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Que mijotent les marines iranienne et russe contre le camp occidental?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Makran dans le Manche( The Drive)

Les Think Tank US spéculent à fond ces temps -ci sur ce qui pourrait être la perspective des relations Russie-Iran, une fois que le président élu, Raïssi aura prêt le serment c'est à dire d'ici quelques jours. Surtout qu'ils continuent à voir à travers les vœux précoces de Poutine à Raissi avant même qu'il soit donné vainqueur de la présidentielle du 18 juin un signe précurseur. Or depuis quelques heures ces spéculations battent leur plein, très exactement depuis que des informations font état de la 'réapparition" de la 77e flotte iranienne en mer de Manche non loin des côtes britanniques, une 77eme flotte composée du navire logistique Makran et de destroyer multirole Sahand, soit deux ba^timent qui se sont fait connaitre il y a peu en se rendant et pour la première mission en haute mer de la marine iranienne en Atlantique, sans escale ni arrêt dans quelque port que ce soit.

En mai, les Américains ont cru d'abord que la flotte se dirigeait vers le Venezuela avec tous les armements qu'ils avaient à bord afin de les livrer à la République bolivarienne et de refaire le coup pétrolier de 2020 cette fois dans le domaine militaire. " En mai 2020, les Iraniens ont livré de l'essence chargé à bord de cinq de leurs pétroliers au Venezeula, alors en manque criante d'essence, établissant ainsi un corridor énergétique entre le golfe Persique et les Caraibes, et foulant de la sorte la toute domination US aux Caraïbes. Il se peut que cette fois aussi les sept patrouilleurs rapides embarqués à bord du Makran soient livrés au Venezuela avant que le CGRI se mette à former la marine vénézuélienne à faire tout ce que fait, lui, dans le détroit d'Hormuz mais cette fois à travers le canal de Panama. Ce serait alors un véritable défi pour l'US Navy que d'avoir à faire face à des avatars des nuées de vedettes rapides rapides iraniennes à domicile"!, écrivait à l'époque The Drive

Or les chroniqueurs de la revue n'en étaient pas à bout de leur surprise quand la 77e flotte, ayant traversé les côtes africaines a changé de direction pour se diriger, ont-ils dit vers la Méditerranée.  A l'époque encore, les milieux militaires américains se sont mis à mettre en garde contre des exercices que les navires iraniens risqueraient d'organiser au large de la Syrie et d'Israël et ces mises en garde avaient tous les droits du monde de terroriser le camp occidental dans la mesure où c'était la guerre de main Israël/Gaza et que cette guerre historique était riche en surprises navale : la marine israélienne a eu ainsi droit à des attaques aux missiles anti navire contre ses corvettes Sa'ar, à des frappes aux drones sous marines ciblant ses sites offshores entre autre. 

Or depuis deux jours, la 77e flotte surprend encore. Lundi, les sources russes ont confirmé la toute prochaine présence de Sahad et de Makran à la parade navale annuelle de Saint Petersbourg, où est convié le commandant en chef de la marine iranienne, l'amiral Khanzadi. 

Le passage du navire-base maritime iranien Makran, basé sur les transmissions du système d'identification automatique (AIS) accessibles au public.

The Drive écrit : " Deux navires de guerre de la marine iranienne ont quitté l'Atlantique et se sont dirigés vers la Manche, où ils ont fait l'objet d'un signalement, ce lundi 19 juillet. Le commandant de la marine iranienne participera aux parades navales de l'armée russe. L'ambassade de la République islamique d'Iran en Russie a annoncé, d'ailleurs ce lundi 19 juillet, que l'amiral, accompagné de l'ambassadeur iranien à Moscou participeraient, le dimanche 25 juillet, au défilé naval de l’armée russe  à l’occasion de la Journée de la Marine de la Russie. Chose inhabituelle, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a aussi annoncé cette présence iranienne comme pour y mettre davantage l'accent.".

Et The Drive d'ajouter : « Dans une tournure surprenante des événements, deux navires de guerre de la marine de la République islamique d'Iran ont quitté l'Atlantique et se sont dirigés vers la Manche. Des photographies satellites ont d'abord indiqué que les navires de guerre iraniens se dirigeaient vers la Manche avant que leur présence dans ces eaux ne soit confirmée par les données de MarineTraffic, un agrégateur qui fournit des informations en temps réel par transpondeur sur les mouvements des navires.

🇮🇷Iran's largest warship, IRINS Makran and IRINS Sahand currently in the English Channel - (likely with RN escort in attendance). Believed heading to St Petersburg, 🇷🇺Russia

via @CovertShores pic.twitter.com/IcGDkgjULx

— Navy Lookout (@NavyLookout) July 19, 2021

Après avoir quitté l'Iran en avril dernier, Makran et Sahand avaient contourné le cap de Bonne-Espérance, ce qui était la première fois que des navires de la marine iranienne opéraient dans l'océan Atlantique. Pendant un certain temps, il a été prévu qu'ils pourraient traverser l'océan en direction du Venezuela, pour livrer des armes et/ou du pétrole. En particulier, l'apparition de sept bateaux lance-missiles sur le pont du Makran, ainsi que ce qui semblait être une pleine charge de pétrole ou de carburant, suggéraient qu'il pourrait livrer ces cargaisons à son allié en Amérique du Sud. Les soupçons se sont ensuite tournés vers un éventuel transport vers la Syrie. on craint en effet que l'Iran puisse exploiter une zone grise légale offerte par le statut militaire du navire et l'utiliser pour transporter des cargaisons vers des pays soumis à des sanctions internationales, comme la Syrie et le Venezuela

Mis en service plus tôt cette année, le Makran a une longueur de 755 pieds, il est le plus grand navire de la flotte de la marine iranienne et peut accueillir des hélicoptères et il a également été utilisé pour des manœuvres avec des drones, des engins d'attaque rapide et des mini-sous-marins. Et quand on diot manœuvre navales ou l'abordage on se rappelle toute de suite de cette opération menée par les commandos marins du CGRI  en 2019 et ciblant un supertanker britannique du nom de Steno Impero. Certes l'incident s'inscrivait dans le cadre de cette guerre des pétroliers entre Iraniens  d'une part et Américains de l'autre et à al suite de l'affaire de la saisie du pétrolier iranien Garce 1 à Gibraltar, n'empêche que cette spectaculaire opération s'est fait très largement parler d'elle ces temps-ci en Russie.

Il y a trois semaine HMS Defender britanniques avec des commandos de la Royal Navy à son bord accompagnés de forces spéciales ukrainiennes ont tenté une percée dans les eaux territoriales de la Crimée au point de pousser la marine russe à la réaction, soit à des tirs de semonce. Au lieu de s'excuser la Grande Bretagne a menacé de refaire le coup d'autant plus que la riposte russe n'a pas été à la hauteur des attentes et des voix en Russie se sont élevé pour réclamer un remake de l'opération iranien. Un député russe a même dit : " Je ne vois pourquoi la Russie ne devrait pas imiter les Iraniens qui s'en sont emparé d'un pétrolier britannique ont posé Londres à libérer leur pétrolier et ont eu tout qu'ils ont souhaité alors même que Londres les suppliaient". 

A Manche, la 77e flotte de la marine iranienne est-elle sur le point de répondre présent à un appel anti Otan de la Russie? Les médias iraniens affirment sans cesse que le Makran serait en mesure d'entreprendre d'autres missions, notamment la guerre électronique et des opérations spéciales et qu'à deux, cette flotte pourrait passer 1000 jours sans escale. Dans le passé, Khanzadi a également parlé des "capacités de missiles et d'armes" du navire, bien qu'il ne soit pas clair en quoi elles pourraient consister.

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Accompagnant le Makran, le Sahand est un destroyer, avec un déplacement de 2 000 tonnes et équipé de lanceurs de missiles de croisière antinavires subsoniques Qader ainsi que de missiles sol-air Sayyad-2. Le navire de guerre comprend également un canon principal de 76 mm et des tubes lance-torpilles et divers canons automatiques et des mitrailleuses pour une défense rapprochée. Avec tout ceci, et alors même qu'elle sillonne la Manche, le duo est un invité idéal pour les Russes. Le défilé naval à Saint-Pétersbourg, prévu pour le 25 juillet, marquera le 325e anniversaire de la marine russe. En plus de l'apparition probable des deux navires de guerre iraniens, l'événement devrait également présenter trois sous-marins à propulsion nucléaire de la flotte nord de la marine russe. C'est un échange, une appréciation mutuelle irano russe qui pourrait donner des idées inouïes à deux parties;  Il s'agit du sous-marin lance-missiles de classe Borei-A Knyaz Vladimir, du sous-marin lance-missiles de croisière de classe Oscar II Orel et du sous-marin d'attaque nucléaire de classe Akula II Vepr. On pourrait bien en conclure à l'importance de l'envoi de navires iranien aux parades navales de la Russies quand on pense que la Russie et l'Iran opèrent déjà ensemble en Méditerranée orientale et qu'ils ont déjà mené des exercices conjoints dans le golfe Persique et en mer d'Oman et que les eaux européennes est une nouvelle zone d'opération pour les deux marines. La parade se déroulerait das le golfe de Finlande qui s'offre en une nouvelle zone d'opération pour le service, au-delà du golfe Persique et du golfe d'Oman.

« Dans le passé, la marine iranienne a également opéré plus loin, mais principalement dans la mer Méditerranée, la mer Rouge et la partie nord-ouest de l'océan Indien. La capacité à mener des missions de longue durée et de grande endurance dans l'Atlantique puis en Europe confirme que la marine iranienne commence  à concrétiser ses ambitions de devenir une marine de haute mer mais pas que cela. Elle veut aider la Russie à contenir l'omnipotence navale de l'Occident », conclut The Drive.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV