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Israël se voit confronté à un défi majeur en Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des troupes russes en Syrie. (Photo d’illustration)

Les dernières évolutions en Syrie constituent, certes, la plus importante source d’inquiétude d’Israël, surtout après que le président américain a annoncé sa décision de retirer les troupes US de Syrie. Un vrai choc pour Tel-Aviv qui vit, ces derniers temps, les pertes et échecs les plus sévères de son histoire face à la Résistance.

Dans un article publié par le Centre des études de la sécurité intérieure d’Israël, l’auteur se penche sur les conséquences du retrait américain de Syrie, tout en disant que l’annonce de la décision du président américain avait accéléré les efforts de Bachar al-Assad pour prendre le contrôle des régions de l’est et du nord du pays, qui sont encore sous contrôle des Kurdes. Le retrait US facilitera la victoire de Bachar al-Assad dans la guerre antiterroriste qu’il mène avec le soutien de ses alliés russes et iraniens.  

Il semble que la première chose que le gouvernement syrien et ses alliés feront dans la prochaine étape consistera à essayer de contrôler les zones frontalières de la Syrie et de l’Irak, notamment la région d’al-Tanf et les zones pétrolifères.

Dans ces circonstances, il est clair que les Forces démocratiques syriennes (FDS) coopéreront avec le gouvernement. Parce qu’elles ont le sentiment que les États-Unis les ont trahies et qu’elles s’inquiètent par contre de la vaste campagne que mènera la Turquie contre elles.

L’article poursuit que « le retrait des forces américaines de Syrie donnera à la Russie l’entière responsabilité du dossier syrien ». Et, ce alors que les États-Unis n’ont obtenu aucun avantage dans le processus de réconciliation politique en Syrie.

Tandis que les intérêts des États-Unis persistent au Moyen-Orient, le comportement de Washington en Syrie et sa position envers l’affaire Khashoggi semblent indiquer une faiblesse du pouvoir et de la marge de manœuvre des Américains face aux défis. C’est ainsi que les alliés de Washington doutent de sa capacité à soutenir leurs politiques. Selon des analystes, Israël s’attendait à ce que Washington prenne une décision plus ferme en contraignant l’Iran et ses alliés à s’éloigner de la Syrie et en maintenant sa présence militaire au Moyen-Orient afin de couper le corridor terrestre reliant l’Iran à l’est de la Syrie.

Un regard plus attentif sur les articles de ces analystes israéliens montre que la politique de Trump à l’égard de la Syrie et de la région est sensiblement différente de celle des anciens présidents américains, tels que Barack Obama et George Bush, au cours des deux dernières décennies.

La plupart des experts et des analystes politiques américains qui suivent les politiques de Washington reconnaissent que les États-Unis s’exposent à des risques inutiles. Cela est en contradiction avec les objectifs stratégiques globaux des États-Unis, une telle prise de risque leur ayant été préjudiciable depuis l’arrivée à la présidence de Donald Trump.

Après l’effondrement de l’ex-Union soviétique, les États-Unis se sont fixé pour objectif stratégique de ne permettre à aucun grand pays de s’ingérer dans la politique de la superpuissance américaine.

Le succès de la Russie et de la Chine dans l’application de nouvelles règles au sein l’ordre international a semblé compliquer la situation actuelle, et une partie importante de cette stratégie a été mise en œuvre dans les affaires internationales et régionales, en particulier au Moyen-Orient.

Il semble également que la stratégie des États-Unis destinée à dominer tous les pays du Moyen-Orient ait été perturbée, et que le trio composé de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah a créé un pouvoir considérable dans la région pour faire capoter les projets des États-Unis.

C’est la raison pour laquelle Washington n’est plus en mesure d’imposer ses approches politiques même à ses alliés, qui estiment que les États-Unis ont cessé de les soutenir.

Le gouvernement américain a également tourné le dos à tous les groupes armés établis et soutenus financièrement par Washington, tels que les opposants syriens et les Forces démocratiques syriennes (FDS). Tous les pays qui, dans leurs calculs, s’appuyaient sur Washington sont contraints d’admettre que la stratégie américaine ne reconnaît qu’Israël comme principal allié de sa politique régionale et que d’autres pays aident Israël à mener à bien la stratégie américaine.

À en croire l’article du Centre des études de sécurité intérieure d’Israël, un autre point qui mérite réflexion est que l’annonce du retrait US de Syrie a montré qu’Israël était le plus grand perdant de la stratégie US. Bien que le régime israélien tente de couvrir cette défaite par certaines actions, y compris un raid aérien de ses avions de combat dans l’espace aérien syrien, toutefois, il semble que la plupart des règles du jeu de Tel-Aviv vont changer après la décision de Trump de retirer les troupes américaines de Syrie. Ce régime se voit confronté à un défi majeur : celui de la présence de la Russie et des alliés de l’Iran à l’intérieur du territoire syrien.

L’activité conjointe de ces différents groupes en Syrie devrait renforcer cette coalition et lui permettre d’accroître sa puissance après le retrait des États-Unis de Syrie tandis que, dans le même temps, le climat de méfiance entre les alliés des États-Unis ne devrait faire que s’aggraver.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV