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Zoom Afrique du 27 août 2021

Le destroyer Sahand, un navire de guerre iranien. (Archives)

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Dans le golfe de Guinée, les États-Unis et la France opèrent pour empêcher une arrivée massive des forces navales iraniennes et russes ?

Actualité en Afrique :

  • Le Nigeria veut utiliser l’expertise hongroise pour l’assemblage local des avions
  • Le Kenya veut doubler sa consommation de café d’ici 2025
  • Angola : la mise en concession du chemin de fer de Benguela, qui traverse le pays d’ouest en est, se profile
  • Des universités africaines lancent un réseau pour faciliter la mobilité des étudiants sur le continent

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie: un réseau social africain pour le continent !

Pour faire face aux informations mensongères des médias occidentaux et vaincre la campagne de guerre médiatique que lui ont imposée les États occidentaux, l’Éthiopie compte y remédier en lançant son propre réseau social !

Avec l’effet domino qui est très puissant sur le continent africain, c’est l’Occident qui va rechigner.

Déjà critiquées dans les médias mainstream, la population, le gouvernement et les soldats de l’armée fédérale en ont plus qu’assez des politiques occidentales qui visent seulement à déstabiliser tout un pays et même toute une région, rien que pour assouvir leurs propres intérêts personnels.

Face aux critiques du monde occidental concernant entre autres la volonté d’Addis Abeba de ramener la paix dans le Nord du pays, mais également de développer l’Éthiopie pour en faire un hub économique mondial, et vu l’incapacité de l’Occident à accepter le fait que l’ère du colonialisme est terminée, le gouvernement éthiopien a pris une décision pour le moins surprenante, mais très habile dans le but d’offrir la réalité sur la situation dans le pays au monde entier. En effet, l'Agence nationale de sécurité des communications du pays vient d’annoncer que l’Éthiopie travaille à créer un réseau social pour concurrencer, au plan local et même à l’échelle continentale, les plateformes comme Facebook, Twitter et WhatsApp qui font l’objet de nombreuses condamnations et de suspensions en Afrique suite à leur implication directe dans la déstabilisation des pays d’Afrique.

D’après des propos de Shumete Gizaw, le directeur de l'Agence nationale de sécurité des communications, l’Éthiopie souhaite que son réseau social « remplace » ces grandes plateformes et ne prévoit pas bloquer l’accès à Facebook, Twitter, WhatsApp ou Zoom sur son territoire. Il faut dire que la situation entre les autorités locales et ces plateformes est de plus en plus tendue notamment suite aux nombreuses fausses nouvelles que ces plateformes publient continuellement concernant la situation dans le pays.

En effet, le directeur a accusé Facebook de supprimer des publications et des comptes d'utilisateurs qui « diffusaient la vraie réalité de l'Éthiopie ».

Il faut également rappeler que les autorités éthiopiennes avaient subi des critiques acerbes pour avoir bloqué, en mai dernier, l’accès aux réseaux sociaux pendant quelques jours, dans certaines régions du pays.

Shumete Gizaw, sans donner d’informations sur la date de lancement du projet, a assuré que l'Éthiopie disposait de l'expertise locale pour parvenir à ses fins sans avoir besoin de l’intervention de spécialistes étrangers. Dans une intervention dans un média local, l’intéressé a même évoqué l’essai d’une plateforme capable de remplacer WhatsApp.

À peine l’initiative est-elle évoquée, les médias mainstream en profitent pour la critiquer ouvertement. Et évidemment, les arguments sont toujours les mêmes, regardons ensemble un exemple : « les autorités pourraient finir par ne se servir du projet que pour véhiculer leur version. »

Bref, ils n’apprécient pas cette initiative. Mais ce qu’ils n’apprécient pas par-dessus tout, c’est vraiment l’effet domino qui est extrêmement rapide sur le continent.

Étant donné que plusieurs pays d’Afrique ont condamné les médias mainstream surtout lors des élections présidentielles, plusieurs médias comme RFI ou encore France 24 ont d’ailleurs été suspendus, les différents réseaux sociaux qui ont également été suspendus comme on a pu le constater récemment au Nigéria avec la suspension de Twitter, ainsi que les ONG qui sont de plus en plus visées avec la dernière en date MSF au nord du Cameroun.

D’ailleurs, les révélations de la conseillère principale de l’ONG Amnesty International pour les crises, Donatella Rovera, qui a admis que les rapports de l’organisation relatifs au génocide, aux viols de masse et au mercenaire en Afrique sont largement basés sur des mythes visant à délégitimer les gouvernements ciblés, n’ont pas vraiment plaidé en la faveur de l’Occident.

En créant son propre réseau social, il est clair que l’Éthiopie pourra retirer un grand poids qui pèse sur les épaules du pays. Et nous vous laissons imaginer ce que ça donnerait si d’autres pays d’Afrique emboîtaient le pas à Addis Abeba !

 

2. Golfe de Guinée: bientôt l'arrivée de l'Iran ?

Dans le golfe de Guinée, les États-Unis et la France opèrent pour empêcher une arrivée massive des forces navales iraniennes et russes ?

L’Occident multiplie ses exercices militaires navals dans le golfe de Guinée. Outre que les nombreux exercices américains qu’on a pu voir dernièrement, la France emboîte le pas aux États-Unis pour montrer sa présence dans la région.

Dans sa longue route sur l’Atlantique pour rejoindre Dakar dans le cadre de l’opération Corymbe, la marine française a effectué des séances d'entraînement avec son homologue marocain. Certes, cela concerne la situation politique entre le Maroc et l'Algérie, mais cet entraînement a eu lieu au cours d’une rencontre en haute mer au large de Casablanca entre l’équipage français du patrouilleur de haute-mer (PHM), qui a appareillé de la base navale de Toulon, lundi 9 août et la corvette marocaine Sultan Moulay Ismail, indiquent les sources du ministère français des Armées.

Pour rappel, la France déploie depuis 1990, un à deux PHM pour l’opération CORYMBE de façon quasi permanente dans le golfe de Guinée, prétendument pour contribuer à la diminution de l’insécurité maritime. Et actuellement, la France tient absolument à profiter de la moindre occasion pour montrer sa présence aux côtés des États-Unis.

De leur côté, les pays africains de la côte continuent de créer des alliances entre eux afin de préserver leur territoire en mer.

Le président du Cameroun, Paul Biya a dépêché au Nigeria, une mission constituée de hauts responsables en charge des questions de sécurité et de défense.

La rencontre du comité dédié à la sécurité transfrontalière intervient dans un contexte où les populations des deux pays frontaliers font face à de nombreux défis sécuritaires marqués par la montée de l'irrédentisme, les exactions de Boko Haram et la piraterie maritime dans le golfe de Guinée.

Ces derniers mois, les populations de la longue frontière entre les deux pays subissent les exactions de Boko Haram et des pirates dans le golfe de Guinée.

Par ailleurs, Yaoundé accuse les séparatistes de se réfugier au Nigeria où ils sont soupçonnés de se ravitailler en armements avec l’intermédiaire des groupes terroristes présents dans la zone.

Selon les experts, lors de la rencontre ouverte mardi à Abuja, les deux parties ont réaffirmé leur volonté de mutualiser les efforts pour faire face aux menaces sécuritaires qui secouent les deux pays.

Début août, à l’initiative du chef du gouvernement indien, dont le pays préside le Conseil de sécurité en août, Présidents, Premiers ministres et ministres ont discuté virtuellement des moyens de contrer les menaces à la sécurité des océans et des mers, « bien public mondial » et de la « bouée de sauvetage » du commerce international, selon les mots de Narendra Modi.

Ces initiatives et alliances mises en place sont dangereuses pour les occupants occidentaux de la région du golfe de Guinée. La raison ?

