois sa première visite syrienne en 10 ans achevée, a pris le chemin d'Amman pour rencontrer les autorités jordaniennes, ce qui laisse entendre qu'il pourrait effectivement s'agir du "pipeline Arabe" qui alors même que le camions citernes  syriens bourrés de carburant iranien continuent à débarquer en provenance de Baniyas dans le sud du Liban, quitte à convaincre les Libanais toute confession confondue, et ce, en dépit des plans de Shéa ou du tapage saoudien, que c'est le  Hezbollah, le vrai "deus machina" en temps de crise aiguë, fait du surplace car ni la Jordanie ni l'Egypte encore moins le Congrès US n'ont de quoi relancer un tel projet sans une aide pécuniaire effective, genre celle que pourrait leur fournir Abou Dhabi.

D'autant plus que le pipeline arabe que les Américains ont opposé aux " pétroliers iraniens" semblent très curieusement devenir un terrain de rapprochement pour l'axe Amman-Le Caire d'une part et la Résistance de l'autre dans la mesure où cet oléoduc ne pourrait transiter par la Syrie ni le Liban sans s'assurer de la protection de l'armée syrienne et du Hezbollah. Au fait sans le vouloir, les Américains ont poussé à ce qu'Amman reprenne langue avec le Hezbollah dans des régions aussi stratégiques que Deraa où l'armée syrienne et le Hezbollah sont de retour, région qui se trouve limitrophe du Golan occupé. Or la mission de MBZ en Syrie ne pourrait ne pas avoir de rapport avec ce dégel timide qui met littéralement en danger Israël. Surtout dans un contexte dominé par l'affaiblissement net des capacités aériennes sionistes dans le ciel de la Syrie où les raids israéliens, heurtés à la puissante DCA syrienne, commencent par fatiguer non pas seulement les Russes mais aussi les Américains.

En effet, après la frappe aux drones ciblant le 20 octobre la base américaine à al-Tanf, les Américains devrait avoir compris qu'appuyer davantage Israël contre la Résistance pourrait leur coûter trop cher, ce qui explique l'apparition des F16 israéliens dans le nord voire en Méditerranée pour leurs tous derniers frappes. Les Emirats ont-ils pour mission de mener une médiation entre la Syrie, vainqueur incontesté de la guerre US.OTAN/Israel et l'entité sioniste qui en est le plus grand perdant?  Remarquons que les tous derniers raids israéliens contre la Syrie ont laissé éclater au grand jour une totale confusion stratégique : le 30 octobre, l'entité à frappé Dimas (Damas ouest)  à coup de missile anti char le faisant passer missile sol-sol avant de revenir pour les deux raids suivant aux missiles Air-sol et faire une grosse bourde en visant directement le 7 novembre la base russe à Tartous. ...

Or l'entité sait que cette façon de faire ne restera pas impunie et que la Russie pourrait être tentée par autoriser Damas à riposter balistiquement. N'est-ce pas que MBZ et ses investissements sont de nature à ouvrir les canaux coupés Tel-Aviv-Damas? Probable.. Reste que ce jeu Assad s'y prête en fin stratège qu'il est, très agréablement. Pourquoi? répondons cette question par une autre : "Et si la monnaie d'échange avec l'entité était la restitution du Golan à la Syrie? ...Comme le disait l'ex chef de l’état-major de l’armée israélienne, Dan Haloutz, il y a quelques jours a déclaré que « ce sont les États-Unis qui devraient lutter contre l’Iran et ses alliés et non pas Israël qui n'est qu’une puissance régionale ... Un mauvais accord avec l’Iran reste encore meilleur qu’une guerre qui aboutirait à la défaite militaire d’Israël. Il faut espérer que les pays impliqués dans les négociations avec Téhéran pourront trouver un accord qui garantisse au moins une supervision minutieuse sur les activités nucléaires iraniennes ». Etendu à ala Syrie ces propos pourraient être retranscrits ainsi : " La restitution du Golan à la Syrie, c'est mieux que la disparition d'Israël". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV