Les représentants de la Chine et de la Turquie ont critiqué leurs positions réciproques sur la Syrie et les musulmans ouïghours devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
La Turquie a acheté des dizaines de millions de doses de vaccin à la Chine et a mené à bien une campagne de vaccination à grande échelle en peu de temps. Mais les opposants au gouvernement affirment que la Chine utilise le vaccin comme levier pour faire pression sur la Turquie afin qu'elle mette fin aux activités et aux attaques médiatiques des militants ouïghours sur le territoire turc.
Il y a environ 50 000 Turcs ouïghours vivant en Turquie, qui sont venus dans le pays au cours des dernières décennies et sont actifs contre la Chine, organisant des rassemblements mensuels devant l'ambassade de Chine à Ankara et son consulat à Istanbul.
Mais maintenant que la Turquie a pu vacciner une grande partie de sa population, cela ne peut plus servir de levier de pression sur Ankara, et d'autre part, le vaccin Pfizer et d'autres vaccins sont abondants dans le pays. En outre, le projet de fabrication d’un vaccin national en Turquie a atteint les étapes finales et a pu recevoir des licences médicales.
Ainsi, il y a une semaine, la Turquie a réitéré sa position antérieure en condamnant les actions de la Chine contre les Turcs ouïghours dans la région du Turkestan oriental, et a signé la déclaration de 42 pays contre la Chine à cet égard, accusant Pékin de tenter de changer la culture du peuple du Turkestan oriental et d’emprisonner plus d'un million de personnes dans la région.
Hier, la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU axée sur la question syrienne a donné lieu à une discussion verbale entre les représentants de la Chine et de la Turquie.
En réponse, l’ambassadeur turc à l'ONU Fereydun Sinerli Oglu a également déclaré que la Turquie ne tirait pas leçon du passé de ceux qui ne respectent pas le droit international lié aux droits de l’homme (en référence aux actions de Pékin au Turkestan oriental).
Il a ensuite tenté d’accuser le gouvernement de Damas et les milices kurdes d’être responsables de la situation actuelle en Syrie, tout en essayant d’acquitter son propre pays.
Cette tension verbale intervient alors que des sources syriennes et turques annoncent la possibilité du lancement imminent d'une nouvelle opération militaire turque à grande échelle dans le nord et le nord-est de la Syrie.
Selon l'édition turque Turkiye Gazetesi, citant des sources militaires du ministère turc de la Défense, 35 000 militaires turcs et environ 40 à 50 000 terroristes participeront à l'opération militaire. A titre de comparaison, environ 10 000 militaires turcs et environ 25 000 terroristes ont pris part à l'une des plus grandes opérations militaires de la Turquie en Syrie dans le cadre de l’opération « Rameau d'olivier ».
« L'emplacement et le nombre de soldats qui prendront part aux hostilités sur les fronts de Tel Rifat, Manbij, Ain Issa et Tel Tamar ont été déterminés », rapporte Turkiye Gazetesi.
A en juger par les données de sources syriennes, Damas est prête à mettre en place une armée de 200 mille personnes contre les terroristes et les troupes turques (y compris les formations kurdes - ndlr).