L'AFP, agence d'information atlantiste par excellence, a fait état de la violation de la trêve dans le port de Hudaydah au Yémen. Des affrontements entre Ansarallah et les mercenaires fidèles à Mansour Hadi auraient même repris peu après l’entrée en vigueur de la trêve, mercredi dernier, dans le pays. Des sources indépendantes n'ont pas confirmé les informations sur la reprise des combats, mais une chose est sûre : la trêve marque, aux yeux de Riyad et en dépit de son discours officiel, une réelle défaite.
La trêve de 72 heures, mise en vigueur depuis mercredi dernier au Yémen, a été violée, selon l'ONU.
Un ancien responsable au gouvernement démissionnaire d’Abd Rabbo Mansour Hadi a dit à l’AFP que la trêve avait été bafouée après de nouveaux affrontements opposant Ansarallah à la coalition saoudienne, à l’est de Hudaydah sur la rive de la mer Rouge. En effet, à mesure que le temps passe, Riyad et ses commanditaires semblent mieux comprendre l'ampleur de la défaite qu'est un cessez-le-feu interyéménite à Hudaydah.
Surtout que la coalition arabo-occidentale a déclenché la guerre contre le Yémen dans l’objectif de s'emparer de la ville portuaire de Hudaydah, convaincue qu'elle pourrait atteindre cet objectif en un mois. » Les analystes politiques estiment que l'axe Riyad-Abou Dhabi n'a d'autre choix que d'opter pour une politique mi figue mi raisin. Les raids aériens seront sans doute intensifiés sur plusieurs fronts sans pour autant aboutir. En effet et parallèlement aux pourparlers de Stockholm, la "coalition" a tenté de réactiver le front des combats à l'est de la province de Sanaa, à Nehm. C'était leur subterfuge à pousser Ansarallah à faire des concessions. Mais leur plan a échoué, la trêve ayant été conclue, à l'avantage des forces de la Résistance yéménite.
Le quatrième round des pourparlers de paix pour le Yémen a été entamé jeudi 6 décembre à Stockholm par l’entremise de l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, en présence des délégations du gouvernement du salut national et de l’ancien gouvernement démissionnaire du Yémen.
Ils ont convenu d'une trêve dans la ville et le port de Hudaydah, dans les ports d’al-Salif et d’Ayn Issa. En vertu de cet accord, les forces armées se sont engagées à se retirer de la région sous 14 jours. Or la plupart des combattants pro-Résistance sont originaires de la côté ouest, ce qui veut dire qu'ils y resteront. Quant aux mercenaires pro-Hadi dont le nombre est estimé à 60 000, ils seront contraints, eux de quitter, en vertu de la trêve, Hudaydah.
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Les forces de la coalition saoudienne soutenue par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé une vaste offensive pour occuper le port stratégique de Hudaydah, malgré les mises en garde des instances internationales contre l’aggravation de la crise humanitaire.
La complexité de la situation géopolitique de cette région stratégique a contraint le gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi et son allié saoudien à se résigner aux nouvelles négociations de paix à Stockholm.