Samedi le ministère turc de la Défense a fait état de la mort de deux de ses soldats, "abattus par les terroristes d'Al-Nosra" que la Turquie continue, en violation de la trêve avec la Russie, de soutenir. Ces morts que certains observateurs ont qualifiés de faisant partie d'une opération "false flag'" anti-russe, ont permis à l'armée turque d'accélérer l'arrivée de ses convois militaires, et ce, à peine une semaine après que le ministre britannique de la Défense se soit rendu à Idlib, avec dans la proche, la promesse d'un appui armé bien concret à la Turquie. Et bien chose promise, chose due, . Les premiers éléments de la DCA "turque" dont la technologie est bien otanienne viennent d'être déployés à Idlib et ce au mépris de l'accord avec la Russie. Il s'agit de défense aérienne à courte portée " Atilgan", équipée de 8 missiles antiaériens à guidage thermique, sorte de Stinger version turque.
Selon certains experts, Ankara est prêt à les utiliser contre les forces aériennes russes.
Citées par Al Masdar News, les sources militaires russes ont réagi à cette information qui n'a rien de rassurant après que les terroristes pro-Ankara se sont mis à lancer des appels à l'enlèvement de soldats et de journalistes russes à Idlib, et ce, dans le strict objectif de saper les patrouilles militaires conjointes : "Étant donné l'imperfection de la défense aérienne turque, celle-ci sera incapable de distinguer les avions de combat et les hélicoptères russes des appareils syriens. Ainsi, Ankara constitue de façon volontaire ou involontaire une menace pour les forces aérospatiales russes. De toute évidence, les risques sont très graves, cependant, le fait que la Turquie se prépare à une nouvelle confrontation ouverte en Syrie est beaucoup plus grave », disent ces sources.
Le système de défense aérienne Atilgan est un complexe équipé de 8 missiles Stinger, capables de frapper des cibles situées à des altitudes inférieures à 4 kilomètres, cependant, il pourrait constituer un danger pour des bombardiers Su-25 et Su-24 opérant en Syrie.
Pour l'heure, Ankara ne commente pas l'envoi de ses systèmes de défense aérienne en Syrie mais vu les promesses de l'OTAN et le refus d'Ankara de remplir sa part de marché avec en filigrane l’échec de la mise en œuvre du récent accord turco-russe sur Idlib, un clash aérien Turquie/Russie n'est pas à exclure. Surtout que la route internationale M4 est toujours fermée pour cause de sabotage des terroristes pro Ankara qui adoptant une ridicule rhétorique anti-turque, continuent malicieusement à servir les intérêts de l'axe US/OTAN. La première patrouille russo-turque en Syrie, qui est sortie le 15 mars sur la route M4 entre Alep et le gouvernorat de Lattaquié, s’est heurtée à une provocation lors de laquelle des groupes terroristes ont dressé des obstacles sur la route internationale M4 et menacé des forces ayant participe à cette patrouille.
La Turquie n'a encore fait aucun effort pour pousser les groupes terroristes à accepter l'accord. Les groupes armés insistent de plus en plus sur leur position. Le ministère russe des Affaires étrangères a déjà estimé que la ténacité des groupes terroristes et la négligence de la Turquie, contraindra Damas et ses alliés à reprendre les opérations militaires dans la région afin de rouvrir la route en question. Et si cette ténacité turque débouche sur la destruction en plein ciel syrien des sukhois russes, l'intensité du clash n'en sera que plus grande. Il y a deux jours, Moscou a annoncé que les groupes terroristes avaient relancé leurs agissements à Idlib sur fond de l'envoi continu par Ankara des renforts dans la région. De grandes unités militaires turques arrivent à Idlib pour y rejoindre d'autres forces. Les dernières unités sont arrivées le jeudi 19 mars au poste frontière de Kfar Lucin, situé dans la périphérie nord d'Idlib. Les forces turques ont également mis en place un nouveau poste de contrôle dans le village de Ram Hamdan, dans la banlieue nord d’Idlib. La Turquie est-elle prête à revivre la crise de 2015 quand elle a abattu un Su-34 russe? Avec la promesse guerrière de l'OTAN, Erdogan à qui la vie des soldats importe si peu, cela risque d'être partant.