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Pourquoi les USA ont levé si rapidement les sanctions contre la Turquie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des effectifs turcs de l'armée de l'Otan. ©AP

Le département du Trésor américain a annoncé, officiellement mercredi  23 octobre, la levée des sanctions imposées le 14 octobre de l’année en cours à deux ministères et trois ministres turcs. Ainsi, le train de sanctions que la Maison Blanche a décrété contre Ankara n'aura duré que quelques jours, ce qui suscite bien des questions à l'endroit de la partition que Washington a demandé aux Turcs de jouer dans le nord-est de la Syrie et que, vu la rapide levée des restrictions, ces derniers semblent avoir effectivement bien joué.

Mercredi, le président américain, Donald Trump, a déclaré avoir ordonné au département du Trésor de lever les sanctions contre la Turquie. Le 14 octobre dernier, le département du Trésor américain a mis sur la liste noire les ministres de la Défense Hulusi Akar, de l’Intérieur Suleyman Soylu et de l’Énergie et des Ressources naturelles Fatih Donmez. Ces trois ministères ont pleinement participé à l'offensive "Source de paix" qui a débouché entre autres gains pour les Américains sur la fuite massive des centaines de terroristes daechistes vers l'Irak voisin.

Le Trésor américain dit avoir décidé de la levée des sanctions suite à l’arrêt des opérations militaires turques contre le nord-est de la Syrie, bien que le monde entier sache désormais que le sort des Kurdes de Syrie n'importe quel point à l'Amérique. À vrai dire, sans l'intervention militaire des forces armées turques et leurs mercenaires, il eut été impossible d'organiser l'invasion des centaines de daechistes ou encore leur évacuation héliportée depuis les prisons du nord-est de la Syrie vers l'Irak voisin : À al-Hol ce que les médias maisntream décrivent comme étant des femmes daechistes ou encore des daechistes tout court ne seraient que de potentiels mercenaires pro-US que l'action militaire turque a permis de "relocaliser" en Irak alors qu'en temps normal une telle "reconfiguration de force" aurait été impossible, les forces militaires irakiennes surveillant 24 heures sur 24 les frontières communes. La Turquie a d'ailleurs largement usé de son influence auprès du pouvoir pro-US d'Erbil pour que cette relocalisation cachée sous la couverture de "chasse au PKK" soit possible.

Plus encore : l'action militaire d'Ankara a été en grande partie déclenchée suite aux encouragements de l'OTAN. Les alliés français, italiens, britannique d'Ankara ont affiché une extrême hypocrisie en condamnant médiatiquement "Source de paix" mais en refusant de la condamner au Conseil de sécurité. Signe que la Turquie a agi en parfaite coordination avec l'OTAN dont le secrétaire général a d'ailleurs apporté son soutien ferme à Ankara et a dit bien comprendre ses soucis sécuritaire. Mercredi 23 octobre, Holusi Akar, ministre turc de la Défense a d'ailleurs renouvelé les allégeances à l'égard de l'Otan.

La Turquie contrainte d’acheter les F-35

« La Turquie s'attend à ce que les désaccords avec les États-Unis sur la production d'avions à réaction F-35 soient résolus », a-t-il déclaré avant d'ajouter qu'Ankara restait au centre de l'OTAN malgré les critiques des alliés qui lui reprochent son invasion conte la Syrie.

Plutôt dans la journée le président turc, trop critique tout au long de son offensive "Source de paix" à l'égard du président français, du Premier ministre britannique ou des autorités allemandes, a même affirmé vouloir inviter les dirigeants de trois principales puissance de l'OTAN à Istanbul, plus précisément sur les frontières turco-syriennes pour que ces derniers puissent apprécier de visu les "progrès réalisés" par la Turquie ou en d'autres termes, les acquis de l'Alliance dans le nord de la Syrie. « J'ai contacté Johnson et lu ai proposé de venir à Istanbul ou dans des villes frontalières de Sanliurfa ou Gaziantep qui sont un meilleur choix... une autre occasion de rencontre avec les dirigeants de l'OTAN serait le sommet de l'Alliance devant se tenir les 3 et 4 décembre... », a dit Erdogan.

Les observateurs politiques soulignent en effet les zones d'ombre qui existe dans le mémorandum de Sotchi : il ne fixe pas de délai au retrait de l’armée turque désormais susceptible d’imposer une occupation militaire comme elle l’a fait à Chypre et en Irak. Justement les deux villes syriennes placées désormais sous l'occupation turque que sont Ras al-Aïn et Tall Abyad offriraient le terrain idéal à l'idée saugrenue évoquée par la ministre allemande de la Défense : Annegret Kramp-Karrenbauer a proposé la mise sur pied d'une "zone sécurisée internationale" dans le nord est de la Syrie, que serait sans doute gérée par la Turquie et ses alliés de l'OTAN. Décidément, les sanctions US contre la Turquie n'auraient pas pu trop durer. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV