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Syrie : la Russie ne veut pas d’un affrontement avec la Turquie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
De la fumée s'élève au-dessus de la ville de Ras al-Aïn, dans le nord-est de la Syrie, après le début de l'offensive turque contre les Kurdes de Syrie, le 9 octobre 2019.

Nous ne voulons pas envisager la possibilité d'un affrontement avec la Turquie en Syrie, a déclaré le porte-parole du Kremlin après la conclusion d’un accord avec les Kurdes visant à contrer les opérations militaires turques contre le Nord syrien.

Le Kremlin a déclaré ce lundi 14 octobre qu'il ne voulait pas envisager la possibilité d'un affrontement en Syrie entre les forces russes et turques et a indiqué que Moscou était en contact régulier avec Ankara, y compris au niveau militaire.

Cette annonce du Kremlin intervient suite à l'accord conclu entre les dirigeants kurdes syriens et le gouvernement syrien, négocié par la Russie et centré sur les troupes de l'armée syrienne déployées le long de la frontière avec la Turquie.

L’accord, qui visait à mettre fin à l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie, a été scellé lorsque les États-Unis ont annoncé le retrait de leurs troupes restantes du nord de la Syrie.

Cet arrangement placerait les troupes de l’armée syrienne à proximité de l'armée turque. C'est potentiellement gênant pour Moscou qui soutient l'armée syrienne avec une puissance aérienne, mais entretient également de bonnes relations avec la Turquie.

« Nous ne voudrions même pas penser à ce scénario », a déclaré Peskov aux journalistes lorsqu'ils lui ont demandé si la Russie allait entrer en conflit avec les forces turques.

Soulignant la nécessité d’éviter l’escalade des conflits en Syrie, Peskov a rappelé que Moscou avait déjà averti toutes les parties au conflit syrien d'éviter toute action susceptible d'alimenter les tensions dans la région ou d'endommager un processus politique fragile.

Lorsqu'on lui a demandé si Erdogan coordonnait l'offensive turque avec Poutine, Peskov a répondu:

« Des contacts sont en cours entre les autorités russes et turques. En particulier, il y a eu un appel téléphonique (entre les présidents) et des conversations téléphoniques entre les ministres des Affaires étrangères. Il existe également des canaux de communication entre les (deux) armées ».

Les déclarations du diplomate russe interviennent alors que l’armée syrienne est entrée après cinq ans dans la ville d’Aïn Issa située à 6 km des frontières avec la Turquie, selon l’agence de presse syrienne SANA.

Accueillies en grande pompe par les habitants, les forces de l’armée syrienne se sont installées dans le quartier général de la brigade 93 à Aïn Issa, a rapporté l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH), ajoutant que l’armée syrienne a pris le contrôle de la ville d’al-Tabqa dans le nord de Raqqa.

À l’heure actuelle, les drapeaux syriens flottent sur les bâtiments gouvernementaux et les écoles dans les villes de Qamichli et de Hassaké contrôlées jusqu’à présent par les Kurdes.

Trahis par Washington, les Kurdes de Syrie ont eu plusieurs réunions avec le gouvernement syrien à Damas et à Qamichli. Leur dernière réunion qui s’est tenue le dimanche 13 octobre avec une délégation de Moscou dans la base aérienne russe de Hmeimim a conduit à un accord au contrôle total du gouvernement syrien sur les zones contrôlées par les Kurdes.

« Nous avons fait tout notre possible. Il ne reste aucun pays avec lequel nous n’ayons pas négocié. Nous avons rencontré hier les membres de la Ligue arabe. Les Américains de leur côté nous ont dit aujourd'hui que nous ne pourrions rien y faire. Et pourtant nous avons pu trouver un accord avec les Russes et Damas. Ils vont arriver dans les heures qui viennent », a déclaré un commandant kurde, le dimanche 13 octobre.

En dépit de vives critiques internationales, l’offensive turque a été lancée le mercredi 9 octobre après l’annonce du président américain de retirer ses troupes du nord de la Syrie. Les Kurdes qui s’appuyant sur le soutien US, avaient refusé de se coordonner avec Damas, ont décrit la décision de Washington comme « un poignard dans le dos ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV