« Les sanctions imposées à l’Iran devront être levées », a déclaré le nouveau président iranien lors d’une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a déclaré, dimanche 5 septembre, dans un entretien téléphonique avec son homologue français, que l’indépendance politique de l’Iran et de la France était une solide base pour établir des relations équilibrées, raffermies et stables entre les deux pays. « Nos intérêts communs demandent qu’aucun élément extérieur ne puisse affecter nos relations », a souligné M. Raïssi.
Répondant à une question d’Emmanuel Macron sur le Sommet des pays voisins d’Irak, tenu à Bagdad, le président iranien a déclaré : « l’Iran a toujours été aux côtés du peuple irakien dans les différentes époques ».
« Conformément à sa politique, la République islamique d’Iran soutient le peuple irakien en faveur du rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région et nos coopérations interrégionales profitent beaucoup au renforcement de la sécurité », a-t-il indiqué.
Concernant les efforts des pays de la région et du monde visant à lutter contre le terrorisme et Daech, le président iranien a déclaré que Daech avait été créé et soutenu par les Américains. « Les États-Unis devront répondre à l’opinion publique mondiale pour leur soutien à Daech et au nouveau terrorisme. »
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L’Ayatollah Raïssi s’est ensuite attardé sur l’Afghanistan, disant que les Américains y avaient commis une grande erreur : « 20 ans d’occupation n’ont rien apporté au peuple afghan. »
« Dans cette conjoncture, il faut que tout le monde coopère pour qu’un gouvernement inclusif, composé de tous les groupes, soit mis sur pied en Afghanistan pour que le peuple afghan puisse tracer leur propre sort. »
Le président iranien a exclu toute ingérence militaire de l’OTAN et des États-Unis en Afghanistan.
Dans une autre partie de ses propos, Ebrahim Raïssi a souligné que la République islamique d’Iran soutenait la formation d’un État puissant au Liban étant en mesure de faire valoir les droits du peuple libanais. « Nous ne lésinons sur aucune aide humanitaire destinée au peuple libanais et nous sommes prêts à coopérer avec la France dans le sens du développement et du progrès du Liban », a déclaré l’Ayatollah Raïssi.
Rappelant le fait que les Libanais souffraient des impacts des sanctions économiques, Ebrahim Raïssi a déclaré que l’Iran, la France et le Hezbollah pouvaient contribuer aux efforts destinés à la mise en place d’un gouvernement puissant au Liban.
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En ce qui concerne les négociations nucléaires, le président iranien a déclaré : « Nous ne nous opposons pas à un dialogue constructif, mais le dialogue devra avoir pour résultat l’annulation des sanctions anti-iraniennes. Le dialogue pour le dialogue est inutile. »
Le président iranien a salué la proposition de son homologue français à propos de la révision des relations entre les deux pays afin d’y ouvrir un nouveau chapitre : « Le gouvernement iranien salue le développement de ses relations avec la France notamment dans les domaines économiques et commerciaux et nous sommes prêts à commencer nos coopérations globales avec l’Europe par la France. »
De son côté, le président français, Emmanuel Macron, s’est dit pour le développement, l’approfondissement et la révision des relations Téhéran-Paris. « Il faut ajouter à nos relations de nouveaux horizons en matière de politique, d’économie et de culture ainsi que de coopérations régionales », a souligné Emmanuel Macron.
Concernant le dossier afghan, le chef de l’Élysée a déclaré : « Je crois que le prochain gouvernement en Afghanistan devra résulter de la volonté nationale du peuple et que les talibans devront respecter les droits de l’Homme et les engagements internationaux. »
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M. Macron a mis l’accent sur une coopération entre la France, l’Iran et le Hezbollah pour la mise en place d’un gouvernement puissant et efficace.
Emmanuel Macron a ensuite souhaité que les négociations de Vienne portant sur le nucléaire iranien soient reprises à Vienne en présence de l’Iran.