La vague panique suscitée par l’avancée des armées syriennes et russes dans le nord de la Syrie aurait touché la Turquie et les États-Unis. Alors que la Turquie a expédié jeudi 21 octobre un convoi de 31 véhicules et camions militaires chargés d’armes, de munitions et de matériel logistique à Idlib dans le nord de la Syrie à destination des groupes terroristes, l’armée syrienne a intercepté le même jour un convoi militaire américain dans la campagne nord de Hassaké, au nord-est.
Après que le président turc a déclaré ouvertement qu’Ankara ne reconnaissait aucune restriction à mener des actions provocatrices en Syrie et qu’elle excluait toute discussion avec Damas et Moscou, l’armée syrienne a renforcé ses positions dans la région d’Idlib en y déployer des systèmes de missiles tactiques russes Iskander.
Les récentes mesures du président turc interviennent alors que l’armée turque a déjà subi de graves pertes humaines et matérielles par les batteries Tochka OTRK et Iskander à la disposition de l’armée syrienne.
Selon des experts, malgré les déclarations provocatrices d’Ankara selon lesquelles l’armée turque envisagerait une expansion militaire en Syrie en menant des opérations dans les régions du nord du pays, le président turc ne s’est pas encore risqué à y entreprendre de nouvelles opérations offensives, sachant clairement que le moindre agissement hostile pourrait entraîner une réponse foudroyante des armées syrienne et russe, et mettre ainsi fin à la présence des troupes turques dans la région d’Idlib.
Le 21 octobre, l’armée syrienne a intercepté un convoi militaire de la coalition dirigée par les États-Unis près d’un poste de contrôle à la périphérie de la ville de Damkhiyah Sghirah, dans la campagne nord de Hassaké. Mais ce n’est pas tout. Le même jour, les troupes syriennes ont empêché le convoi américain, composé de cinq véhicules blindés, d’entrer dans la ville l’obligeant à faire marche arrière.
Au cours des deux dernières années, l’armée syrienne et les forces pro-gouvernementales syriennes ont fait arrêter des dizaines de convois de patrouilles militaires américaines.
Pendant ce temps, les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis déployées dans le nord-est de la Syrie ont également tenté, au prix de la vie des civils, de freiner l’avancée des forces syriennes et russes dans la région.
Les récentes évolutions en Syrie font état d’une situation fragile dans le nord-est du pays où le niveau de coopération entre les forces américaines et russes a atteint son niveau le plus bas.
Compte tenu des mesures du président turc et de l’état de préparation élevée des forces syriennes et russes, la question qui se pose est de savoir si la Turquie va risquer de s’engager dans un nouveau conflit dont elle sera la perdante.
Alors qu’Erdogan aurait envisagé une expansion militaire de son armée dans le nord de la Syrie, des analystes ont décrit les mesures sans fondement de celui-ci comme une lame à double tranchant.
D’une part, malgré un retour à la stabilité dans la région après le retrait de la Turquie de la Syrie, Erdogan sera exposé à de nombreuses questions sur l’inutilité du maintien à long terme des troupes turques en Syrie. D’autre part, en cas de la poursuite de sa présence en Syrie, l’armée turque subira des pertes supplémentaires notamment de la part de l’armée russe.