A Idlib, la Turquie émet des signes de flexibilité. Des informations ont fait état dimanche le premier septembre de ce qu'Ankara aurait accepté la première phase des opérations de l'armée syrienne qui sera lancée très bientôt et travaille à la dissolution du groupe terroriste d'Al-Nosra. Mais il y a plus, l'Arabie saoudite aurait elle-aussi jeté de l'éponge. Les récents propos du chef de la diplomatie syrienne le confirme : l’Arabie saoudite commence à changer sa position envers Damas.
D'après le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, l'Arabie saoudite commence à changer d'approche envers Damas.
« Ce changement a été bien perceptible lors de la récente rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue saoudien Adel al-Joubeïr, a ajouté le ministre syrien.
Interviewé samedi 1er septembre par la chaîne d’information Russia Today, le chef de la diplomatie syrienne estime que les récentes prises de positions de Riyad marquent un changement d'approche dans le dossier syrien où l'Arabie saoudite s'est alignée jusqu'ici sur la politique américaine : «Damas estime qu'un changement a eu lieu dans la prise de position de l'Arabie saoudite envers la Syrie ».
Certaines informations font état d'une possible reddition d'Al-Nosra à Idlib avant que l'armée syrienne et ses alliés ne lancent leur grande offensive. La milice qaïdiste est soutenue depuis 2011 par l'Arabie saoudite.
Les terroristes d'al-Qaïda et des formations extrémistes armées, sous l'influence turque, se partagent d'ailleurs le contrôle d'Idlib. Mais des contacts se sont intensifiés ces dernières semaines entre Ankara et Moscou pour pousser les miliciens à se désarmer et à accepter la réconciliation. Mercredi 29 août le ministre russe des Affaires étrangères se trouvait à Riyad où il a eu des entretiens avec les responsables saoudiens. Les analystes affirment que le Russe a tenté d'obtenir la reddition des qaïdistes d'al-Nosra actifs à Idlib et qu'il a réussi.
Lors d'un point de presse conjoint avec le ministre russe des Affaires étrangères, son homologue saoudien, Adel al-Jubeir a fait preuve d'une timidité inhabituelle concernant la Syrie. S'il a tenu à réitérer le soutien de Riyad "à une solution politique en Syrie", Jubeir n'a pas osé toutefois de réemployer sa phrase fétiche, "Assad devra partir, de force ou de gré".Le ministre saoudien des Affaires étrangères n'a même pas osé de s'exprimer sur la période de transition en Syrie et de reprendre le discours cher aux Saoudiens à savoir , "le maintien d'Assad jusqu'à la fin de la transition". Pour les analystes, il y a là les signes d'un changement de cap ou encore d'une réelle crainte d'avoir à faire militairement face par al-Nosra interposé à une offensive militaire d'envergure Damas/Moscou/Téhéran.
Sur le volet turc, Walid al-Mouallem, a également déclaré que la Syrie ne cherchait pas à affronter la Turquie, mais que ce pays devrait savoir qu’Idlib faisait partie intégrante de la Syrie et que l'Etat syrien finirait par se la restituer.
« Le président syrien Bachar Assad l'a souligné : la libération d’Idlib du joug des terroristes, soit par la réconciliation, soit par une action militaire, est une priorité importante», a-t-il martelé.