Un officier israélien parle d'un front de combat anti-Israël bien inattendu, "d'ores et déjà actif".
Le 8 décembre, le ministre yéménite de la Défense le général al-Atefi a affirmé à Al-Masirah que le régime israélien ne pourrait pas poursuivre sa participation criminelle à la guerre contre le Yémen et échapper définitivement à ses conséquences : « Le temps de notre riposte anti-Israël est proche, un Israël qui participe depuis cinq ans au massacre des Yéménites. Nous n'hésiterons pas un seul instant à frapper Israël, quand la décision sera prise », avait dit le général qui a évoqué les capacités des unités navales yéménites, « aptes à devenir une force navale d'envergure dans le sud de la mer Rouge voire dans toute la région ».
Les événements de ces derniers jours ont bien prouvé que les forces yéménites ne bluffent pas. Même les Américains, pourtant connus pour leur mégalomanie démesurée, ont bien compris qu'en faisant traverser leur USS H. Truman via le détroit de Bab el-Mandeb, ils feraient mieux d'envoyer leurs drones surveiller la côte ouest pour qu'Ansarallah ne les prenne pas pour cible. Pour le reste, des informations et des images diffusées par certaines sources prouvent bien qu'outre une DCA de plus en plus performante, la Résistance yéménite dispose de quoi provoquer de gros ennuis non seulement pour les Américains, mais aussi pour les Israéliens. Surtout si comme le confirme la presse israélienne, Israël décidait de donner suite au projet d'un gazoduc Arabie-Eliat, pour l'importation de gaz naturel qu'Israël détourne en Méditerranée. Certaines sources affirment même que l'Arabie des Salmane veut étendre le gazoduc jusu'à Haiïfa pour l'exportation vers l'Europe et l'Occident. .
Sur cette base, certains milieux militaires prennent bien au sérieux les mises en garde yéménites et craignent peut-être à raison l'ouverture d'un cinquième front "hostile" après celui de Gaza, de l'Irak, du Liban et de la Syrie.
Un ancien officier de la direction du renseignement militaire israélien (Aman), Yoni Ben-Menachem avertit dans un article l'état-major de l'armée sioniste contre ce qu'il qualifie d'ouverture bien probable au Yémen d'un nouveau front de combats contre Israël, en se rapportant encore une fois à la frappe au drone du 14 septembre contre Aramco.
L'article signé Yoni Ben-Menachem s’est penché sur la "menace sérieuse" que pourrait représenter le Yémen pour le régime israélien, qui selon lui, est bien perceptible à travers "les récentes déclarations des autorités du mouvement Ansarallah" lequel "a mis en garde, ouvertement, les autorités israéliennes contre toute agression ciblant le Yémen". Ces autorités n'ont pas écarté que "la profondeur stratégique d’Israël puisse être visée" : « Le ministre de la Défense houthi du Yémen a noté, début décembre, que ses forces militaires disposaient une banque de cibles israéliennes aussi bien dans le ciel que sur la terre, et qu’elles n’hésiteraient un seul instant à les viser dès que leur hiérarchie le décideraient. Au fait, les Houthis le savent, Israël joue un rôle de plus en plus important dans la guerre contre le Yémen, et ce, aux côtés des États-Unis, de l'Arabie saoudite et des Émirats et le fait que les Houthis aient désormais le dessus dans cette guerre, finira par avoir des répercussions sur Israël. Tôt ou tard, Israël sera la cible d’une vengeance soit directe, et ce, via des attaques stratégiques, soit indirecte », a averti Ben-Menachem.
Mais comment les Houthis pourraient-ils atteindre Israël?
L’auteur évoque l’attaque, en septembre dernier, contre les installations d’Aramco de l’Arabie saoudite et écrit: « Les Houthis ont revendiqué la responsabilité de cette complexe attaque au drone et aux missiles intelligents bien que les milieux sécuritaires israélo-américains l'aient pas cru, affirmant que cela venait de l’Iran. Quoi qu'il en soit, on a toutes les raisons de craindre que les Houthis, soutenus par l’Iran, programment des attaques au missile de croisière contre nos cibles. D'ailleurs, le secrétaire d'État américain qui a effectué, en octobre dernier, une visite en Israël, a bien tiré la sonnette d'alarme à l'encontre du Premier ministre Benyamin Netanyahu, affirmant que les missiles déployés au Yémen pourraient bien viser Israël, voire atteindre toutes les cibles stratégiques dans le Moyen-Orient. Une première menace en ce sens a été formulée par le chef des Houthis, Abdul-Malik al-Houthi, au mois de novembre lorsqu’il a fait savoir que « les Yéménites n’hésiteraient pas un seul instant à asséner des coups durs à Israël et à viser ses cibles névralgiques si jamais ce régime commettrait la moindre bêtise », « la lutte contre le Sionisme étant, d’ailleurs, un devoir humain et religieux ».
" Or, ajoute cet ancien officier d’Aman, ces déclarations des Houthis pourraient trahir une chose : les Houthis se préparent à toute opération directe israélienne contre leurs cibles militaires et leurs stocks de missiles, opérations qu'Israël pourrait conduire à l'aide de ses F-35. Je dirais même qu'ils pourraient être tentés par des attaques préventives pour ne pas perdre leurs entrepôts de missiles de croisière surtout que les F-35 israéliens bénéficient de renseignements importants et qu’il est en coordination sécuritaire avec les États-Unis ».
« Mais ce n'est pas tout, dit l'agent, une autre menace qu’Israël devra craindre, c’est de voir ses navires et bâtiments ou ses cargos être pris pour cible dans le détroit de Bab el-Mandeb par des missiles intelligents des Houthis d’autant plus que les renseignements dont disposent Washington et Tel-Aviv témoignent de ce que la décision a été prise par le Yémen de cibler Israël. Le passage de l'USS Harry Truman via la mer Rouge vers le golfe Persique n'a pas été de toute quiétude, les Houthis ayant à trois reprises prouvé leurs capacités à intercepter des drones US. Rien ne dit qu'Israël pourrait définitivement échapper à des coups pareils surtout qu'Ansarallah a déjà prouvé sa capacité à s'en prendre aux navires, et aux pétroliers. Cela signifie l’ouverture d’un nouveau front de combat contre Israël, parallèlement à ceux en Syrie, Irak, Palestine et au Liban ».