Un groupe de réflexion basé à Washington a abordé la situation politique et militaire au Yémen et la mission difficile du nouveau représentant de l'ONU dans ce pays. Il estime que la situation de l’armée et des Comités populaires au Yémen est telle qu'aucun groupe ou pouvoir ne peut les contrer.
Au début de son note, Elana DeLozier écrit que le prochain envoyé de l'ONU au Yémen sera confronté à des conditions difficiles. En effet, Martin Griffiths, le représentant spécial des Nations unies pour le Yémen, quitte le pays alors que des représentants du gouvernement de Sanaa, ne le considérant pas comme un médiateur juste et équitable, ont refusé de le rencontrer ces derniers mois.
Son successeur est inconnu pour le moment, mais certains médias ont évoqué le nom de Ulster Perth, un ancien conseiller du gouvernement britannique pour les Affaires liées au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord.
Soulignant que six ans et demi de guerre au Yémen avait rendu la situation plus complexe et risquait d'anéantir les espoirs de paix, Elana DeLozier a estimé que le nouvel envoyé de l'ONU devait être en mesure d'apporter la paix au Yémen le plus rapidement possible.
« La guerre au Yémen a provoqué l'une des pires crises humanitaires, la volonté mondiale de mettre fin à la guerre s'est accrue et des efforts sont déployés pour conduire les différentes parties au Yémen vers la paix », a-t-elle ajouté.
Se référant à la visite de la délégation omanaise à Sanaa, elle a critiqué l'optimisme quant au succès certain de ces négociations de paix au Yémen. « La visite de la délégation omanaise, bien qu'il s'agisse d'un changement de position de Mascate envers le conflit au Yémen, n'a pas abouti à des résultats immédiats, comme certains l'avaient espéré », a-t-elle poursuivi.
La récente action omanaise et la volonté politique internationale ne sont pas les seuls facteurs qui ont changé au cours de l'année écoulée, mais c’est le contexte général au Yémen qui a changé. Il faut noter l'intensification des opérations de l’armée yéménite et des Comités populaires à Maarib et l'augmentation des frappes aux missiles et de drones yéménites sur le territoire saoudien. Ceci étant dit, l’Arabie saoudite, consciente d’être incapable de repousser les attaques de précision de la Résistance yéménite, lui a offert des concessions pour mettre fin à la guerre. Les groupes affiliés à l'Arabie saoudite au Yémen sont divisés et incapables de s'unir politiquement et militairement contre la Résistance yéménite », rappelle le groupe de réflexion qui reconnaît le succès de l'armée yéménite et d'Ansarallah à reprendre le contrôle de la province de Maarib.
La province de Maarib, porte d'entrée vers le sud du Yémen, était la dernier bastion de l’armée du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi dans le nord du Yémen. Elle englobe une grande partie des ressources stratégiques du pays.
Selon DeLozier, la Résistance yéménite a su profiter du chaos et des désaccords qui règnent au sein des milices du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi.
À la lumière de ces développements, le gouvernement de Riyad a été contraint de faire des concessions majeures, telles que l'assouplissement des restrictions liées au port de Hudaydah ainsi que la réouverture de l'aéroport de Sanaa. Mais l'armée yéménite et le mouvement populaire d'Ansarallah ont déclaré que la levée du siège du Yémen ne devrait pas être considérée comme un avantage politique dans les pourparlers, et que les questions humanitaires devaient être résolues comme une condition préalable à tout dialogue.