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Offensive pour libérer Idlib, l'US Navy menace de frapper la flotte russe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le navire de guerre russe, Admiral Kuznetsov. (Photo d'archives)

Depuis jeudi, date à laquelle l'armée syrienne et ses alliés ont lancé une fulgurante offensive pour reprendre Marat al-Nouman, cette ville clé stratégique qui permettra aux forces syriennes de se rendre droit au centre d'Idlib, quelque 15 localités stratégiques sont tombées et l'armée syrienne n'est qu'à quelques lieux du post militaire turc de Sormane.

Parallèlement aux violentes frappes menées sans cesse par l'aviation russe et syrienne, de rapides évolutions se produisent sur la côte. Au fait, la "pseudo guerre gazière" turco-israélienne en Méditerranée a intensifié la présence des flottes de guerre occidentales au large de la Syrie, ce qui explique par ailleurs la tenue de vastes exercices militaires navals russo-syriens à Tartous. 

Selon Al Masdar, un navire de guerre russe armé de missiles de croisière a été repéré samedi, traversant le détroit du Bosphore, lequel détroit relie la mer Méditerranée et la mer Noire. L'observateur maritime turc , Yoruk Isik, affirme que le navire de guerre russe, Amiral Grigorovich, a traversé le détroit du Bosphore et il fait route vers le port syrien de Tartous, dans l'ouest de la Syrie.

Comme l'a souligné Isik, le navire de guerre russe est armé de missiles de croisière Kalibr SS-N-27, qui pourraient fournir un soutien aux forces armées syriennes pendant leur opération en cours dans le gouvernorat d'Idlib.  Al Masdar affirme que la marine russe aurait déjà utilisé des missiles de croisière Kalibr pour viser les positions des groupes terroristes dans le sud d'Idlib sans que l'info soit confirmée par la défense russe. Ce serait effectivement la ville de Harem, tout près des frontières syro-turques, qui aurait été visée par le Kalibr, sorti fraîchement d'une série d'exercices navals conjoints. 

Mais ce n'est pas tout : une autre frégate russe, Amiral Esson, elle aussi armé de Kalibr et de dispositif de guerre électronique, appareille vers Tartous. Ce navire de combat soutiendra l'armée syrienne au cours de l'offensive pour la libération d'Idlib. La frégate russe peut être utilisée comme un moyen de couvrir la flotte russe dans la région de Tartous, ce qui est particulièrement vrai après que les États-Unis se sont déclarés prêts à "punir les Russes pour de mauvaises actions".

Selon Al Masdar News, le commandant de l'US Navy en Europe et en Afrique, James Foggo, a  menacé d'attaquer la flotte russe au large des côtes syriennes : "La flotte américaine est prête à attaquer les navires de guerre russes situés au large des côtes de la Syrie" pour les punir "d'avoir utilisé des missiles de croisière". Une telle menace risque-t-elle de provoquer une action préventive russe? 

«Les Américains regardent attentivement les exercices russes au large des côtes syriennes. L'US Navy est prête à tout moment à "punir" les Russes pour leur "mauvais comportement. Un mauvais comportement a un prix, il y a des risques qui lui sont associés. Et nous ne le tolérerons pas", affirme l'Américain cité par Tsargrad, le site d'information russe qui ajoute :

"Une telle déclaration est extrêmement belliciste, car elle menace directement les navires de guerre et les sous-marins russes, et ces derniers, dans le cas de la moindre tentative des États-Unis de «punir» quelqu'un, feront tout leur possible pour garantir que les navires de guerre américains cessent d'exister. Qui Foggo essaie-t-il de« punir »? Navires et sous-marins russes avec une centaine de "calibres" à bord? Étant donné le déploiement de systèmes de missiles côtiers à Tartous, «Harry Truman» sera un excellent ajout au relief du fond de la mer Méditerranée », explique un spécialiste cité par le journal. 

La tension militaire américano-russe est bien palpable aussi sur le plan diplomatique. Le samedi 21 décembre, le secrétaire d'Etat US, Mike Pompeo avait laissé éclater sa colère contre la Russie et la Chine, accusant ces deux pays  d'avoir les "mains souillées de sang syrien", et ce, en réaction au veto apposé par la Russie et la Chine à une résolution stipulant l’acheminement des aides aux terroristes en Syrie. 

Respectivement pour 7ème et 8ème fois, la République populaire de Chine et la Fédération de Russie ont opposé leur veto à une proposition de résolution occidentale au Conseil de sécurité contre la Syrie, le 20 décembre 2019, présentée par l’Allemagne, la Belgique et le Koweït. Elle se présentait benoîtement comme autorisant une « aide humanitaire transfrontalière ». En fait d’« aide humanitaire », elle était soutenue par les États qui imposent un embargo sur tous les produits de première nécessité au peuple syrien. Le texte bafouait la souveraineté de la Syrie, permettant de facto l’importation de nouvelles armes sous couvert de ladite « aide humanitaire ». 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV