72 heures après l’une des opérations aériennes les plus complexes jamais menées par l’axe US-Israël-OTAN contre la Syrie, opération que cet même axe a conduite depuis le sud syrien (al-Tanf) et l’ouest (Lattaquié-Méditerranée) pour viser trois des bases aériennes les plus importantes de l’armée syrienne à savoir T4 et Shayraat à Homs ainsi que Masyaf, la fameuse base à missiles sol-sol M-600 à Hama, opération qu’il a combinée, une première sans doute, à une frappe aux drones lancée contre Abou Kamal depuis le nord de la Jordanie et les bases que l’US Air Force y possède, opération qui, rien que par la répartition des angles attaques, la qualité des munitions engagées, ou encore l’usage de l’anti-brouilleur BritCloud anti jimming, avait tout pour neutraliser la DCA intégrée syro-Résistance qui à la faveur des leçons tirées de l’opération Épée de Qods, joue à fond le « non statisme » pour créer un maximum de zones d’ombre à l’adresse des avions et des radars ennemis, le pronostic vital d’Israël a fini par être engagé.
Car, que soit dit en passant le 10 octobre le duo US-Israël, aidé par les meilleures armées de l’air occidentales réunies à l’occasion des exercices Blue Flag à Tel-Aviv, avait tout mis dans la balance pour inverser la donne aérienne établie depuis la guerre de Gaza pour résultat plus que minime : 8 missiles air-sol interceptés sur 12 tirés, un MQ-9 US neutralisé à Abou Kamal par la DCA syro-Résistance dont les missiles intercepteurs auraient même débordé les frontières irakiennes pour percer le ciel d’al-Anbar, ce qui signifie que cette même DCA dont l’existence vient d’être découverte, est parfaitement à même d’en faire autant dans le ciel de la Jordanie, et puis tout ceci sur fond d’un aveu d’impuissance : l’armée de l’air israélienne a été forcée de changer littéralement l’épicentre de ses frappes du front Nord (ciel du Sud Syrie-Sud Liban) vers le front Sud al-Tanf et la Jordanie, puis que les F-16 ont peur du Hezbollah…
Mais quelle a été la réaction d’Israël après ce nouveau débâcle dans le ciel du Levant encore plus grave que celui du mois de mai puisque cette fois la Résistance n’a pas usé de ses missiles offensifs ni même de ses drones mais uniquement de ses missiles intercepteurs ? Bennett, le Premier ministre de l’entité, a annoncé avec une hystérie à peine voilée, deux vagues de colonisation très inhabituelles, d’abord sur le front sud, au Néguev, puis sur le front nord, au Golan, soit deux extrémités les plus exposées Israël, lors de toute prochaine guerre « multifront » où Hezbollah, Syrie et Gaza opéreront ensemble, un peu à l’image de ce qui s’est passé lors de « l’Épée de Qods ».
Au fait, la littérature médiatique dominante a tenté de décrire cette double annonce comme étant le signe d’une autorité comme le bon vieux temps quand Israël pouvait encore prétendre à une suprématie militaire et où il pouvait « coloniser » en toute impunité, à l’appui de ses F-16, d ses F-15. Mais personne n’est dupe : la tonitruante défaite de la plus grande opération aérienne Israël-EuroCom-CentCom, ce 10 octobre dans le ciel syrien, a poussé l’entité à prendre le beauf par ses cornes, à avouer son statut de prison à ciel ouvert, d’enclave assiégé de partout et à chercher à dresser des « boucliers humains » à la fois sur le front Nord et sous l’appellation trompeuse de « colonisation ».
Curieusement, ce Néguev où Bennett veut coloniser davantage a été ces dernières heures le théâtre d’un incident bien significatif qui caution son attachement de facto à Gaza, une méga infiltration, celle d’un drone « palestinien » qui selon le site sioniste Walla, « a décollé de la bande de Gaza lundi soir et a survolé les zones frontalières de l’enclave palestinienne au niveau du Néguev puis il a regagné sa base, intacte sans que le dôme de fer pourtant largement présent dans cette région s’en alerte ». Alors qui « colonise » qui ? La Palestine qui est sur le point de reconquérir rapidement ses terres perdues ou les Sionistes qui se replient de plus en plus vers le centre d’Israël, dans un mouvement centrifuge qui dévoile leur extrême faiblesse ?
Vidéo: les chars israéliens en route pour le Golan, 12 octobre/twitter
Mais il y a encore pire : au Golan, ce n’est plus seulement le sol qui échappe à Israël c’est aussi le ciel depuis qu’il est placé sous surveillance radar du Hezbollah. Ces dernières 48 heures, l’Iran tient de larges manœuvres DCA , en prévision de ce qui pourrait se produire sur ses frontières nord ouest et il y a une multitude de radars, de missiles intercepteurs qui sont testés avec succès. Or il y en a un système qui donne l’impression d’avoir été de ceux qui ont servi la DCA syro Hezbollah : Majid, tueur de missile de croisière et de drones, Hermes 450 entre autres,…
Et puis Kachef-99 se fait accompagner d’un système optique, lui aussi capable d’intercepter des objets volants à basse altitude et lui-même non interceptable puisque passif. Quant à AD-08, c’est un « tir et oublie » qui percute de front la cible, un peu comme RIM-116 de Raytheon. AD-08 a aussi ceci de particulier qu’il bénéficie d’un système accélérateur à petite effusion de fumée ce qui est un plus en termes de furtivité sur le champ de bataille. Embarqué à bord du châssis d’un véhicule, il dispose de deux lance-missiles. Avec un châssis pareille il est parfaitement apte à équiper des chars et des blindés… ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour Israël qui abandonnera à coup sûr dans tout conflit futur ses Merkava au Hezbollah… Non pas seulement au Golan mais encore en Galilée …