La Russie se réserve le droit d’avoir recours à une arme nucléaire pour se défendre.
« La politique nucléaire de la Russie est de nature défensive et un élément de stabilité stratégique », a déclaré, mercredi 23 juin, le chef d'état-major de l’armée russe, le général Valéri Guérassimov, lors de la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale.
« Le point de vue officiel de la Russie à ce propos a été pour la première fois déclaré publiquement en 2020. Ce point de vue confirme que la politique nucléaire de la Russie est purement défensive », a déclaré Valéri Guérassimov.
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Il a ensuite souligné que la dissuasion nucléaire restait un élément de stabilité stratégique.
« La Russie se réserve le droit d'utiliser des armes nucléaires en réponse à tout recours à l'arme nucléaire ou à d'autres armes de destruction massive contre elle ou contre ses alliés; ou alors en cas d'agression contre la Russie avec des armes conventionnelles qui mettraient en danger l'existence même de notre État », a souligné le chef d’état-major de l’armée russe.
Il a ajouté que les conditions d'utilisation des armes nucléaires étaient strictement limitées et codifiées.
Valéri Guérassimov a assuré que la Russie avait employé des moyens pour neutraliser les menaces provenant des systèmes de défense antimissile américains.
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Début juin, les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Joe Biden, ont signé une déclaration commune portant sur la stabilité stratégique, lors du Sommet de Genève. Les deux chefs d’État ont souligné qu'il n'y aurait pas de vainqueur dans une guerre nucléaire.
« La prorogation du traité New START, plus tôt cette année, est une incarnation de notre engagement en faveur du contrôle des armes nucléaires », peut-on lire dans la déclaration conjointe.
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En février dernier, les États-Unis ont annoncé la prorogation du traité « New Start » avec la Russie, sur la réduction des armes stratégiques, pour 5 ans supplémentaires, jusqu'au 5 février 2026.
Mercredi 23 juin, le ministère russe des affaires étrangères a accusé Londres de « provocation flagrante » et convoqué l’ambassadeur britannique après qu’un navire de la Royal Navy, le HMS Defender, s’est approché le matin même des côtes de Crimée, la péninsule ukrainienne.
Moscou évoque « une violation flagrante de la convention des Nations unies », appelant le Royaume-Uni à « mener une enquête approfondie ».
À son tour, le ministère russe de la défense a affirmé avoir effectué des tirs de sommation en direction du bâtiment britannique, et même bombardé sa trajectoire.
L'incident a été démenti dans la foulée par le ministère de la Défense britannique, qui assure de son côté que son destroyer effectuait un « passage innocent » dans les eaux ukrainiennes. « Aucun coup de semonce n'a été tiré vers le HMS Defender », ajoute le ministère britannique.
Selon Moscou, le HMS Defender, opérant dans la partie nord-ouest de la mer Noire, a violé la frontière de la Russie et est entré dans ses eaux territoriales. Le navire se serait aventuré à 3 kilomètres dans les eaux russes près du cap Fiolent, non loin du port de Sébastopol, le siège de la flotte russe.
« Le bâtiment russe aurait tiré des coups de semonce et un avion SU-24M aurait largué des bombes sur la trajectoire du navire britannique », a déclaré le ministère russe de la Défense.
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Avant la convocation de l’ambassadeur britannique, Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré qu’à l’avenir des bombes seraient envoyées « non seulement sur sa trajectoire, mais aussi sur sa cible ».
« C’est vrai que la Russie opte pour une politique rationnelle et qu’elle s’attend à ce que les autres pays respectent ses lois internationales mais si cette politique ne fonctionne pas, elle aura recours à ses forces armées pour protéger ses frontières car la sécurité de la Russie est une priorité », a souligné Sergueï Riabkov.