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La France installe sa DCA en Jordanie pour intercepter qui exactement?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Kazemi et Macron (archives)

Le sous-secrétaire US pour le Proche Orient, Hood, dit que l'Amérique n'irait quitter ni la Syrie ni l'Irak : en Syrie pourtant les premiers signes d'un essoufflement stratégique sont perceptibles, les troupes US ayant commencé à faire bouger les lignes de front et à plier bagage à al-Omar à Deir ez-Zor mais aussi à Qamichli. Cette semaine en Irak, les troupes US qui ne sont plus trop visibles puisque retranchées dans des bases par crainte d'avoir à faire face aux drones et aux roquettes intempestives, en ont été à 133 ème attaque anti-convoi logistique subie à travers tout l'Irak à quoi s'est ajoutée cette semaine encore, une salve de cinq roquettes tirée pour la première fois contre la base américaine au Koweït, par où transite désormais très difficilement des armes à destination des GI's. Or cette attaque avait un message très précis : Après avoir ligoté les Yankee au sol en leur coupant la quasi-totalité des artères approvisionnement puis faire en sorte que l'équation "Missiles vs Avions de chasse" chère à McKenzie prévale dans le ciel irakien, la Résistance commence à étendre son action, au-delà des frontières pour aller viser l'occupation dans son voisinage. Certes il y a pour l'heure la Syrie, là où la Résistance irakienne est physiquement présente avec en toile de fond cette action anti-US qui vise l'occupation des champs pétroliers syriens mais ce n'est pas tout. 

À mesure que la présence US en Irak devient périlleuse, les Américains et les alliés donnent l'impression de vouloir l'étendre ou mieux dit la déplacer vers la Jordanie voisine. Ainsi après une visite plus ou moins encombrante en Irak à l'occasion d'un sommet où il n'avait pas sa place, le président français a annoncé ne pas quitter l'Irak même si un jour les Américains le feraient.  "La France a des projets en Irak et veut surtout reconstruire l'aéroport de Mossoul". Aucun observateur ne s'est laissé tromper par cette "offre intempestive" d'une France qui au plus fort de l'invasion Daech ne se rappelait même pas que Mossoul a une église chrétienne. La CIA et le Mossad étant dans le viseur à Erbil, leur lieu d'implantation, Paris a visiblement donc pour mission de les appuyer. Mais les "projets" de Jupiter ne se réduisent pas à cela : Mercredi, l'armée française a annoncé avoir déployé pour la première fois sa DCA dans le nord de la Jordanie où on sait que l'Amérique occupe désormais 14 bases aériennes moyennant la somme de 800 millions de dollars par an rien que pour avoir la possibilité de projection dans tous les sens du termes vers l'Irak, la Syrie, le Liban et l'est de la Méditerranée.  Opex360 affirme : Pour la première fois, les forces françaises déploient le système de défense aérienne "Mamba" en Jordanie.

Depuis novembre 2014, dans le cadre de l’opération Chammal [nom de la participation française à la soi-disant coalition anti-terroriste "Inherent Resolve" dirigée par les États-Unis, ndlr], l’armée de l’Air & de l’Espace déploie des unités sur la base aérienne projetée [BAP] H5, située en Jordanie.  Actuellement, environ 300 aviateurs y sont affectés, pour mettre en œuvre quatre avions Rafale, ces derniers étant régulièrement sollicités pour des missions de renseignement et d’appui au profit de la coalition. La BAP H5 présente plusieurs intérêts : outre le renforcement des liens entre la Jordanie et la France, elle permet de réduire le temps de vol des Rafale pour se rendre au-dessus de la Syrie et de l’Irak. Et pour quel genre de mission maintenant que la Résistance a presque mis au pas l'US Air force dans le ciel du Moyen-Orient? 

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Opex360 poursuit : "Selon l’état-major des armées [EMA], le déploiement d’un système Mamba sur la BAP H5 répond à plusieurs objectifs. En premier lieu, il vise à consolider le partenariat avec la Jordanie". Mais il s’agit surtout de "s’entraîner" avec les forces aériennes partenaires lors "d’exercices conjoints de défense anti-aérienne d’une emprise"…, et de l’éprouver dans des conditions climatiques "extrêmes". "Des exercices quotidiens sont réalisés tout au long du déploiement, que ce soit avec les Rafale de la BAP au Levant, des aéronefs du pays partenaire ou des forces de la coalition de l’opération Inherent Resolve en retour de mission. Le but est d’éprouver les capacités d’interception et d’engagement du Mamba, dans des scénarios complexes et de tester son interopérabilité avec les moyens alliés", explique l’EMA. Le commandant du détachement de défense sol-air qui met en œuvre ce système en Jordanie a énuméré quatre enjeux pour ce déploiement : s’exercer avec notre partenaire, éprouver la capacité du système d’armes à protéger une emprise où sont disposés des éléments français contre des attaques aériennes, tester la capacité de projection du Mamba et confirmer son interopérabilité.

Si on comprend bien, la DCA déchue US/Israel composée de Patriot et Dôme de fer, c'est la France qui porte candidat pour le remplacer. Surtout qu'en Israël, c'est la panique à bord après le retrait US d'Afghanistan qui pourrait déboucher in fine sur un retrait US en Irak. Yossi Cohen, ancien chef des services de renseignement du Mossad y revient d'ailleurs dans les colonnes de Ynet. "Un retrait [américain] précipité et inconsidéré pourrait conduire à un effondrement complet de l'Irak en diverses sectes", a-t-il écrit, prétendant que "le triste résultat pourrait être une augmentation de la présence militaire, extrémiste, politique et terroriste iranienne à l'intérieur de l’Irak".

Et le gourou terroriste d'ajouter : "Israël devrait alors se préparer à un effondrement rapide de zones entières du nord du Moyen-Orient sous l'influence et la domination de l'Iran à la suite d'un retrait des forces américaines d'Irak, comparant le scénario à l’emprise éclair de Kaboul par les talibans en quelques jours en août. L'Iran n'a pas cessé de faire des efforts pour consolider sa position militaire [au Moyen-Orient]" . Il a ajouté que l'Iran avait une base "tangible et inquiétante" en Irak ainsi qu'en Syrie et au Liban. "Israël se trouve à un carrefour funeste", s’est-il regretté.

La France s'est-elle portée candidate pour tirer Israël de ce carrefour funeste? Si la réponse est oui, c'est fort dommage. Car le jour où la Résistance entrerait en conflit direct contre Israël, elle ne ferait pas de distinction entre l'entité sioniste d'une part et ses alliés de l'autre. L'Amérique de Joe Biden commence à le comprendre un peu, tout comme sa Majesté Elizabeth qui ont refusé tout deux de s'impliquer plus qu'avec des mots dans l'affaire de Mercer Street. La France,elle, n'a vraiment aucune raison d'en faire autrement... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV