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Ankara fait couper l'autoroute M4, le scénario de Saraqib pourrait se reproduire à tout instant

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un blindé turc détruit par les tirs de missiles de l'armée syrienne à Idlib/Anna

En invitant ses "sujets" à respecter le confinement, le sultan turc, Erdogan, spéculait mercredi 25 mars sur le fait que "le monde d'avant et d'après la Covid-19" serait bien différent et que "de substantiels changements iraient pointer au jour, aussi bien en termes politiques et militaires que dans le domaine de l'économie". Peut-être. Mais il est peu probable que lui-même change.

Mercredi, les terroristes qaïdistes que la Turquie soutient depuis 10 ans contre son voisin syrien et qui ces temps ci se sont mis à se tourner contre les soldats turcs, ont lancé un méga défi à l'armée syrienne et à la Russie en faisant sauter le principal pont sur l'autoroute de M4, cette voie reliant Alpe à Lattaquié que la Turquie a promis depuis des semaines de sécuriser sans jamais vouloir le faire pour autant.  Le pont qui a été dynamité dans le quartier de la ville de Jisr al-Choghour, devait servir les patrouilles conjointes Russie/Turquie. 

Jasr al-Choghour continue à être le dernier bastion des terroristes du Front al-Nosra, d'Ahrar al-Cham et du Parti al Turkistani qui continuent à défier l'armée syrienne mais aussi ses alliés. Que le pont par quoi les forces russes devaient transiter soit détruit, cela signifient que les miliciens pro-Ankara et partant Ankara lui-même lancent un méga défi à la Russie, et l'invite à reprendre ses frappes massives. Depuis deux semaines, la Turquie qui s'est rendu à Canossa à Moscou en quémandant une quasi capitulation à Poutine triomphale, ronge les freins pour s'en venger. La Covid-19 et son épidémie aidant, le Sultan bénéficie d'ailleurs d'une trêve médiatique qui lui a permis de déployer un gros arsenal de combat à Idlib et à ressourcer les groupes terroristes .  

Toujours est-il que la destruction du pont précité est une nouvelle ligne rouge qui vient d'être franchie. Ces derniers jours, les observateurs ont été témoins des attaques sanglantes des miliciens pro-Ankara contre les soldats turcs. Certains d'entre eux y ont vu de nouvelles opérations de fausse bannière, destinées à justifier l'apathie d'Ankara face à ses poulains terroristes, d'autres y ont décelé un effet de boomerang, oeuvre des services secrets syriens et alliés.

Ce qui est sûr, c'est que l'état actuel ne peut plus perdurer: cette semaine le ministre russe de la Défense s'est rendu en personne à Damas pour discuter d'Idlib et de Lattaquié. Erdogan semble avoir tout misé sur le soutien de Londres, et de son ministre de la Défense, Ben Wallace qui en tournée clandestine à Idlib a supervisé les troupes turques et promis appui et soutien pour ensuite se réviser et annoncé devant l’Atlantic Council  la nécessité de juger le « dictateur Bachar el-Assad », mais l’impossibilité de le faire compte tenu du soutien russe. Sur fond de violations répétées du cessez-le-feu à Idlib, des informations font état de l'arrivée des forces spéciales syrienne et de la Résistance, avec du matériel militaire  lourd dans la zone stratégique du mont Zawiya (Jabal Zawiya ), au sud de la province d’Idlib.

Des sources sur le terrain évoquent le déploiement d'environ 1 000 forces spéciales. C'est un message clair à la Turquie et aux terroristes. Après la reprise-éclair de Saraqib par les combattants du Hezbollah, laquelle l'a littéralement ligoté et mis dans l'obligation de se rendre à Poutine, le Sultan pourrait connaitre d'autres surprises similaires : Nettoyer de la présence des terroristes les zones occupées dans la périphérie de Saraqib, une région importante et stratégique à l'est de la province d'Idlib, libérer les cités occupées dans le district de Jabal Zawiya au sud de la province d'Idlib et repousser les extrémistes armés des districts assiégés au nord-ouest de la province de Hama, font partie des objectifs des forces élites du Hezbollah. Alors effectivement,, le monde post-Covid-19 serait différent : Erdogan ne saura trop longtemps bloquer l'autoroute Alep-Lattaquié. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV