Martin Griffiths, représentant spécial des Nations unies pour le Yémen, se rendait, il y a quelques jours, à Riyad pour y rencontrer les dirigeants du gouvernement yéménite en fuite et essayer de rendre le terrain propice à un dialogue entre le gouvernement Hadi et Ansarallah, prévu en Suisse.
Le site web de l’agence de presse Tasnim a publié ce mercredi 23 septembre un article signé Reza Mirabian, expert iranien des évolutions du Yémen, qui traite des points importants concernant le changement de priorité d’Ansarallah.
Pour Ansarallah, la priorité n’est plus un cessez-le-feu mais plutôt la levée du blocus pesant sur le Yémen, note l'auteur de l'article avant d'évoquer que depuis plusieurs mois, les navires de guerre saoudiens et émiratis empêchent la livraison de cargaisons de carburant et de denrées alimentaires au port de Hudaydah. Ce qui a largement contribué à la dégradation des conditions de vie du peuple yéménite. À noter que Riyad et Abou Dhabi empêchent la livraison de ces cargaisons humanitaires bien que celles-ci aient été acheminées avec le feu vert des Nations unies.
En effet, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis envisagent d’instrumentaliser la livraison d’aides humanitaires au Yémen pour ainsi faire pression sur Ansarallah lors des négociations politiques.
D’autre part, Ansarallah réclame la levée du blocus simultanément au début des négociations politiques.
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Dans une deuxième partie, l'expert iranien évoque le communiqué du secrétaire du Conseil politique suprême du Yémen. Un communiqué marqué par un ton pacifique car le texte appelle le gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi à mettre un terme à ses collaborations avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis et à ne pas leur permettre de s’ingérer dans les affaires intérieures du Yémen. Le Conseil politique suprême du Yémen demande également au gouvernement Hadi de régler la crise via un dialogue intra-yéménite. Malgré son ton pacifique, le communiqué insinue une position de force et vise à donner un ultimatum au gouvernement Hadi et à ses alliés saoudien et émirati. Maintenant, les agresseurs savent que s’ils ne se soumettent pas à un dialogue politique, Ansarallah reprendra la libération des régions qu’il voulait auparavant libérer, précise l'auteur.
Maarib compte parmi les régions qu’Ansarallah projetait toujours de libérer. Cette région, riche en ressources d’hydrocarbure, permettra à Ansarallah de préparer d’autres opérations destinées à libérer de nouvelles localités yéménites.
Pour conclure, l'expert politique mentionne un dernier et troisième point : le lancement par Ansarallah d'une troisième étape d'opérations de dissuasion. Dans ce cas-là, Ansarallah pourrait proposer d’abord un dialogue politique pour éviter d'être accusé de bellicisme. Or, si la partie adverse n’accepte pas l’offre du dialogue, le déclenchement d’une nouvelle opération militaire ne sera pas exclu.