TV

Pour résoudre la crise yéménite, les USA font appel à l’Iran par l'ONU interposée

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths. ©Reuters/Archives

Alors que le monde entier fait face à la crise due au coronavirus et à ses conséquences économiques, des agissements politiques en coulisse liés à la guerre yéménite sont en cours avec pour objectif de sauver la peau à l’Arabie saoudite.  

Le journal libanais Al-Akhbar a récemment publié un article dans lequel il évoque l’intensification des consultations diplomatiques menées par Washington, Londres et l’envoyé spécial de l’ONU, Martin Griffiths, au sujet de la guerre contre le peuple yéménite.

Selon le journal, au cours de ces dernières semaines, les contacts diplomatiques entre les pays membres de la coalition pro-Riyad, les États-Unis, la Grande-Bretagne et le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, ont augmenté. Al-Akhbar estime que tous ces agissements sont dus aux opérations sur le terrain des forces yéménites à l’est du pays notamment à proximité de la province pétrolifère de Maarib, opérations dont la poursuite pourrait donner lieu à la victoire stratégique de Sanaa.

« En dépit de l’échec des précédentes négociations, les alliés de l’Arabie saoudite poursuivent leur consultation. Les dernières évolutions ont fait que Martin Griffiths change de politique et de méthode de pourparlers. Auparavant, sa méthode se basait sur la vision de la coalition saoudienne et des pays occidentaux, qui consistait à couper les liens entre Ansarallah et l’axe de la Résistance dans l’objectif d’isoler Sanaa et de séparer le Yémen de la coalition régionale anti-Washington. C’est pourquoi M. Griffiths a été contraint de tendre la main à Téhéran », souligne l’article du journal libanais.

En effet, Londres prétendait à l’époque que la question yéménite ne concernait que l’Arabie saoudite ; c’est la raison pour laquelle l’émissaire du secrétaire général de l’ONU contactait l’Iran par le biais des canaux indirects et officieux. Mais cette fois-ci, selon Al-Akhbar, M. Griffiths a contacté les autorités de Téhéran après avoir informé par vidéoconférence l’Arabie saoudite et les pays occidentaux.

Tout porte à croire que les évolutions sur le terrain ont conduit l’envoyé spécial de l’ONU à consulter directement les responsables iraniens ; il est encore trop tôt de parler d’un changement de stratégies, mais c’est sûr et certain que ce contact a eu lieu après l’échec des consultations avec Sanaa et le revers de l’axe occidental de s’emparer de la capitale yéménite.

Al-Akhbar précise ensuite que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont conseillé à Riyad d’œuvrer pour redorer son blason en Occident. « Ils ont, donc, fait pression sur l’Arabie saoudite pour que la réunion des pays donateurs au Yémen se tienne à Riyad. Cependant, le résultat de la réunion était prédéterminé, les États-Unis et Riyad retirant 725 millions de dollars de 1,35 milliard de dollars, ce qui a incité l’ONU à annoncer que 30 projets de secours sur un total de 41 avaient été suspendus au Yémen », indique le journal.

L’Arabie saoudite, avec un certain nombre de ses alliés occidentaux et arabes, a lancé une offensive d’envergure en mars 2015 pour ramener au pouvoir le président démissionnaire yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, mais selon les experts cette offensive s’est transformée en un bourbier pour Riyad. Elle a tué, blessé et déplacé des millions de Yéménites. 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV