Gerhard Schroeder qualifie les récentes menaces des États-Unis d’un « chantage insolent ». L'ancien chancelier allemand a exprimé sa colère quant à la menace américaine de réduire le partage de renseignements avec Berlin au cas où des entreprises chinoises participeraient à la mise en œuvre du réseau 5G.
Gerhard Schroeder a également appelé l'Europe à poursuivre des politiques plus indépendantes, notamment vis-à-vis de la Russie et de la Chine, selon l'agence de presse allemande DPA.
« C’est un chantage insolent », a-t-il déclaré, en allusion aux menaces de Washington.
Il a souligné que s'il était chancelier, il œuvrerait pour que « l'Europe obtienne une relative indépendance par rapport à la politique étrangère et économique des États-Unis ».
« Nous avons également des intérêts différents en Russie », a déclaré l'ex-chancelier, estimant que la Russie est un marché important pour l'Allemagne et qu'il est nécessaire de maintenir des liens étroits avec Moscou.
« Nous ne pouvons pas nous associer aux attaques contre la Russie comme Washington s'attend à ce que nous le fassions », a-t-il ajouté.
Lundi 10 mars, la DPA a annoncé que les États-Unis avaient menacé Berlin de réduire le partage de renseignements si les entreprises chinoises étaient autorisées à participer à la mise en œuvre du réseau 5G.
Le ministère allemand de l'Économie et de l'Énergie a déclaré avoir reçu la lettre des autorités américaines. Le Wall Street Journal rapporte que l'ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, a dans sa lettre averti les autorités allemandes qu’au cas où Huawei participerait à la mise en œuvre du réseau 5G, le partage des renseignements entre Washington et Berlin serait impossible à maintenir au niveau actuel.
Auparavant, Berlin avait décidé de continuer à utiliser l'équipement Huawei pour lancer le réseau 5G de prochaine génération, mais avec des normes et des mesures de sécurité plus strictes.
L'industriel chinois Huawei fait face à une vague d'accusation de cyberespionnage de nombreux pays occidentaux dont les États-Unis et l'Australie, lesquels l'excluent de leur marché pour les équipements télécoms mobiles 5G.