TV

Menaces de Biden : Téhéran évoque le droit à une «réponse réciproque»

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Ali Chamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale d'Iran. (Archives)

L’Iran se réserve le droit à une « réponse réciproque » face à Washington, a déclaré samedi 28 août un haut responsable à Téhéran au lendemain de menaces agitées par le président américain, Joe Biden, en présence du Premier ministre israélien.

En recevant Naftali Bennett à la Maison Blanche, M. Biden a affirmé que les Etats-Unis s’engageaient à s’assurer que « l’Iran ne développerait jamais une arme nucléaire ».

« Nous privilégions la diplomatie (…). Mais si la diplomatie échoue, nous sommes prêts à nous tourner vers d’autres options », a mis en garde M. Biden.

« L’accent mis par Bennett et Biden (…) sur l’utilisation d’+autres options+ contre l’Iran, en plus de constituer une menace illégale contre un autre pays, fonde pour l’Iran le droit à une réponse réciproque contre ces +options disponibles+ », a réagi sur Twitter le secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Chamkhani.

Bennett, qui comme son prédécesseur Benjamin Netanyahu accuse l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique en secret (ce que la République islamique a toujours démenti), est opposé à l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et la communauté internationale.

Ce pacte offre à l’Iran la levée des sanctions occidentales et onusiennes en échange d’une réduction de son programme nucléaire.

Mais il menace de voler en éclats depuis que l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, annonce en mai 2018 le retrait unilatéral de Washington de l’accord et le rétablissement de sanctions vis-à-vis de Téhéran. En riposte, l’Iran a progressivement abandonné à partir de l’année suivante la plupart des garde-fous à ses activités nucléaires qu’il avait acceptés dans le cadre du PGAC.

Cela intervient alors qu’un quotidien américain fait part de l’échec d’une mission de la CIA en raison des « opérations de contre-espionnage très efficaces de Téhéran ».

« Le message envoyé cette année par un officier de la CIA qui était chargé de créer des réseaux d'espionnage en Iran s'est propagé au sein du siège de l'agence de renseignement à Langley, selon des responsables qui ont rapporté : le réseau d'informateurs américains a été en grande partie perdu au profit des opérations de contre-espionnage sévèrement efficaces de Téhéran qui ont entravé les efforts pour le reconstruire », écrit le New York Times dans un article publié le 26 août.

Selon la publication américaine, « les services de renseignement des États-Unis et d’Israël ont une longue histoire commune et leur coopération a connu une hausse considérable sous l'administration Trump ».

Cependant, le New York Times prétend que cela a changé après l'élection du président Biden qui a promis de rétablir l'accord nucléaire avec l'Iran auquel projet rappelons-le, Israël s'est si vigoureusement opposé.

« Au printemps, Benjamin Netanyahu, alors Premier ministre israélien, a même réduit le partage de renseignements avec les États-Unis parce qu'il ne faisait pas confiance à l'administration Biden », ajoute le quotidien.

« Le défi pour les deux parties sera de savoir s'ils peuvent rétablir cette confiance même s'ils poursuivent des programmes contradictoires sur l'Iran. »

De hauts responsables israéliens ont confié au New York Times qu’un objectif clé pour Bennett sera de déterminer si l'administration Biden continuera à soutenir les opérations secrètes d'Israël contre le programme nucléaire iranien.

« Les responsables israéliens espèrent que tout nouvel accord avec l'Iran ne limitera pas de telles opérations qui ont entraîné, dans le passé, le sabotage des installations atomiques et l'assassinat de scientifiques nucléaires iraniens. »

Le New York Times rappelle que la réunion de la Maison-Blanche intervient quelques semaines seulement après que William J. Burns, le chef de la CIA, s'est rendu en Palestine occupée pour rencontrer son homologue, David Barnea ainsi que M. Bennett.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV