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Mobilisation de troupes US, la riposte iranienne?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un porte-hélicoptères américain dans l’océan indien. ©Sputnik

C'est tout de même extraordinaire : alors que les États Unis disent par médias interposés avoir saisi des "pièces de missiles de croisière" voire de "drones" à bord des barques de fortune en pleine mer Rouge, pièce de "fabrication iranienne" et évidemment à "destination des Houthis yéménites" sans expliquer la raison pour laquelle ils ont mis cinq ans avant de faire ce genre de découverte, les trois pays signataires de l'accord de Vienne envoient une lettre à l'ONU. Ces désormais "soi-disant" signataires de l'accord nucléaire, prétendent que "certains modèles des missiles iraniens" seraient non conformes avec les termes de la résolution 2231 du Conseil de sécurité, laquelle a donné corps au PGAC. Seulement ils n'expliquent pas pourquoi ils ont mis si longtemps à se souvenir de cette "non conformité" surtout que la dite résolution jusqu'à la preuve du contraire, abordait le nucléaire iranien et non pas les missiles iraniens. Encore une fois Israël a l'explication. "Il faut doubler les pressions sur l'Iran" aussi bien politique que militaire. 

Dans une lettre adressée ce mercredi 4 décembre au secrétaire général de l’ONU, les ambassadeurs britannique, français et allemand auprès de cette instance internationale ont prétendu que le programme balistique iranien allait à l’encontre de la résolution 2231.   

Alors parfaitement alignés sur Israël, les ambassadeurs de la troïka européenne exhortent le secrétaire général Antonio Guterres, à informer le Conseil de sécurité que les activités de l'Iran en matière de missiles balistiques sont "incompatibles" avec l'appel lancé dans une résolution du Conseil qui approuvait l'accord sur le nucléaire de 2015. Ceci s'appelle une menace que les affidés européens de l'Amérique croient pouvoir brandir puisque dans leur logique de guerre, le prochain pas serait le renvoi de l'Iran devant le Conseil de sécurité et in fine le retour des sanctions onusiennes contre le pays. 

D'ailleurs, ces pays avaient déjà tenu des allégations similaires sans pouvoir convaincre le Conseil de sécurité d’émettre une résolution ou un communiqué contre l’Iran. Ce qui reste surement ridicule c'est que la disposition sur les missiles auxquels se réfère la troïka exhorte l'Iran à "ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus, capables de transporter des ogives atomiques", genre d'ogive que le tireur de ficelle israélien en possède par centaine et que l'Iran n'en veut pas puisque sa dissuasion ne fonctionne heureusement ni comme celle des Américains ni comme celle d'Israël à savoir sur des armes-spectacles à arranger dans les vestiaires. La dissuasion relève du vrai et du concret. Et l'été 2019 en a porté de solides preuves. 

D'où ce démenti un peu précipité que le porte-parole du Pentagone a apporté à une information un peu malhabile de Washington Post. 

Le Pentagone dément l’envoi de 14 000 soldats au Moyen-Orient

Le département américain de la Défense a rejeté avec hâte mercredi un rapport du journal américain The Wall Street Journal selon lequel Washington aurait l’intention d’expédier 14 000 GI’s supplémentaires au Moyen-Orient pour faire face à l’Iran.

« Ce reportage paru dans le Wall Street Journal est erroné. Les États-Unis n'envisagent pas d'envoyer 14 000 soldats supplémentaires au Moyen-Orient pour contrer l’Iran », a déclaré la porte-parole du Pentagone, Alyssa Farah, sur Twitter.

Alors pourquoi ce démenti? Car l'Amérique sait parfaitement qu'en cas de confrontation militaire avec l'Iran, ce serait 14 000 cercueils potentiels à rapatrier! Et puis Trump n'a cessé de se plaindre à plusieurs reprises des coûts élevés de la présence militaire américaine à l’extérieur des frontières américaines, et l'a qualifié de gaspillage d'argent.

Un autre élément a ajouter à ce décor de pacotille trop yankee destiné à faire peur à l'Iran est venu toujours mercredi du côté d'un autre allié de Washington qui pour avoir depuis des siècles côtoyé les Iraniens, a pris toutes ses précautions. Tiraillé entre l'envie de ne pas déplaire à Washington et celle de ne pas être en reste par rapport à la Chine, le Japon a annoncé l'envoi de 270 marins au Moyen-Orient, tout en précisant qu'il le fait en coordination avec Téhéran. C'est pas mal dans le genre, une coalition de guerre anti-Iran dont certains membres coordonnent leurs efforts avec l'ennemi! 

C'est vrai que pour avoir subi de plein fouet l'occupation US post-Seconde guerre mondiale, Tokyo a du mal à expliquer aux Japonais le pourquoi de la guerre contre l'Iran.

Aussi, selon le journal japonais Nikkei les 270 marins de la Force maritime d’autodéfense resteront loin du détroit d'Hormuz quelque part dans le nord de la mer d’Oman,non loin de l’étroit détroit de Bab el-Mandeb.

Le quotidien Mainichi Shinbun commente en ces termes ce paradoxale mobilisation guerrière contre l'Iran : « Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a expliqué les détails du projet d’envoi de troupes dans la région lors de sa rencontre avec le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araqchi, tenue le 3 décembre. Comme toujours, nous sommes en étroite coordination avec l’Iran » (!)

Alors un bombage de torse politique et pseudo militaire pour intimider l'Iran? Avouons que c'est très amateur....

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV