Rabat qui a fini sous pression des millions de Marocains, soit 88% de la population par reporter la normalisation avec Israël et inquiéter Tel-Aviv qui tente depuis et par médias interposés à maquiller ce premier revers en ne cessant d'affirmer et de réaffirmer à qui veut bien entendre que "le train de normalisation au Maghreb, "ça roule à plein régime", aurait dû aussi sur ce point-ci faire un petit effort mais il ne l'a pas fait : quatre mois après la visite de l'ex-secrétaire d'Etat Esper à Rabat où il a fait signer au royaume un "accord de sécurité de 10 ans" en prélude à ce qui allait se produire dans la foulée, à savoir l'irruption sous prétexte de normalisation des officiers israélo-pseudo marocains à 30 kilomètres des frontières avec l'Algérie, l'administration US du commerce extérieur vient d'annoncer l'acquisition par le Maroc des batteries de missiles antimissiles Patriot.
Il s'agit de système MIM-104 Patriot avec leurs radars AN/MPQ-53, qui se sont montrés pas une fois mais à de multiples reprises,d'intercepter missiles balistiques, missiles de croisière ou encore les drones de la Résistance yéménite, Ansarallah, et ce, depuis 2015, date à laquelle l'axe Riyad-Tel-Aviv, incité par les USA ont cru bon de s'attaquer au Yémen. il est vrai que cette annonce tout comme celle de la normalisation du Maroc avec Israël, nous vient de Washington pas de la cour ni d'aucune organe officielle américaine, signe que la décision allait de soi et que Mohamed VI de plus en plus empêtré dans le piège sioniste, n'y était pas pour grand chose. Or l'apparition des Patriot dans le paysage maghrébin, Patriot interconnectés au C2 US aux Etats-Unis et au Moyen Orient est loin d'être anodin : par cette annonce venue de Washington, l'axe US-Israël qui n'a cessé ces dernières semaines de se jouer de Rabat comme d'un vecteur de crise sans volonté, mais au succès fort mitigé - puisque le peuple marocain ne suit plus son roi dans cette dangereuse et humiliante aventure qu'est la transformation du Maroc en une base US-Israël au Maghreb, - a cherché surtout à faire passer un message "aérien" à Alger.
S'il est vrai que dans toute confrontation à venir, les capacités balistiques de l'armée algérienne, avec ses missiles Scud, Iskandar et autre type d'engins russes pèse de tout son poids, il est aussi vrai que l'armée de l'air algérienne, engagée déjà par le passé dans des faces-à-face avec Israël, fait peur et qu'une batterie de missile antimissile Patriot ne serait pas si inutile. Enfin, c'est ainsi que le croit Rabat. Et pourtant il ne l'aurait dû : cela fait des années que le régime israélien traîne derrière lui des variantes de cette DCA, Dôme de fer, Fronde de David, Arrow... sans être capable ni d'intercepter ni de détruire les roquettes et les missiles de Gaza.
Lire aussi : Guerre d'indépendance: Macron défie l'Algérie
Idem pour les drones de plus en plus sophistiqués du Hezbollah qu'il n'y pas si longtemps se sont infiltrés même en Galilée sans que la DCA israélienne ne s'en aperçoive. Quant à Riyad, référence suprême pour Rabat, la "cata" est plus que totale en termes de défenses aériennes tant est grand le nombre de fois que les engins d'Ansarallah l'ont percé et mis au pas, quitte à paralyser ses centres vitaux. Aussi les Patriot plantés au Sahara occidental n'est pas forcément une bonne idée si d'aventure les Algériens se mettaient à tirer profit des tactiques de guerre de la Résistance.
Il y a peu l'armée algérienne a tenu des manœuvres militaires d'envergure impliquant ses forces aéroterrestres à Tindouf province frontalière de l'ex-Sahara occidental et du Maroc, dans le sud du pays. Les missiles russes Kornet, ainsi que des chars, des véhicules tout-terrain, des hélicoptères Mi28, des avions de combat Soukhoï SU-30 MKA et des appareils ravitailleurs Iliouchine IL-78 Midas ont été au rendez-vous. Mais aucune trace des drones. Et pourtant l'Algérie a mis au point déjà des variétés de drone de reconnaissance Algérie 54 et Algérie 55 et en a déjà testé les capacités opérationnelles en matière de reconnaissance aérienne. La démonstration de vol de reconnaissance et de tirs a été effectuée au niveau du polygone central de l’Air à Djelfa même. La guerre qui s'annonce au Maghreb et qui devra opposer selon toute vraisemblance la résistance algérienne à celle de l'Empire finissant, ne pourra être gagné sans la contingence asymétrique. Il suffit d'en chercher la preuve au Yémen, en Syrie ou encore sur les frontières libanais avec l'entité sioniste. Pour le reste, les plus sophistiqués drones iraniens sont prêts à servir la Résistance partout où elle existe.
En novembre dernier, le Venezuela a annoncé l'ouverture d'une usine de fabrication des drones Mohajer 6. Mohajer-6 est un drone de reconnaissance, de surveillance et d’acquisition de cibles, capable d'emporter quatre missiles guidés de type par exemple Qaem, bombe à guidage thermique et cylindrique avec une meilleure précision de demi-pointage. Fabriqué en matériaux composites et relativement léger, ce drone a commencé à être déployé au sein de certaines unités terrestres du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ainsi que dans la marine pour regagner la Syrie, l'Irak puis le Yémen, ce qui fait du Venezuela sa quatrième destination. Et pourquoi l'Algérie ne serait-elle pas sa cinquième destination?
D’une largeur de 10 mètres et une longueur de 5.67 mètres, le Mohajer-6 pèse 0.6 tonne, atteint une vitesse de croisière de 200 km/heure et a une endurance de 12 heures, de quoi pulvériser les Patriot US au Sahara. Après tout l'axe de la Résistance est sur le point de se doter d'un pacte de défense commune et les Anti- impérialistes et Anti-colonialistes du monde pourraient y adhérer. En envoyant ses éléments de DCA stratégique au Maghreb, les USA cherchent à élargir à l'Afrique du Nord, le front de combat qu'ils ont perdu au Moyen Orient. On se demande en toute logique : Pourquoi ne pas anticiper? Au Sahel, Alger soutient désormais les cellules de lutte anti Barkhane un peu dans la tradition de lutte asymétrique. Mais ce n'est qu'un bon début.