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Pour faire face à la marine chinoise en mer de Chine, il faut imiter les nuées de vedettes rapides iraniennes ( The National Interest)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
l’USS Pegasus (PHM-1) @Wikipédia

A quoi bon la Ve flotte US dans un golfe Persique d'où le CEntCom a déménagé pour la côte ouest saoudienne par crainte d'avoir tous les jours à vivre des "incidents" face à l'Iran, incidents impliquant ces terrifiantes vedettes et destroyers rapides iraniens que la marine iranienne compte même exporter jusqu'aux Caraibes?  Et bien à simuler : la cinquième flotte de la marine américaine, basée à Bahreïn, a lancé ainsi un exercice militaire de cinq jours ce samedi avec les marines britannique et bahreïnie. L'exercice militaire se poursuivra jusqu'au 22 juillet et les forces militaires de trois pays font des exercices dans le sens de la garantie de la sécurité du transport de carburant et de la lutte contre les menaces communes.

Comme à son habitude, lors des exercices, les forces navales des trois pays sont censées participer "aux opérations de déminage, de la coordination de la salle d'opération, à des formations conjointes et à des exercices visant à préparer les forces navales à faire face le cas échéant aux frappes aériennes, ainsi qu’à des opérations de recherche et de sauvetage".

Evidemment ce simulacre de guerre vise à impressionner l'Iran qui a, à de nombreuses reprises, exprimé son opposition à toute présence des forces étrangères dans la région, et a souligné que la sécurité de la région ne peut être assurée qu'avec la coopération des pays voisins. Les États-Unis organisent des exercices navals en à répétition alors même qu'ils savent pertinemment que le détroit d'Hormuz et le golfe Persique ne sont plus un terrain où jouer ses muscles. Surtout depuis que le terminal pétrolier iranien Jask a chargé et exporté sa première cargaison  de pétrole lourd  par une boule flottante, cargaison chargé via le pipeline Goreh-Jask, ce pipeline de plus de 900 Km qui permet à l'Iran de contourner le détroite stratégique et d'en fer un levier de pression contre ses ennemis. »

Alors pourquoi insister? Il semblerait que l'US Navy, au lieu de chercher à inverser la donne militaire nettement en faveur de l'Iran dans le golfe Persique, se maintient là pour "apprendre". Et comment? une revue américaine lève le voile sur les défis sérieux de la marine US face à la Chine en mer de Chine méridionale en préconisant aux alliés US en mer de Chine de copier sur le mode de guerre navale asymétrique iranienne! 

La revue bimestrielle The National Interest a écrit dans une note que « les contraintes budgétaires, combinées à la menace chinoise imminente en mer de Chine méridionale et en Iran, nécessitaient une réflexion hors des sentiers battus » : "La marine de l'Armée populaire de libération (APL) bénéficie d'un avantage en termes de supériorité numérique et d'avantage sur le terrain en mer de Chine méridionale. En outre, l'avènement des missiles hypersoniques et des missiles balistiques antinavires chinois rend les chasseurs plus gros potentiellement plus vulnérables. Des contraintes budgétaires signifient que la Marine US sera bientôt confrontée à un déficit de missiles par rapport à la marine chinoise en pleine croissance de 350 navires.

« Un peu à l'image des vedettes rapides iraniennes, ces navires de chasse plus petits avec un coup de poing surdimensionné pourraient combler le vide. Pendant la guerre froide, les hydroptères de classe Pegasus qui combinaient la vitesse avec huit missiles anti-navires Harpoon et un canon principal de 75 mm ont fait exactement cela. Leur petite taille combinée à des systèmes de guerre électronique pourrait aider la marine américaine et ses alliés dans des attaques contre les forces navales et terrestres de la Chine en mer de Chine méridionale. Ils pouvaient se déplacer rapidement, frapper fort, puis battre en retraite avant que la marine de l'Armée populaire de libération (APL) puisse réagir, surtout s'ils lançaient des raids nocturnes contre des cibles chinoises.  »

La publication souligne :

Au cours des années 1980, les bateaux de la classe Pegasus, officiellement connus sous le nom de bateaux patrouilleurs à hydrofoil (PHM), tournaient facilement en rond autour des bateaux rapides. Leurs successeurs pourraient sans doute imiter ceux utilisés par le Corps des gardiens de la révolution iranien (CGRI) pour contrer les patrouilleurs chinois en mer de Chine méridionale. Mais là il faut que l'US Navy fasse mieux que le CGR »

Selon l’analyste de la revue américaine, le CGRI dit disposer de 112 navires de guerre pour traquer les navires de la marine américaine dans le golfe Persique : "Les PHM accompagnés de drones à grande vitesse lourdement armés comme le font les Iraniens avec leurs patrouilleurs, pourraient aider à assurer la protection entre les navires plus gros tels que les destroyers, les croiseurs et les porte-avions. Donner à la Marine la capacité de distancer, de manœuvrer et de surpasser les Iraniens pourrait fournir un facteur psychologique pour maintenir l'élan en faveur des États-Unis.

Selon The National Interest, une nouvelle classe de PHM pourrait offrir une vitesse, une maniabilité et une puissance de feu qui pourraient envahir les cibles ennemies en conjonction avec de petits drones maniables et lourdement armés.

La publication américaine écrit :

Nous affrontons un adversaire voué à la guerre non conventionnelle. Le Parti communiste chinois utilise sa milice navale pour augmenter ses capacités de projection de puissance et revendiquer les eaux de la mer de Chine méridionale, menaçant le Vietnam et les Philippines, comme à Whitsun Reef en avril. Combattre la supériorité navale de la Chine en mer de Chine méridionale nécessite de repenser la guerre navale dans la perspective d'une sorte de guérilla en mer. Une flotte de PHM pourrait donner à la Marine et à celles d'alliés comme les Philippines ou Taïwan des navires rapides et maniables qui pourraient mener des opérations de délit de fuite contre les unités navales chinoises. Les futurs PHM pourraient également être équipés de missiles tels que des missiles anti-navires à longue portée (LRASM), des Tomahawks ou des Harpons basés sur la mission. Les bateaux de la classe Pegasus étaient les premiers navires à équipage léger, conçus et construits des décennies avant que la Marine ne commence à faire des petits équipages. Les PHM se limitaient à des missions de lutte contre la drogue dans les Caraïbes, une sphère traditionnellement réservée aux garde-côtes américains.La marine américaine devrait retourner vers le futur pour trouver des solutions pour la projection de la puissance maritime au XXIe siècle.

Visiblement les Américains se comportent en apprenti dans le golfe Persique, eux qui prétendaient avoir sous leur main les océans du monde. Reste à savoir si oui ou non les Iraniens n'auraient pas refilé à la Chine le secret de leurs tactiques de combat naval, avant que les Yankee puissent les imiter ... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV