The National Interest, revue américaine, n'est pas connue pour juger à sa hauteur la puissance armée iranienne. À travers ses articles, la revue cherche au contraire à la sous-estimer et à la réduire autant que faire se peut pour que le camp d'en face en sorte renforcé... Sauf que depuis quelque temps les soi-disant chroniqueurs de la revue ne parviennent plus à se cacher dans le sable et à ne pas voir ce qui est clair comme de l'eau de roche. La doctrine militaire asymétrique iranienne se démocratise, se met au service des peuples les plus démunis et ce faisant, sert de code militaire entre les forces réunies au sein d'une même et seule alliance : l'axe de la Résistance. En mai, les chroniqueurs de cette même revue ont eu l'occasion de constater de visu lors de cette confrontation historique Israël/Gaza à quel point cette force asymétrique sait synchroniser ses efforts dans les moindres détails et gérer une guerre multi-front à laquelle prenait part non seulement Israël mais bel et bien Américains et Otaniens. Avant cette date, l'Iran et ses mandataires paraissaient la partie la plus faible en quête d'étendre leur AD/A2 face au plus fort, Amérique. Mais l'AD/A2 semble depuis avoir changé de camp. La revue écrit : " Aujourd'hui, l'Iran dispose d'un complexe militaro-industriel tout à fait à la pointe de la technologie."
L'un des pays les plus puissants et les plus influents du Moyen-Orient est sans aucun doute l'Iran. L'Iran est avant tout une puissance terrestre et il a subi l'invasion d'autres peuples et pays au cours de milliers d'années. En conséquence, il conserve d'importantes forces terrestres, à la fois au sein de l'armée et du Corps des gardiens de la Révolution islamique.
Le commandant en chef des forces armées iraniennes est le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Ali Khamenei. Comme de nombreux États, il existe en Iran deux armées : l'armée iranienne, force régulière, et les Pasdaran (Corps des gardiens de la Révolution islamique, NDLR) et sa milice Basij, corps asymétriques.
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En 2013, le Centre d'études stratégiques et internationales a évalué les forces terrestres iraniennes à 350 000 soldats en service actif, dont 130 000 professionnels et 220 000 recrues. Ces troupes sont organisées en quatre divisions blindées, deux divisions d'infanterie mécanisée, quatre divisions d'infanterie légère, six groupes d'artillerie, deux forces spéciales/divisions de commandos, une brigade aéroportée, trois à quatre brigades de commandos, un nombre inconnu d'unités d'aviation et d'autres unités distinctes, brigades blindées et d'infanterie.
Les forces terrestres disposent de véhicules blindés, dont 1 663 chars de combat, 725 véhicules de reconnaissance et de combat d'infanterie, 640 véhicules blindés de transport de troupes, 2 322 obusiers tractés et automoteurs et 1 476 lance-roquettes multiples.
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Aujourd'hui, l'Iran dispose d'un complexe militaro-industriel à la pointe de la technologie. Des armes légères et des armes de soutien pour l'infanterie y sont fabriquées et le pays propose des reproductions nationales de véhicules tels que le véhicule de combat d'infanterie BMP-2 et le char de combat principal T-72.
Le char de combat principal Karrar (Striker) a été fabriqué en un an seulement. Il est, à certains égards, supérieur au T-90MS russe.
La principale branche du CGRI, et sans aucun doute la plus opérationnelle de toutes les forces armées iraniennes est la Force Qods. Composée de quinze à trente mille des meilleurs effectifs du CGRI, la Force Qods fournit au pays une capacité de guerre non conventionnelle. Elle opère généralement aux côtés d'acteurs tels que le Hezbollah. Ce n'est pas une coalition semblable à celles que chapeautent les USA. Ce n'est ni l'OTAN ni l'ex pacte de Varsovie mais une forme d'alliance de "sang" à caractère idéologique et parfaitement structuré qui sur le champ de bataille s'avère d'une redoutable efficacité. Au sein de ce commandement unifié, les corps partagent, échangent, s'enrichissent mutuellement et gagnent ou perdent ensemble. Du Yémen à l'Irak en passant par le Liban et Gaza, ce commandement unifié se comporte comme un Network warfare ou un commandement en réseau. Et drones, missiles et roquettes en sont les armes favorites. A certains égards ils s'avèrent plus efficaces que nos meilleurs arsenaux..."