Car cela augmente considérablement les probabilités d’une arrivée massive de la flotte iranienne et russe dans la région, tout comme dans l’océan Indien vers Madagascar; avec les accords signés justement en Inde entre les ministres iranien et malgache de la Défense, qui a permis d’ailleurs la mise en place d’exercices navals d’envergure irano-russe dans la zone pour la lutte contre la piraterie, tant convoitée par la France et par les États-Unis.

Cette fameuse lutte contre la piraterie et la mise en place de ces fameux pirates qui n’ont que pour missions de s’attaquer aux navires russes, chinois, ou encore turcs, était un prétexte utilisé lors de la période où les Occidentaux avaient encore leur hégémonie dans le monde. Ils mettaient en place des mercenaires terroristes ou des pirates en mer pour justifier leur présence militaire aux yeux du monde. Mais maintenant que d’autres puissances comme l’Iran ou la Russie et la Chine ont brisé ce monopole, cette technique présente un revers de taille. Au lieu de faire appel aux Occidentaux, de plus en plus de pays d’Afrique se tournent vers le bloc de l’Est qui comprend justement l’Iran, la Russie et la Chine.

Ce qui fait que les ambitions colonialistes des Occidentaux disparaissent de plus en plus. Et le jeu du pompier pyromane à l’occidentale est devenu totalement obsolète.

 

3. Le Sahel ; le plus grand labo d'expérimentaiton militaire

Au Sahel, voyant les initiatives des pays du Sahel de vouloir récupérer la souveraineté du ciel, le camp occidental de son côté, annonce ouvertement que l’objectif de la présence de force aérienne au Niger et évidemment de force terrestre au Mali ne vise qu’à un entraînement et non à une prétendue lutte contre le terrorisme.

En 2020, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a reçu deux systèmes de drones MQ-9 Reaper portés au Block 5 [soit six appareils au total], lesquels ont directement été envoyés sur la base aérienne projetée [BAP] de Niamey [Niger] dans le cadre de l’opération Barkhane.

Cette décision se justifiait par le fait qu’il n’était alors pas possible de faire évoluer ces drones dans l’espace aérien français, comme l’avait récemment expliqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une audition parlementaire. En effet, ses services ne furent pas en mesure de « garantir la sécurité des vols » de ces appareils, faute d’avoir suffisamment d’informations sur leurs nouveaux logiciels.

« La difficulté que nous avons eue avec le Reaper Block 5 vient du fait qu’il s’agit d’équipements américains. L’affaire montre notre degré de dépendance dans ce genre de processus, face à une configuration de logiciel entièrement nouvelle et à un niveau de qualité dont nous ne savons pas s’il est suffisant, alors que nous sommes responsables du niveau de sécurité associée à la mise en œuvre des matériels », avait en effet affirmé le DGA.

Aussi, les vols d’expérimentation du MQ-9 Reaper Block 5 ne pouvaient être réalisés par le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE que sur un théâtre extérieur, c’est à dire au Sahel. Et il fallut attendre mai dernier pour voir l’un d’eux réaliser une première mission opérationnelle.

Le dernier compte-rendu des opérations de l’État-major des armées pour la période allant du 13 au 19 août n’évoque pas de frappes aériennes réalisées par la force Barkhane. Or, il y en a eu au moins une.

En effet, le 17 août, un Reaper Block5 a largué une bombe à guidage laser GBU-12 dans « un cadre opérationnel ». Et, selon l’EMA, ce système a donc « ainsi franchi nouvelle étape vers sa pleine capacité opérationnelle ».

De plus, l’Allemagne s’y colle également.

Les Allemands ont donc décidé d’installer une base militaire sous la bannière d’école de formation de force spéciale. Pourtant, certains parlementaires allemands ont annoncé ne pas être au courant d’un tel déploiement. Le chef d’état-major des forces armées allemandes a bien précisé qu’il n’était pas nécessaire de tenir au courant Berlin et que de toute façon, cette opération entrait dans le contexte de la participation allemande à l’EUTM Mali, censé former les soldats maliens.

Le 16 juillet cette base a donc été inaugurée à Tillia, évidemment proche de la frontière malienne.

De plus, cette base est très importante visiblement pour Berlin, au point même que l’Allemagne a envoyé un aérostat de type « Eye in the sky ». C’est un système de reconnaissance de zone par ballon captif pour protéger la base d’opération avancée au Niger, avec des capteurs de surveillance. Capables de rester au-dessus de l’installation à protéger pendant de longues périodes, ces aérostats peuvent repérer des éléments hostiles à grande distance grâce à leurs capteurs très sensibles », est-il expliqué dans le communiqué. D’ailleurs, les forces américaines en utilisent depuis longtemps…

Pourtant, malgré de telles dispositions, les attaques terroristes ne font qu’augmenter, et ce sont les soldats nigériens, maliens, ou encore burkinabés et bien entendu les civils qui en payent le prix.

Mais pourquoi diable se donner la peine de s’investir à ce point-là dans les pays du Sahel ?

Récemment, nous avons pu constater que les pays du Sahel, en l’occurrence le Niger et le Burkina Faso, tentent d’investir dans la force aérienne pour assurer la sécurité de leur territoire. Pourtant, nous savons également que cela n’arrange pas vraiment le camp occidental.

Et ces évènements arrivent, comme par hasard évidemment, tout de suite après l’annonce de Niamey de déployer une base aérienne proche de la frontière nigériane. De plus, une coopération militaire aérienne a également été mise en place entre le Burkina et le Niger.

Et on se rend compte qu’à peine quelques jours après, de nouveaux drones Reaper s’ajoutent au dispositif français au Niger, et l’Allemagne prend de plus en plus de précaution pour protéger ses bases, toujours au niveau aérien.

Bref, que des histoires à dormir debout. Le camp occidental prend beaucoup de précautions en se sentant de plus en plus en danger. Évidemment, ce ne sont pas les alliés terroristes qui sont dangereux pour eux, mais bel et bien les militaires sahéliens et les populations, qui pensent beaucoup à également prendre les armes et à se battre pour réinstaurer la sécurité dans le pays. Ce qui montre également que le Sahel est devenu un terrain d’entraînement pour les Occidentaux.

En France, l’idée d’avoir recours à des ballons ainsi qu’à des dirigeables autres que ceux utilisés par l’escadron 92.532 Syderec pour assurer la continuité des communications des forces stratégiques françaises, avait été avancée en 2019 par le général Michel Grintchenko, alors commandant de l’Aviation légère de l’armée de Terre [COMALAT].

« Ma vision est que, pour recueillir du renseignement, il faut un vecteur aérien porteur d’un ou de plusieurs capteurs. En fonction de la mission, de la menace, de la météo, du plafond nuageux, ce pourrait être un Rafale, un Atlantique 2, un hélicoptère, un drone lent ou rapide, voire un ballon ou un dirigeable, qui referont probablement surface, car ils offrent des coûts de possession très réduits. Je crois dur comme fer en la complémentarité des différents vecteurs », avait-il en effet estimé.

Plus tard, la Direction générale de l’armement [DGA] a mené des expérimentations dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers] en matière de recueil du renseignement d’origine électromagnétique.

Donc, le Sahel ne sera pas en paix tant que les Occidentaux seront présents militairement dans la zone. Les entraînements et les expérimentations continueront, et pour garder les yeux du monde entier fermés, le terrorisme doit être également en pleine expansion.

Les populations se soulèvent comme les Burkinabés se sont soulevés, et c’est surtout cela qui fait peur au camp occidental. Ils peuvent avoir tous les techniques et matériels de guerre qu’ils veulent, face à plus de 80 millions d’habitants, avec une bonne moitié de jeunes, il sera difficile pour les Occidentaux de faire face à un tel soulèvement.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV