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"Il est temps que les forces françaises se retirent de la Syrie" (Assad)

CESAR de l'armée française déployés sur les frontières syro-irakiennes. ©AFP/archives

Interviewé par Paris Match, le président syrien Bachar Assad met en garde la France : il est temps que les forces militaires françaises quittent les régions qu'elles occupent en Syrie. Ces propos interviennent alors que lundi, l'aviation syrienne a pris pour cible de ses frappes et pour la première fois les sites de contrebande de pétrole syrien entre Hassaké et Jarablous, prenant de court à la fois les USA et leurs alliés de l'OTAN. La Russie aussi y a mis du sien, en participant activement à ces frappes. Les propos d'Assad devront être pris au sérieux surtout par une France qui croit pouvoir créer une "zone tampon" à l'aide de l'Allemagne au nord de la Syrie. 

Le président Assad a affirmé que la guerre en Syrie était "une guerre nationale, celle des Syriens contre les terroristes. Il est vrai que depuis, comme vous l'avez dit, nous avons beaucoup avancé". Selon lui, le terrorisme fait toujours rage dans des régions du Nord et "ce qui est plus regrettable, c’est qu'il bénéfice toujours de soutiens de la part de la Turquie, et des pays occidentaux, les États-Unis, la Grande-Bretagne, et notamment la France".

L'interview accordée par le président syrien Bachar al-Assad au directeur-adjoint de la rédaction
de Paris Match à Damas, le 27 novembre 2019. ©Fars News

Interrogé pour savoir s’il pensait "honnêtement que la France soutient les terroristes", il a déclaré : 

« Évidemment. Ils ont envoyé des armes par le passé. Je ne sais pas s’il y a eu un vrai changement à ce sujet au cours des derniers mois ou de la dernière année. Nous ne disposons pas de données actuellement. Mais regardons les choses dans leur contexte général. Lorsque les forces françaises viennent en Syrie sans y être invitées par le gouvernement légitime, c'est de l'occupation. Il n’y a pas une grande différence entre le soutien au terrorisme et le déploiement de forces militaire dans le but d’occuper un pays. »

Pour justifier le déploiement illégal des forces françaises dans le nord de la Syrie, le journaliste a prétendu que ces dernières étaient là-bas pour protéger les Kurdes syriens qui combattaient Daech, ce à quoi le président à répondu en ces termes : 

« Vous pensez franchement que nous pouvons envoyer des forces syriennes en France combattre le terrorisme en France sans y être invités par le gouvernement français ? […] Il ne suffit pas de vouloir combattre le terrorisme, il faut observer les règles internationales. […] Le gouvernement syrien aussi combattait Daech. Pourquoi on ne le soutenait pas ? Pourquoi les gouvernements français combattent-ils Daech, mais ils soutiennent Al-Nosra ? Ils sont tous deux des terroristes ! »

« Tant que l’occupation se poursuit, c’est une forme de terrorisme »

Le journaliste a également demandé au président Assad de donner son opinion sur l’approche du gouvernement de Macron envers la crise syrienne. Le président syrien a répondu que les positions du gouvernement actuel n’avaient changé que dans la forme, mais qu’il fallait des changements dans le contenu des politiques: « Tant que l’occupation se poursuit, c’est une forme de terrorisme. Les déclarations ne nous intéressent pas, c’est sur le terrain que les choses doivent changer. Nous ne lui demandons même pas un soutien de quelque ordre que ce soit politique, économique ou sécuritaire. Nous n’en avons pas besoin. Nous pouvons gérer nos propres affaires. Mais nous voulons qu’il revienne à un ordre mondial qui n’est plus respecté, car c’est le chaos qui règne. »

Pour bon nombre d'analystes, ces propos marquent en effet un avertissement à l'adresse de la France dont les forces spéciales continuent à agir dans le nord et le nord-est de la Syrie, toujours sous labelle américaine mais sans mandat de Damas. Pour la première fois depuis le début de la guerre, l'aviation syrienne et russe a pris pour cible les raffineries et les sites d'où les Kurdes protégés et soutenus par la France transitaient le pétrole de la contrebande vers Erbil ou encore la Turquie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV