Dans le monde d'aujourd'hui, les tentatives de Washington pour limiter le pouvoir de Pékin reflètent clairement la stratégie de Washington envers la région Asie-Pacifique: des mesures telles que la poursuite d'un format quadripartite en Asie et l'augmentation des activités de sécurité militaire en mer de Chine méridionale ont été citées comme des paramètres clés de la politique de la Maison Blanche dans la région. Or, Joe Biden affirme vouloir changer la nature des relations Washington-Pékin par rapport à celles établies par son prédécesseur, d’après le centre de réflexion Russian International Affairs Council (RIAC).
RIAC de poursuivre que la situation actuelle dans la région Asie-Pacifique affecte directement la stabilité stratégique à l'échelle mondiale. Aujourd'hui, dans diverses sphères officielles, scientifiques, voire publiques, le terme de région indo-pacifique est constamment introduit.
Il existe toujours un désaccord sur la détermination de l'emplacement exact de la région et les pays qu'elle comprend. En général, le concept de “Pacifique” trouve son origine à l'époque des grandes découvertes géographiques et est dérivé de l'adjectif espagnol (Pacifico) signifiant pacifiste.
Hausse des dépenses militaires en Asie-Pacifique
Sans trop s’attarder sur les questions économiques, RIAC déclare qu’un regard sur les défis compliqués de sécurité dans cette région montre que les dépenses de défense ont nettement augmenté au cours de ces dernières années et atteindront 2 000 milliards de dollars d’ici 2021. Pékin occupe une position majeure parmi les pays du continent asiatique qui est l'une des régions leaders dans cette statistique. L'Inde, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie figurent également parmi les principaux pays de la région, qui continuent à augmenter leurs dépenses militaires, selon Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).
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En allusion aux relations Pékin/Washington, RIAC rappelle qu’en mars 2021, les États-Unis ont cherché à trouver un langage commun avec la Chine en convoquant une réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères à Anchorage, en Alaska. Cependant, de fortes contradictions ont vu le jour et ont amené les hauts responsables à s’accuser mutuellement, ce qui a aggravé le conflit.
RIAC affirme que les experts occidentaux ont décrit la situation en mer de Chine méridionale comme une sorte de guerre hybride. Les différends frontaliers entre la Chine et ses voisins augmentent le risque de confrontation dans la région. Comme la nouvelle loi sur les garde-côtes de la République populaire de Chine, qui permet à la marine du pays de prendre toutes les mesures nécessaires en cas de violation de la souveraineté nationale par des forces ou des organisations étrangères, y compris l'utilisation d’armes. La loi adoptée peut augmenter le risque de conflit en mer de Chine méridionale de sorte que les pays d'Asie du Sud-Est s'inquiètent d'une éventuelle escalade du conflit en mer de Chine méridionale.
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La détérioration des relations entre les États-Unis et la Chine se déroule dans les deux sens. Les campagnes de propagande contre la Chine, le blocage des activités des représentants scientifiques et commerciaux chinois, ainsi que les tentatives de limiter la présence des technologies du pays, principalement celle de G5, font partie des actions américaines contre Pékin.
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Les porte-avions des Etats-Unis et leurs navires de guerre américains ainsi que ceux de leurs alliés non régionaux sont régulièrement présents dans les eaux de la région. En outre, Washington continue de faire pression sur Pékin en recourant à la diplomatie du piège de la dette et les restrictions au commerce extérieur.
La confrontation croissante entre les deux pays ainsi que les conflits frontaliers dans la région, les conséquences de la crise sanitaire Covid-19 et l'augmentation du niveau de militarisation peuvent donc être considérés comme des défis immédiats pour la sécurité dans la région de l'Indo-Pacifique.
Dans ces conjonctures, les États-Unis cherchent à élargir leurs relations avec leurs alliés de la région sous la forme d'un dialogue quadripartite, estime RIAC en indiquant que cette structure de sécurité comprend le Japon, la Corée du Sud, l'Inde et l'Australie. Mais, le sommet Quad (Quadrilateral Security Dialogue) en mars de cette année, n'a pas eu de résultat significatif et était plutôt symbolique que pragmatique tout comme le communiqué qui en est issu.
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La présence des Etats-Unis dans la région d'Asie-Pacifique est indéniable et Washington tente de la stabiliser par tous les moyens, a conclu RIAC en poursuivant que néanmoins, depuis l’entrée en fonction de Joe Biden, aucune doctrine distincte sur la sécurité et la politique étrangère n'a été adoptée, et la question d’une stratégie claire et articulée pour la région reste controversée ; en dépit de la volonté déclarée de l'administration Biden de poursuivre des politiques contraires à celles de l'administration précédente, la Maison Blanche n’a fait aucun signe de s’en écarter.