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Le rétablissement de l’accord d’Adana est une bouée de sauvetage pour Erdogan (Atwan)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (D) et le président russe Vladimir Poutine après une conférence de presse à l'issue d'une réunion trilatérale sur la Syrie, à Ankara, le 16 septembre 2019. ©AFP

Le célèbre journaliste du monde arabe Abdel Bari Atwan s’est penché dans un article sur les récentes évolutions au nord de la Syrie et a estimé que les présidents turc et syrien devraient se rencontrer prochainement. 

L’éditorialiste de journal Raï al-Youm a affirmé qu'une rencontre du président russe Vladimir Poutine avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Moscou ouvrirait la voie à une reprise des relations entre la Turquie et la Syrie. Ce serait l’occasion de renouveler l’accord d’Adana par le président syrien Bachar Assad et le président turc Recep Teyyep Erdogan sous la supervision de Vladimir Poutine.

Le pacte d’Adana qui est un accord signé en 1998 à Adana entre la Syrie et la Turquie, engage les autorités syriennes à lutter contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sur leur territoire. Il s'agit de l'un des textes précurseurs de la normalisation des relations entre les deux pays.

« C'est le scénario que Poutine a préparé et il sera le point final de la guerre en Syrie et le point d'orgue de la souveraineté de Damas sur tout son territoire. Poutine a fait de son mieux en organisant des négociations secrètes entre le gouvernement syrien et les Kurdes du nord de la Syrie. Il a réussi à la fois à rallier les Kurdes au gouvernement syrien et à réduire les leviers politiques et militaires d'Ankara », rapporte le journal.

M. Atwan écrit aussi que l’entrée de l’armée syrienne dans l’est de l’Euphrate, sa domination sur les gisements pétroliers et gaziers de l’est de Deir ez-Zor à la suite du retrait des Américains, la reprise du contrôle de Manbij, Raqqa et Kobané et le déploiement des troupes syriennes les longs des frontières avec la Turquie sont le résultat du plan russe mené de manière calculée et secrète.

« Lorsque l'envoyé russe pour la Syrie, Alexander Lavrentiev, a annoncé que la Turquie n'avait pas le droit de se déployer de manière permanente en Syrie, il a en fait dévoilé les détails d'un scénario qui donnerait à Erdogan le moyen de sortir de la crise actuelle », a noté le journaliste arabe réitérant que cet échappatoire était l’accord d’Adana.

Des informations divulguées par Moscou sur le sommet militaro-sécuritaire entre la Turquie et la Syrie à Sotchi sous la supervision russe dans les jours à venir (probablement lundi prochain), font état de la participation des commandants militaires et des responsables du renseignement des deux pays à ce sommet qui se tiendrait avant la réunion bilatérale entre Poutine et Erdogan.

Evoquant la possibilité d’une rencontre prochaine entre les présidents turc et syrien, M. Atwan s’est dit optimiste et a affirmé que l’accord d’Adana serait la bouée de sauvetage de tous les acteurs pour mettre fin à la crise.

Le 9 octobre, la Turquie a lancé une offensive dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde accusée par Ankara de terrorisme. Elle se dit plus que jamais déterminée à éloigner de la frontière turque cette milice que la Turquie considère comme "terroriste" en raison de ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Cette offensive survient après que les États-Unis ont brusquement retiré leurs forces de la région, laissant ainsi la possibilité à la Turquie de poursuivre une action militaire contre leurs alliés de longue date.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV