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A-t-on dévasté Beyrouth pour empêcher le Liban d'intégrer la Défense aérienne syro-iranienne?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Déploiement théorique de systèmes iraniens à portée maximale. (Photo via The Washington Institute)

D'aucuns estiment que si le port de Beyrouth "a été dévasté" le 4 août suivant un plan diaboliquement fou et ici on n'entre pas dans les hypothèses de l'usage d'une arme orbitale, d'un missile de croisière israélien ou d'un ciblage à l'EMP- c'est parce qu'il y a comme une fissure "aérienne" dans ce qui assure à l'axe US/OTAN, plus de 4 décennies de domination au Levant. Le 21 juillet, alors que le régime de Tel-Aviv s'est mis à tirer des dizaines de missiles de croisière Delilah contre le sud de l’aéroport de Beyrouth, dans l'espoir d'y pulvériser les batteries de Bavar 373, le Khordad-3, surnommé tueur de Global Hawk, a tonné : les contre-missiles Sayyad dont la portée a effrayé le QG sioniste ont intercepté et détruit dans le ciel du Golan occupé, les engins israéliens.

La DCA de la Résistance a débordé pour la première fois les frontières syriennes pour chasser dans le ciel d’Israël. Depuis l'Armée de l'air de sioniste n'y opère que via des hélicoptères, craignant d'avoir à perdre ses F-16. La perspective d'un Hezbollah plaçant le Liban sous la protection des batteries de missiles déployées en Syrie et ce dans le cadre d'une DCA intégrée au foyer iranien a-t-elle poussé l'axe US/Israël à dévaster Beyrouth. A lire l'article de The Washington Institut, on tend à y croire. 

Dans une analyse de l’accord irano-syrien sur la défense aérienne et de ses impacts, The Washington Institute - qui se concentre sur la politique étrangère des États-Unis vis-à-vis au Proche-Orient -  s’attarde sur la supposée intention iranienne à " étendre son domaine de dissuasion en dehors de ses frontières", ce qui aurait poussé l'Iran à livrer sa DCA à la Syrie. Après avoir reconnu que la DCA made in Russie de la Syrie n'a pas été trop efficace à protéger la Syrie, " puisque les S-300 et S-400 sont surtout destinés à protéger les bases russes, l'article écrit :

« Le 8 juillet, le ministre syrien de la Défense, Ali Abdullah Ayoub et le général de division Mohammad Baqeri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, ont signé un accord à Damas pour élargir considérablement la coopération militaire bilatérale, en particulier dans le domaine de la défense aérienne... Téhéran a développé une vision stratégique pour une protection efficace via l'espace aérien

 À cette fin, il a proposé de renforcer les systèmes de défense aérienne irakiens, libanais et maintenant syriens et de les intégrer à son propre réseau. Une DCA intégrée dont le centre se trouverait en Iran ».

"En 2019, par exemple, le général Baqeri a proposé une connexion des réseaux de défense aérienne iranienne et irakienne pour créer un bouclier face aux « ennemis communs ».

Plus récemment, lors d’une rencontre le 16 juillet, Mohammad-Javad Firouznia (l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, NDLR) a fait part, lors de sa rencontre avec le président libanais Michel Aoun, de l’intérêt de l’Iran pour fournir au Liban des armements défensifs y compris des missiles antiaériens. La réunion a eu lieu quelques jours seulement après que le général Baqeri a qualifié le nouvel accord aérien avec la Syrie d’un autre pas vers l’expulsion des États-Unis de la région. Baqeri a même promis que l’Iran continuerait à résister à "l’extorsion américaine" dans la région, en utilisant ce nouvel accord de défense bilatéral comme un outil. " 

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Et l'article d'ajouter : « L’Iran peut ainsi mettre les systèmes de missiles sol-air, à basse et haute altitude à la disposition de la Syrie, des missiles capables d’intercepter des cibles aussi loin que 200 km et à des altitudes allant jusqu’à 30 km. L’Iran peut aussi envoyer certaines des capacités de fusion/gestion de données et des systèmes de détection passive (non actives) qu’il avait dévoilés ces dernières années et tout ceci est un danger non seulement pour Israël mais aussi pour les USA ».

Rappelant que la Défense aérienne syrienne est actuellement « limitée aux anciens systèmes de missiles russes tels que le S-125, le 2K12, le S-75 et le S-200 ainsi que des batteries plus modernes SA-11 Buk et SA-17 Buk, complétées par des systèmes de défense ponctuelle Pantsir-S1 », sans oublier les S-300 dont la livraison s’est achevée fin 2018, The Washington Institute souligne :

« L’Iran a un certain nombre de systèmes S-200, S-75 / HQ-2 et 2K12 en service dans le pays et il les a mis à niveau au fil des ans. L'accord signé avec la Syrie a ceci d'inquiétant que l'Iran pourrait également proposer de mettre à niveau les batteries de la Syrie de même qu’il pourrait envoyer à Assad des systèmes développés localement tels que le Raad, le Tabas,  Khordad-15, le Talash et le Khordad-3 (ce dernier ayant été utilisé pour abattre le drone américain). Téhéran pourrait également avoir l'intention d'aider la Syrie à mettre en place des chaînes de production/d'assemblage locales pour de tels systèmes, très probablement dans des installations souterraines (des capacités de production similaires pourraient éventuellement être offertes à l'Irak ou même au Hezbollah). »

L’article s’interroge ensuite sur le ou les systèmes que l’Iran déciderait d'envoyer à la Syrie : « ... L'Iran veut étendre sa dissuasion et sa profondeur stratégique et aller au-delà des limites de son arsenal de missiles balistiques, et la mise en service de systèmes de défense aérienne plus avancés et à plus longue portée serait leur méthode de choix ».

Mais où pourra se déployer cet axe de la DCA "pro iranien" superposé à l'axe de la Résistance?

Le texte va de sa spéculation : " Trois scénarios sont envisageables :  "l’Iran pourrait envisager trois scénarios pour réaliser son objectif. Le premier scénario consisterait à déployer des systèmes de défense aérienne dans les bases T-4 et Abou Kamal/Qaem". Le deuxième scénario envisagerait le déploiement de la DCA à Damas et à Abou Kamal/Qaëm. Quant au troisième scénario, il pourrait s'avérer apocalyptique pour les ennemis de l'Iran. Il consisterait au déploiement d’au moins "12 radars et batteries de missiles mobiles de moyenne et de longue portée tout autour de la Syrie, avec la mission de protéger les bases et les dépôts communs face aux attaques israéliennes." Evidemment l'article n'avance aucune preuve à l'appui de son dire. N'empêche que la crainte est bien : l'axe de la Résistance qui comme le disait le général sioniste Brick a créé tout autour d'Israël un "anneau de missile", est-il entrain d'y ajouter un anneau de la DCA? Si oui, la folle attaque contre Beyrouth pourrait être l'oeuvre de l'axe US/Israël. 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV